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, fa, la. Les notes du Clair de Lune de Debussy continuèrent de raisonner dans les songes de Georgiana jusqu'au moment où son réveil sonna.

5h. Elle s'étira et sortit de son lit sans peine. Elle enfila sa tenue de sport qu'elle avait préparé avec soin la veille et s'attacha les cheveux.

5h15. Elle partit pour son footing matinal dans le parc qui bordait son lycée. D'un pas rapide, elle marcha à travers les rues encore sombres de son quartier résidentiel jusqu'à celui-ci, puis elle s'élança pour quarante-cinq minutes de course à pied. L'air frais de l'automne vint lui chatouiller le visage mais il lui fallait plus qu'une simple brise pour se décourager. Courir de bon matin l'aidait à affronter ses longues journées et lui donnait de l'énergie. Pour rien au monde, elle n'aurait raté ce spectacle de la ville qui s'éveille lentement avec le jour.

A 6h10 précise, elle était de retour chez elle pour se doucher. La sensation de l'eau tiède sur sa peau finit de la réveiller.

6h25. Enroulée dans une serviette, elle sortit de la douche, prête à s'habiller. Elle s'approcha de son portant et enfila un chemisier qu'elle rentra dans un jean.

6h30. Elle observa son reflet dans le miroir avant de se sécher les cheveux. Elle tenta de structurer ses boucles brunes qui lui tombaient en cascade sur les épaules puis elle attacha son collier porte-bonheur autour de son cou avant de se parfumer et de descendre déjeuner. Elle termina son repas aux alentours de sept heures soit une heure avant le début de ses cours au lycée.

Comme à son habitude, elle ouvrit ses cahiers pour relire ses leçons du jour puis elle se rendit dans sa pièce favorite de la maison : la salle de musique. Les parents de Georgiana étaient professeurs dans un Conservatoire à rayonnement régional. Leur fille s'était donc passionnée pour la musique dès son plus jeune âge. Elle ne quittait jamais la maison sans avoir joué au moins un morceau. Elle s'installa au piano et fit raisonner les notes du Clair de Lune de Debussy.

1 2 3, 1 2 3, 1 2 3... comptait-elle mentalement pour garder le tempo ternaire de l'œuvre. Mécaniquement, ses doigts jouèrent la partition qu'elle travaillait depuis plus de deux semaines. La mélodie en ré bémol majeur de ce chef d'œuvre de la musique classique arriva jusqu'aux oreilles de ses parents qui se réveillèrent en douceur. Comme tous les matins, le son du piano leur servit de réveil. Georgiana enchaina son morceau d'un bout à l'autre sans fautes. Sa technique était impeccable.

⁎⁎⁎

Haydn, lui, se réveilla dans les bras d'une jeune femme qu'il ne reconnut pas tout de suite. Il la décolla de son torse et la détailla un instant. Sa soirée de la veille lui revint alors en mémoire. Il l'avait séduite grâce à une improvisation jazz et l'avait persuadée avec une facilité déconcertante de finir la nuit chez lui. Il se leva et se rendit dans sa cuisine. Il y trouva un reste de pizza froid qu'il avala en guise de petit déjeuner. Après ce repas des plus sommaires, il se dirigea vers sa salle de bain. Il frotta son corps fin et musclé comme un forcené dans l'espoir que l'eau purifierait ses pêchés. De retour dans sa chambre, il trouva son inconnue en train de se rhabiller.

« Je dois y aller mais on se rappelle plus tard beau brun ! » lui lança-t-elle avec un clin d'œil.

Il la regarda partir sans la moindre réaction. Il ne la rappellerait jamais.

Il retourna dans son salon où il essaya de ranger les partitions qui traînaient un peu partout dans la pièce. Parmi un tas de feuilles volantes, il trouva le troisième mouvement de la Sonate au clair de lune de Beethoven. Tandis qu'il remettait les pages dans l'ordre, il se rappela que sa tante lui avait demandé de l'écouter.

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⏰ Last updated: Apr 28, 2020 ⏰

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