Chapitre 1 : Ainsi valse la vie

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Le désir n'existait pas chez moi. Je n'avais jamais vraiment ressentis le désir, et tel qu'il soit. Je ne désirais rien en particulier, ni de trouver l'amour, ni d'être acceptée par les gens. Je n'avais pas de rêve non plus, pas d'ambition propre. Rien de tout ça. Pourtant, je faisais partie d'une génération ambitieuse, pleine de talents et de rêves variés.

Moi, l'unique et seul chose que je voulais, c'était que les voix dans ma tête s'arrêtent. Qu'elles s'arrêtent seulement l'espace d'une seconde. Que dis-je, qu'elles s'arrêtent une bonne fois pour toute. À jamais.

Aussi absurde que ça l'était, j'entendais bien des voix dans ma tête. Sept en tout. Elles avaient toujours été là. Aussi loin que je me rappelais, ces voix ne m'avaient jamais lâchés. Pas d'une semelle. Elles n'étaient pas apparues d'un coup, ou à cause d'un évènement traumatisant.

Elles étaient héréditaires.

J'avais non seulement hérité de l'apparence de ma mère, mais aussi de sa maladie. Pourtant seul moi l'avais reçu. J'étais issue d'une famille composée de cinq enfants. J'étais la quatrième. La seule à avoir des troubles mentaux. La seule qui malgré elle faisait tout pour ne pas que ça se voie. La seule qui cachait sa maladie. J'étais la seule et unique à le savoir, et depuis toujours.

À ma naissance, j'ai été placée en surveillance, pour voir si des signes se manifestaient. Rien d'anormale c'était produit. J'avais vécu les quatre années les plus paisibles de ma vie. Parce que je ne m'en souvenais pas. Comme si m'as vie avait commencée avec ces voix.

Les troubles de ma mère s'aggravaient, c'est ainsi qu'elle est tombée enceinte. Dans l'année de mes cinq ans, les symptômes sont apparus par des voix dans ma tête. Les signes on commencé alors à se manifester petit à petit. Les voix s'accumulaient une par une.

Ça en devenait normale. Pourtant au finale, c'était un calvaire. Un cauchemar qui durait encore et encore. Chaque année je découvrais un nouveau problème. Pourtant à cinq ans, tout semblait normale.

Je parlais avec ces voix, je leur donnais des noms. J'avais même un carnet avec chacune de leurs personnalités. J'étais dans une bulle. Tous semblait si normale. Mes hallucinations étaient réalité. Pourtant, je n'en avais pas parlé. Après tout, tout était normale pour moi.

C'était comme un secret entre moi, et ces voix. Elles étaient mon monde, mon univers. Les seuls à me comprendre. Les seuls à me connaitre réellement. Durant toute mon enfance, ces voix avaient été présentes à mes côtés comme des amis.

Elles faisaient à la fois partie de moi et m'étaient aussi inconnue. Elles semblaient si bienveillantes. Elles m'éloignaient du danger, me protégez. J'étais en confiance avec elles. Elles me suffisaient.

J'avais peur que si je le racontais à quelqu'un on fasse tout pour me les enlever. Après tout c'était possible. Ils essayaient déjà d'enlever les voix que ma mère écoutait. J'avais affreusement peur. Peur de me retrouver sans elles. Je n'étais rien sans elles.

Si on me les enlevait, cela signifierais qu'on m'arracherait une partie de moi. J'avais enfui tout ça en moi. Au point d'avoir peur de sortir et que quelqu'un le remarque.

J'étais si naïf. Naïf de croire qu'elles étaient admirables. Naïf de les avoir laissée prendre possession de moi. J'étais crédule. N'ayant jamais conscience qu'en vrai, ces voix me ternissaient chaque jour. Chaque jour je devenais de plus en plus fade à cause d'elles.

Les années passaient et je me rendais compte de la gravité. Elles me détruisaient, m'effaçaient. Elles me contrôlaient, et je sombrais avec elles.

J'avais maintenant dix-neuf ans. Née sous le nom d'Aydi, n'espérant plus rien de la vie. Étant même effacée du monde, sans vie. J'étais si fade, si éteinte. Je n'avais ni personnalité, ni fond. Quand on essayait de voir qu'elle genre de personne j'étais, on faisait face à un vide profond.

Au point ou même l'unique amie que j'avais depuis toujours ne savais pas qui j'étais réellement. J'étais alors extrêmement fade, seule et marginalisée de la société volontairement. Par peur, par angoisse.

Je savais pourtant au fond de moi que je me transformais en ombre. Pourtant, l'amour fit alors de moi ce qu'il fit aux autre, il me donna l'envie d'essayer. Mais essayer était un grand mot, un mot beaucoup trop lourd pour une personne fade comme moi.

AYDIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant