"Vous m'avez manqué mes p'tits choux." [BoyxBoy] (Tome II.)

23. Je t'aime .. ne pars pas ..

Je balançais mon regard de Lucas à l'homme. Je les regardais l'un après l'autre, et je fus pris d'un élan de colère. Je voulais me venger, me venger de lui avoir fait ça. Un homme est censé être responsable de ses actes, il ne doit pas être un meurtrier, et de tuer le premier enfant venu.

Je sautai sur l'homme et déplaçai son arme sur le côté de façon à ce qu'il ne puisse pas m'atteindre. Je lui mis un gros coup de genou là où il fallait. Je savais que c'était lâche, mais ça l'était moins que de tirer sur un adolescent qui n'avait rien demandé.

- Lâche-moi sale gamin ! me cracha-t-il au visage.

Je me défendis tout autant que je pus et réussis à le mettre au sol. Il souffrait du coup que je venais de lui mettre, mais il continuait d'essayer de se débattre. J'étais à présent sur lui et lui donnais des coups de poings au visage. Au même moment, la reine fit irruption dans la pièce et me vit sur l'homme, ainsi que Lucas, allongé sur le sol. Elle lâcha un cri d'étonnement avant de venir jusqu'à moi et de me séparer de l'homme. Je réussis à prendre l'arme des mains du trentenaire et le visa à mon tour. Il leva les mains en l'air, montrant sa terreur face à l'arme, ce qui me fit sourire légèrement. Je ne comptais pas vraiment le tuer, mais je savais que si je le faisais, je ne m'en voudrais pas. Était-ce un comportement de sociopathe ? Peut-être, mais tout ce que je savais, c'était que je voulais qu'il paît pour ce qu'il venait de faire à Lucas, pour ce qu'il venait de me faire.

- Lâche cette arme Mathéo, c'est pas un jouet ! me fit la reine en extirpant l'arme de mes mains.

- IL VEUT NOUS TUER ! Regarde ce qu'il a fait à Lucas ! commençai-je à sangloter.

Je courus jusqu'au corps de Lucas et m'agenouillai à ses côtés. Mon pantalon flottait sur son sang, mais je m'en fichais. Je le pris dans mes bras et le posai sur mes jambes. J'essayai de voir si il respirait encore, mais je ne vis rien. Il ne pouvait pas mourir, pas comme ça. Il m'avait promis qu'on aurait une belle vie à deux, qu'un jour, on serait heureux.

Je me retournai et regardai la photo où Lucas et moi étions présents. Sur la photo, nous sourions. A ce moment là, nous nous ne doutions pas du tout qu'on en arriverait là. Nous étions si naïfs.

Je caressais les cheveux de Lucas, doucement, tandis que la reine visait l'homme avec l'arme. Elle l'interrogeait comme une policière interrogeait un criminel. Je n'écoutais pas ce qu'ils se disaient, j'étais beaucoup trop concentré sur Lucas. Il avait les yeux fermés. Sa tête tombait sur le côté. J'essayais de la maintenir du mieux que je pouvais et regardais la grosse tâche de sang sur son ventre. Je ne voulais pas regarder sa blessure, mais je m'en sentais contraint. Je levai doucement son t-shirt et aperçus une ouverture juste au-dessus de son nombril. Il y avait plusieurs trous. L'homme avait sûrement dû tirer plusieurs balles, je n'avais pas très bien entendu. Je pleurai  toutes mes larmes sur Lucas. Je le serrai contre moi le plus fort possible, en me remémorant tous les moments que nous avions passés à deux. Je pris sa tête et la mis dans mon cou, comme ce qu'il faisait avant de s'endormir. Je fermai les yeux et essayai d'imaginer que ceci n'était jamais arrivé, qu'il était juste endormi dans mes bras. Soudainement, je sentis son souffle chaud dans mon cou. Je rouvris les yeux et regardai Lucas. Il respirait encore.

- IL RESPIRE ENCORE !! m'écriai-je.

La reine me regarda, et s'approcha de moi, tout en continuant de viser l'homme avec l'arme à feu.  Elle mit son index et son majeure dans le cou de Lucas, afin de sentir son pouls.

- Il est encore vivant.. annonça-t-elle.

Je le serrai encore contre moi avant de le remercier sans cesses de ne pas être mort. Peut-être m'entendait-il, peut-être pas. Je me levai et le portai dans mes bras. Jamais je n'eus autant de force, mais là, j'aurais pu soulever une montagne rien que pour le sauver.

- Il faut trouver un hôpital !

La reine regarda l'homme, et lui demanda donc :

- Où est-ce qu'il y a un hôpital ?

- Je ne sais..

- SI TU SAIS ! DIS-NOUS OU JE TE TUE ! ordonna-t-elle en secouant l'arme dans sa main, toujours en sa direction.

- Euh.. l'hôpital doit se trouver.. vers le centre ville.. C'est au fond de la rue, vous tournez à gauche et vous continuez tout droit.. confia-t-il, apeuré.

Je dévisageai l'homme. Il était tellement pathétique. Il avait osé nous dire qu'il ne savait pas où se trouvait l'hôpital, alors qu'il le savait très précisément. Il me dégoûtait. Il venait de tuer un gamin de sang froid, et même pas il n'essayait de le sauver. C'était un monstre. J'aurais donné n'importe quoi pour qu'il souffre autant que je souffrais et que pouvait souffrir Lucas.

- Mais tue-le ! hurlai-je.

- Ne t'inquiète pas, j'allais le faire, me répondit la reine en souriant.

L'homme se mit à trembler et à prier. Il nous supplia de le laisser tranquille, qu'il avait deux enfants en haut qui l'attendaient. Je fus assez dérangé pour leurs enfants, mais bon, ils ne méritaient pas d'un père comme le leur. Ni une, ni deux, le coup partit.

~ PAAAAAN ! ~

L'homme tomba au sol. Elle l'avait visé en plein dans le crâne. Il n'y avait aucune chance qu'il ne survive. Il était décédé, devant mes yeux. J'entendais des cris à l'étage. Ce devaient être les enfants qui pleuraient, ayant compris ce qu'il venait de se passer. Je compatissais pour eux, mais je ne voulais pas perdre de temps. Ma seule priorité était de sauver Lucas.

- Donne-le moi, je vais le porter, me fit la reine.

Elle utilisa la magie afin de faire flotter Lucas dans l'air. Il était toujours allongé, et flottait juste au niveau de nos épaules. J'espérais juste que la reine ne le lâche pas, car même si Lucas n'était pas si haut, cette hauteur pouvait suffire pour l'achever.

Nous marchâmes pendant une dizaine de minutes, avant d'arriver devant l'hôpital. Il y avait un énorme " + " en rouge sur la façade du bâtiment. Nous entrâmes à l'intérieur. La reine avait reprit Lucas dans ses bras, car si quelqu'un voyait Lucas flotter dans les airs, ils nous prendraient pour des méchants, et essaieront de nous tuer tout comme l'avait fait l'homme quelques minutes auparavant.

- S'il vous plaît ! Sauvez-le ! suppliai-je à un médecin qui s'approchait. Il s'est fait tirer dessus ! Mais il est encore vivant ! Il respire ..

- Je m'en occupe, me coupa-t-il.

Il prit Lucas dans ses bras et le posa dans un lit à roulettes. Il le poussa dans un couloir avant de tourner. Il nous avait ordonné de rester dans la salle d'attente, ce que nous fîmes..