Les aventures de Charlie

Chapitre 17

Brad m'avait entraînée à l'avant de l'appareil, et je demeurais quelque peu endormie. Celui-ci avait l'air plein d'énergie, mais les cernes sous ses yeux trahissaient le manque de sommeil. Il était probablement si excité de retourner à Londres qu'il n'arrivait pas à tenir en place.
Nous prîmes place dans un petit coin de l'avion aménagé à la façon d'un salon.
Brad s'affala dans un des sièges et je fis de même.
- J'ai bien l'intention de faire une fête pour mon retour, déclara-t-il.
- T'es dans quel quartier ? demandai-je, intriguée.
- Oxford, bébé !
- Le meilleur ! J'y habite aussi.
- Dans ce cas, on va souvent se croiser alors ! me lança-t-il avec un clin d'oeil.
Je gloussai et m'enfonçai un peu plus de ce siège décidément trop confortable.
- Qu'est-ce que tu prévois pour la suite ? le questionnai-je
- Je vis au jour le jour, la plupart du temps. Mais je vais te confier un truc.
- Quoi ?
- Je pense quitter Interpol.
J'étais interloquée. Personne, à part pour les départs en retraite, ne quittait Interpol de son propre gré. Nous avions la chance de mener une vie de luxe, et aucun individu n'était assez idiot pour risquer de la perdre.
- Et je peux savoir pourquoi ?
- Je suis lassé de tout ça. J'ai l'impression d'avoir déjà tout vu, alors qu'il y a tellement de choses qu'il me reste à faire ! J'aimerais ne plus avoir à faire attention.
- Tu veux mon avis ?
- Hm hm ?
- T'es taré. Mais dans un sens je comprends.
- Ah oui ?
- Ces derniers temps, je m'interroge beaucoup aussi. Mais qu'est-ce que je pourrais faire ? Ma vie est ici, soupirai-je.
Brad me regarda longuement, et hocha la tête. Puis il déclara :
- Moi je crois que c'est à nous de faire en sorte que la vie qu'on mène soit à notre goût. Notre liberté est infinie.
- T'as lu ça dans quel livre ? demandai-je en riant.
- Je ne sais même plus ! rigola Brad.
Je tâchai de reprendre mon sérieux, et le questionnai à nouveau.
- Et Peter, il en pense quoi ?
- Tu sais, nous ne sommes pas aussi liés qu'on pourrait le croire. Évidemment, passer deux ans au Canada, ça nous a rapproché, mais ...
- Vous n'êtes pas vraiment sur la même longueur d'onde, terminai-je.
- Voilà. Peter est très... Scolaire. Moi j'ai envie de me sentir libre.
Je comprenais très bien ce que ressentait Brad. Il était aussi lassé que moi du quotidien. Il restait néanmoins une question que je devais lui poser.
- Brad, commençai-je, pourquoi as-tu été recruté par Interpol ?
Celui-ci plongea son regard dans le mien et sembla jauger si j'étais digne de confiance ou non. Il finit par répondre :
- Mes parents étaient agents à Interpol aussi. Ils se sont rencontrés lorsqu'ils avaient quoi, quinze ans ? Ils étaient orphelins. Ils ont grandit là-bas, et puis ils se sont mariés. Je suis né lorsque ma mère avait vingt cinq ans, puis jusqu'à mes sept ans, je menais la belle vie.
Le visage de Brad était inexpressif, mais ses yeux trahissaient une certaine mélancolie.
- Et puis un jour, reprit-il, mes parents ont été envoyés en mission à Manhattan. Une affaire d'importance internationale, disait-on. Un de mes deux parents aurait dû rester avec moi, mais ils formaient un duo de choc, alors un de leurs amis s'est occupé de moi. Il marqua une pause.
Et puis... Ces salauds de terroristes sont passé par là, le 11 septembre.
Mes parents étaient dans une des tours jumelles. Ç'en a été fini pour eux.
- Oh...
- Comme tu dis. Ensuite, j'ai été placé sous la garde de certains amis et j'ai intégré les services, comme l'auraient voulu mes parents, termina-t-il.
Nous restâmes silencieux quelques instants. Lui, pensait sans doute à ses parents, et moi, je priais pour que Brad trouve la paix. La vie ne l'avait pas épargné.
- Au début, je pensais oeuvrer contre le terrorisme et avoir une vie remplie de bonnes actions, mais je me rends compte à quel point la vie est courte et peut s'arrêter à tout moment. Je veux en profiter, ajouta-t-il.
- Et bien, Brad, je crois que tu as fortement raison.
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Le reste du vol se passa sans encombres. Après avoir longuement discuté mais aussi ri, nous regagnâmes nos sièges et en profitâmes pour dormir.

Il était 11 heures lorsque je pu enfin m'affaler sur le lit de mon appartement.
Anna était partie je ne sais où, Jack et Sarina était au QG pour rendre leur rapport, Peter et Brad étaient retournés dans leurs appartements respectifs (non sans m'avoir donné leurs numéros), et Nate était dans mon salon, étendu sur le canapé.
Roman, son collocataire, n'était pas rentré de mission et Nate avait perdu ses clés. Comme d'habitude.
- Tu as faim ? lui criai-je
- Ouais, répondit-il, on commande jap ?
- Ok !
Je composai le numéro de notre restaurant préféré et commandai diverses spécialités.
En attendant nos plats, je me levai et me dirigeai dans mon salon. Nate était en train d'ouvrir sa valise et de fouiller dans ses affaires à la recherche de ses clés, au passage, mettant un énorme désordre au beau milieu de mon appartement.
Remarquant ma présence, il releva la tête et esquissa un sourire gêné.
- Désolé. J'espère juste que je ne les ai pas oublié à Chicago, sinon je suis définitivement mort. C'est la troisième fois qu'ils devront me refaire un trousseau...
- Idiot ! m'exclamai-je en riant
- C'est pour ça que tu m'aimes, non ?
- Hmm, éludai-je
Nate se releva, m'attrapa par la taille et me bloqua dans ses bras.
- Vous feriez mieux d'obéir, jeune insolente !
Je plaquai un baiser sur sa bouche et tentai de me dégager, en vain.
Nate prenait un malin plaisir à me voir sans défense. Finalement, je n'eus pour dernier recours que de lui donner un rapide coup là-où-ça-fait-mal.
Sous l'effet de la surprise, Nate relâcha son emprise, et je pus me libérer.
- Charlie t'as abusé là, grogna-t-il
- Pas toi peut-être ?
Juste à cet instant, la nourriture arriva, et nous dégûstâmes notre repas.

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Une semaine était passée depuis notre retour, et ce soir, Brad organisait sa fête, essentiellement pour célébrer son arrivée et celle de Peter, mais aussi parce que c'était un véritable fêtard.
Nate allait passer nous chercher dans une heure et je venais de rentrer d'une séance au club de gym en compagnie d'Anna.
Nous étions dans ma chambre en train de nous préparer, et mon amie se bouclait les cheveux.
- Tu sais, dit-elle, je crois que tu as tapé dans l'oeil de Brad.
- Tu dis n'importe quoi, Anna.
Deux jours auparavant, Nate, Peter, Brad, Anna et moi-même avions déjeuné au QG et celle-ci avait fait la connaissance des garçons.
- Ok, comme tu veux. Quand est-ce que Nate arrive ?
- Nate, mon copain, dis-je en insistant bien sur les mots, arrive dans une demi-heure. Si tu ne te bouges pas un peu, j'y vais sans toi.
- C'que t'es casse-pieds dis donc !

Trois quarts d'heure plus tard, nous étions à la fête de Brad, et celle-ci était plus que réussie. Nate était en train de jouer au poker tandis que je dansais en compagnie de Peter. Il avait un peu trop bu, et se déchaînait. Amusée, je le suivait et nous dansions un rock enflammé. À la fin de la musique, tout le monde nous acclama et Peter me hissa sur ses épaules, tandis que je levai les bras, euphorique. La prochaine danse était un peu plus douce et romantique, et lorsque je descendis des épaules de Peter, Nate jouait toujours au poker. Déçue, j'allai me servir un verre et observai les couples danser.
Finalement, je sentis une présence à mes côtés. Je tournai la tête et vis Brad, sobre et souriant. Il prit ma main, et demanda :
- Je peux ?

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Je tiens à m'excuser de ma longue absence sur Wattpad.
J'espère que vous apprécierez ce chapitre, j'ai mis beaucoup de temps à l'écrire, et je vous promets un énorme bouleversement dans l'histoire très prochainement.
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