Ce chapitre-ci diffère légèrement du précédent dans le sens où ici, même si les artistes présentés sont également atteints de schizophrénie, leurs oeuvres ne cherchent pas spécialement illustrer leur pathologie.
Mais il est intéressant de voir que ces personnes ont un style artistique particulier ; tous sont très singuliers, comme vous allez pouvoir le découvrir.C'est parti !
1. Charles Steffen
Avant de vous présenter ses œuvres, je vous donne un aperçu de la biographie de cet artiste (trouvée sur artbrut.ch) :
"Charles Steffen (né en 1927, mort en 1995) est l'auteur d'un univers fantastique peuplé de créatures semblant issues d'un autre monde. Tout est sujet à la métamorphose : certaines figures sont hermaphrodites, d'autres, soumises à des mutations, présentent des caractéristiques hybrides et sont à cheval entre l'humain, l'animal et le végétal.
L'auteur est né à Chicago dans une famille de huit enfants. A l'âge de vingt-huit ans, il fréquente l'Institut de Design de Chicago. Mais sa foi catholique l'empêche d'adhérer aux idées véhiculées dans le cadre d'une leçon de philosophie et, dans un acte de colère, le jeune étudiant brûle ses travaux, menace de se suicider et finit par sombrer dans une dépression l'obligeant à quitter l'établissement un an à peine après son arrivée. Deux ans plus tard, en 1952, il est interné à l'Elgin State Hospital, un hôpital psychiatrique de l'Etat d'Illinois.
Durant une dizaine d'année, il alterne les séjours à l'hôpital et au domicile familial. Il quitte définitivement l'établissement en 1963 et rejoint la maison de son enfance où il vit avec sa mère, son frère et sa sœur Rita. Cependant, son état tant psychologique que physique ne lui permet plus de s'insérer dans le monde du travail. Steffen mentionne à ce propos ses visites régulières chez le médecin, les médicaments qu'il prend ou ses pieds douloureux. Il évoque aussi le manque d'argent. A la maison, s'il participe à quelques tâches domestiques, il consacre l'essentiel de son temps à dessiner sur du papier kraft, à la mine de plomb et au crayon de couleur : Steffen réinvente un vocabulaire graphique totalement nouveau et produit entre un et trois dessins par jour – certains mesurent plus de deux mètres de long –, qu'il signe souvent de son diminutif "Chas". Quand il ne dessine pas, il boit beaucoup et fume, surtout la pipe.
L'auteur produira plusieurs milliers de compositions. Après les avoir achevées, il les enroule, les attache avec du scotch et les entrepose dans le sous-sol de la demeure. Mais sa sœur l'oblige à les détruire régulièrement, par crainte d'un incendie. Il détruira aussi spontanément de nombreux dessins. Ainsi, la quasi-totalité de la production réalisée entre 1963 et 1989 a aujourd'hui disparu.
Suite au décès de la mère, la maison familiale est vendue et Steffen déménage dans une maison de retraite au nord de Chicago. Sur le point de brûler ses dessins, il les confie finalement à son neveu, Christopher Preissing, qui avait manifesté de l'intérêt pour son travail. Deux mille œuvres réalisées entre 1989 et son décès seront ainsi sauvegardées."Et voici un rapide échantillon du style de Charles Steffen :
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Illustrations des Troubles Psychiques
Non-FictionDe nombreux artistes ont illustré par des dessins, des peintures, et même des vidéos, leurs représentations des troubles psychiques. Ceci est un recueil de ces différentes oeuvres. Bienvenue dans l'art psychopathologique !