Princesse de l'autre monde

XI. Nombreux seront les obstacles sur leur chemin

A l'aube, lors de mon tour de garde, je dus m'endormir parce que ce fut Cœur de Feu qui me réveilla alors qu'il avait entendu du bruit juste de l'autre côté de la rivière, cours d'eau qui partait du lagon où nous nous étions installés. Je me levai d'un bond, je scrutai les buissons alentours mais sans voir quiconque. Soudain, un craquement se fit entendre à une quinzaine de mètres de moi. Cette fois, plus un doute, nos ennemis approchaient. Je courus au campement réveiller les autres :

- Vite ! Isis... Debout, des gardes sont là, ils approchent... Dépêche-toi...

Je la secouai puis, une fois Isis debout, je glissai jusqu'à Faolan pendant qu'Isis, débordante d'énergie, agitait sa sœur. Lorsque Faolan et Démétra se furent levés, nous nous dirigeâmes vers le lit d'Eragon. Heureusement que lui était déjà à peu près réveillé parce que nous entendions des bruits de feuilles qu'on arrache, d'herbe qu'on piétine, de bout de bois qu'on casse... Tout notre petit groupe prit n'importe quoi qui pourrait servir d'arme et se précipita dehors. Au début, on ne vit rien, il n'y avait plus aucun son. Nous commencions à nous impatienter quand un grand cri se fit entendre :

- A l'attaque ! Ramenez-les-moi vivants de préférence.

Et six soldats sortirent de derrière les bosquets. Ils se dirigeaient vers nous à grands pas mais je vis quelque chose qui me rassura : ils ne connaissaient pas les armures dans ce monde, ou du moins, nos assaillants n'en portaient pas. Je me baissai, prête à sauter. Je comptai jusqu'à trois et bondis, à la manière d'un chat, pour arriver sur le dos d'un des soldats. Ce fut le signal que mes compagnons attendaient pour foncer vers nos ennemis. J'avais pour arme ma dague dans la main droite et un long bâton, semblable à un sabre, dans la main gauche. Je me servis de mon sabre improvisé pour taper sur la tête de mon adversaire. Puis, profitant du fait qu'il était à demi assommé, je lui enfoncé la dague dans le cou. Il eut un soubresaut avant de s'effondrer à même le sol. Sans attendre, je regardai autour de moi pour voir quelle serait ma prochaine victime : un autre soldat était à terre et, tandis qu'Eragon se battait courageusement contre un garde, Faolan aidait Démétra à battre le sien. Isis, de son côté, se défendait contre un adversaire beaucoup trop fort pour elle. Je réfléchis trente secondes et pensai : « J'ai compté 6 soldats. 2 sont à terre, 1 contre Eragon, 1 contre Isis et 1 contre Faolan et Démétra... Il en manque 1 ! ». En effet, je vis le sixième soldat qui essayait de s'échapper. Pas de pitié, il était témoin, il fallait l'arrêter ! Ça ne me plaisait pas de tuer mais je me sentais obligée... Je m'approchai à pas de loup du soldat mais celui-ci dû m'entendre car il se retourna et, d'un geste brusque, fit valdinguer mon sabre de l'autre côté, sur la tête du soldat d'Isis. Ma dague bien en main, je brisai la lance qu'il lançait vers moi. Il sortit son épée du fourreau et m'écrasa le pied. Il me força à reculer et me poussa contre un arbre. Il me regarda d'un regard méprisant. Je ne pouvais pas m'en sortir. Je voulus essayer un salto, ou juste un coup de pied dans le ventre mais il appuyait bien trop fort sur ma gorge. Alors que je sombrais lentement dans le coma, Cœur de Feu vola à mon secours et arracha les yeux de mon ennemi qui relâcha mon cou. Il tomba au sol, me laissant une chance de reprendre le dessus. Mais il frappa mon bras de son épée avant que je puisse faire quelque chose. Heureusement pour moi, Eragon accourut et plaqua le soldat contre le sol. Je lui coupai la main qui tenait l'épée et me préparai à le tuer quand Faolan intervint et me proposa, ou plutôt, proposa au soldat :

- On te laisse la vie sauve en échange de réponses.

- Sinon quoi ? répondit le garde dans un râle.

- Sinon, c'est la mort, annonça Faolan s'en broncher.

- Très bien, vous ne me laissez guerre le choix... je choisis la vie sauve. Quelles sont vos questions ? demanda-t-il en se mettant à genou et en frottant l'endroit où aurai dû se tenir la main si elle n'avait pas était coupée quelques minutes plus tôt.