Chapitre 1

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   Moi, c'est Alexandra, trente ans, célibataire et je déteste Noël depuis que j'ai perdu mon papa. Mais ce matin, je fais le déplacement de plus de deux heures en train, pour passer les fêtes en famille.Si je le fais, c'est uniquement pour maman et pour ma sœur. De plus,cela fait au moins six mois que je ne les ai pas vus, c'est donc l'occasion. Mais franchement, je n'aurais pas eu de famille, je serai rester chez moi seule.

Histoire de passer le temps, je sors ma lecture du moment « Pari amoureux » et je dois dire que le héros de l'histoire, Nick, m' insupporte au plus haut point. Je pourrais le baffer avec plaisir.Perdue dans mes pensées, je ne me suis même pas aperçu qu'un homme d'environ une trentaine d'années en costume trois pièces gris anthracite et avouons le plutôt pas mal, s'était assis en face de moi. Il a l'air tellement absorbé par son téléphone, que j'en profite pour le détailler sous toutes les coutures. Plutôt bien battit,propre sur lui, il est rare de rencontrer ce genre de beau mec. Il n'est sûrement pas du même milieu que moi, ça saute aux yeux.

Au bout d'un moment, il a certainement dû sentir mon regard sur lui,car ses yeux d'un magnifique vert s'encrent aux miens d'une façon des plus torrides et déstabilisante. Gênée qu'il m'aie prise en flagrant délit de matage, je baisse instinctivement les yeux sur mes mains et sans que je m'y attende, sa voix rauque me fait sursauter.

---Mademoiselle, votre écharpe est tombée par terre.

Machinalement, je regarde au sol et la ramasse pour la poser sur mes genoux.

---Merci...

Ce sont les seuls mots qui sortent de ma bouche et en prime, j'ai le droit à un magnifique sourire. Oh la vache qu'il est beau ! Holala, il faut vraiment que je me calme ou je ne survivrai pas à ces deux heures de train.


Finalement, le reste du trajet se passe le plus tranquillement du monde. Le beau gosse vaquant à ses occupations sur son ordinateur, et moi toujours dans ma lecture tout en écoutant de la musique sur mon portable. Malgré moi, je ne peux m'empêcher de lever les yeux vers lui. Il est tellement sexy, ainsi concentrer avec ses petites lunettes noires, ainsi posées sur le nez le rendent encore plus craquant. Je me demande ce qu'il peut bien faire dans la vie. En tout cas, ce qui est certain, habillé de ce costume, certainement hors de prix, je le vois bien en PDG d'une grande entreprise. De toute manière, à quoi bon me casser la tête à me poser ce genre de questions, puisque de toute façon, je ne le reverrai sans doute jamais et le fait qu'il soit dans ce train aujourd'hui, est juste une pure coïncidence. Il ne doit pas avoir l'habitude de prendre ce style de transport. Je le vois plus dans une voiture avec chauffeur. Inutile de me torturer l'esprit, alors je retourne à mon livre.

A peine quinze minutes plus tard, le conducteur du train nous annonce que le train arrivera en gare à l'heure. Ouf, tant mieux...Car, croyez-moi si vous le voulez, mais être en face d'un tel spécimen est une torture pour moi. Surtout quand on sait que je suis célibataire depuis un bon moment et que mes hormones commencent vraiment à s'affoler. Il est vraiment temps que je sorte de ce train ou je vais finir par lui sauter dessus.

Arrivée enfin à destination, je me lève, enfile mon manteau et mon écharpe, tout en évitant le regard du beau brun. Une fois habillée,je me dirige vers la sortie, attendant patiemment que le trains'arrête et que les portes s'ouvrent, car j'ai l'impression d'étouffer. Machinalement, je regarde derrière moi et je peux apercevoir mon inconnu, qui se place tout près de moi, attendant la même chose. Il est vraiment impressionnant ainsi à ma hauteur. Enfin,devrais-je dire deux têtes de plus que moi, au moins. Étant assis depuis le début, je ne pensais pas qu'il était aussi grand.

Je détourne rapidement le regard, les portes s'ouvrent enfin. Je m'apprête à descendre, lorsque je sens une main m'agripper lebras. Surprise, je vérifie derrière moi et m'aperçois que c'est le beau brun qui me tient. Que me veut-il ?

--- Désolé de vous importuner, vous allez sûrement me trouver très entreprenant, mais j'aimerai beaucoup vous revoir.

QUOI ?!

--- Je vous rassure, je ne suis pas un psychopathe ou autre malade... mais pour être honnête avec vous, vous me plaisez beaucoup.

Alors là, je peux vous dire que je suis sur le cul. Qui aurait pu prévoir ça ? En tout cas pas moi, ça c'est certain. Ne sachant pas trop comment réagir, je fais la seule chose que je sache faire. Je lui souris tout bêtement. Voyant alors que je ne réagis pas plus que ça, il fouille dans sa poche intérieure de son costume, puis me tend une carte de visite.

--- Voici ma carte. Mon numéro de portable y est inscrit. N'hésitez pas à m'appeler, ça me ferait vraiment plaisir. Je suis ici pour affaire pendant quelques jours seulement.

Durant son monologue, il n'a pas cessé de me sourire et mois je suis resté telle une statue. Si je m'attendais à ça... Malgré tout, je me saisis de la carte et au même moment, nos doigts se frôlent durant un court instant. Je ne sais pas trop ce qui se passe, mais une espèce de décharge électrique se fait sentir dans tout mon bras, que je retire aussi sec. Mais s'était quoi ça ?

--- Vous l'avez senti également n'est-ce pas ? me dit-il d'une voix suave.

Je n'ai pas le temps de lui répondre que j'entends mon prénom au loin. Regardant alors sur le quoi,j'aperçois ma mère et ma sœur qui accourt vers moi. Oubliant alors mon inconnu, je descends enfin de ce train.

--- Maman, Élisa.

Arrivées à ma hauteur, elles me prennent toutes les deux dans leurs bras. Comme c'est bon de les revoir. Comme à son habitude, ma mère ne peut s'empêcher de me scruter sous toutes les coutures.

--- Comme tu es jolie ma fille. Tu as perdu un peu de poids, non ? Mais ne t'en fais pas, je vais te remplumer tout ça durant ces quelques jours.

--- Maman a raison, tu ne ressembles à plus grand-chose, me taquine Élisa.

Ça c'est ma petite sœur, toujours le mot gentil.

--- Moi aussi, je suis heureuse de te revoir Élisa, je réponds avec un large sourire.

Après toutes ces embrassades, je me souviens que j'ai laissé mon inconnu en plan, attendant sûrement une réponse de ma part. Me retournant alors, je m'aperçois qu'il s'est évaporé. Normal, me diriez-vous. Il n'allait pas rester là à regarder nos effusions. Sa carte toujours dans la main, je ne prends pas la peine de regarder ce qu'il y a écrit dessus. Je la range discrètement dans mon sac, puis nous sortons de la gare pour aller jusqu'à la voiture de maman.

En fin de compte, je suis heureuse d'être ici, ça va me faire du bien d'être en famille et d'oublier les soucis de mon quotidien.



L'inconnu du trainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant