XIV. Retour sous terre

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- Talia... Talia ! Talia !!!

Mes paupières étaient lourdes. Très lourdes. J'ouvris un œil mais le refermai immédiatement : la lumière était beaucoup trop éblouissante ! La voix reprit :

- Talia, réveille-toi ! Talia !...

Cette fois, je reconnus Eragon. Je pensai : « Mais où suis-je ? Ah oui ! Je me rappelle ! La lionne, Emalÿnâ... Eragon a réussi à me récupérer ? Ou... je suis au paradis ? » Des mains m'attrapèrent et m'assirent. J'ouvris lentement les yeux et découvris que j'étais au pied d'un arbre de moyenne taille, qui nous faisait de l'ombre. Devant moi un champ s'étalait à perte de vue. Mais aucune trace d'être vivant. Je laissai à mes yeux le temps de s'habituer à la luminosité. Eragon repris :

- Talia ! Tu t'es réveillée !

Mes oreilles bourdonnaient. Des sons m'assaillaient de toutes parts : j'entendais avec précision le craquement des branches de l'arbre qui m'abritait, je l'entendais respirer... C'était beaucoup trop pour ma tête. Un début de migraine m'attaqua et s'intensifia à un tel point que je faillis m'évanouir. Des odeurs infectes me chatouillaient les narines. La transpiration mêlée à l'odeur de pied était infecte mais une nouvelle odeur se fit sentir : une odeur de bois en train de brûler. J'ouvris la bouche pour parler mais la refermait aussitôt. Ma tête m'entrainait vers le bas, tellement celle-ci était lourde. Je m'appuyais contre le tronc de l'arbre, inspirai... et fut prise d'une quinte de toux, les odeurs horribles m'étouffaient. Je fermai les yeux et les rouvris. Dans mon champ de vision venait d'apparaitre Eragon. Il me tendit la main mais ne dit rien. Je tendis le bras pour prendre sa main mais quand ma peau toucha la sienne, une décharge électrique me parcourut, des pieds à la tête. Je me relevai d'un bond, poussant un hurlement. Eragon, lui, chancela et tomba sur le sol. Il se releva et me dit :

- Talia ! Tu es réveillée ! Nous n'attendions plus que toi !

- Où sommes-nous ? demandai-je, parfaitement revigorée.

- Toujours au même endroit, me répondit-il. Enfin, je veux dire que nous sommes à notre point de départ, c'est-à-dire devant le lac. La seule chose qui a changé, c'est qu'une table et des chaises, cinq chaises pour être précis, sont apparues. Aller, viens !

Je tournai la tête en tous sens pour observer les environs et en effet, découvris une grande table ronde au centre de la plaine, entourée de cinq chaises. Trois des chaises étaient occupées : l'une par Démétra, l'autre par Faolan et la dernière par Isis, qui somnolait. Rubis jouait dans l'herbe, tout content. Cœur de Feu, posé sur un rocher, avait la tête penchait sur le côté et me regardait. Je me dépêchai de le rejoindre en me frottant la main, là où la décharge avait pris vie. Lorsque je m'approchai, Faolan se leva d'un bond et dit :

- Talia ! Tu es toujours vivante ! Tu ne peux pas savoir comme je suis soulagé !

Il me tendit un siège et m'invita à m'assoir. Démétra secoua Isis et lui murmura :

- Réveille-toi ! On est tous là !

- C'est pas trop tôt, s'écria celle-ci en s'étirant.

Je pris place sur le siège que m'indiquait Démétra et soupirai :

- J'imagine que nous sommes toujours en vie et que ce n'est pas le paradis ?

- En effet, répondit Faolan. Je n'ai pas tout compris mais je sais que je possède la magie de l'Air. Même si je ne peux pas encore l'utiliser...

- Et pourquoi on ne peux pas utiliser notre magie ? demanda Isis.

- Je n'en sais pas plus que toi, marmonna Faolan.

Princesse de l'autre mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant