Madame Susanne Raive regarde la télévision, assise sur son fauteuil. Dans sa petite maison, on peut voir de nombreuses photos de famille : avec ses enfants, sa nièce, son défunt mari. Les années traversent les photos sur sa cheminé. Cela fait bientôt six ans qu'elle vit seule chez elle.Comme à son habitude, l'après-midi, elle regarde un téléfilm. Elle adore les téléfilms. Non pas pour leurs qualités artistiques exceptionnelle, mais elle adore surtout les histoires toutes plus rocambolesques les unes que les autres. Le plus étonnants c'est qu'elles se ressemblent toutes, et se finissent toutes pareils. Elle adorait l'idée que toutes les histoires se finissent bien. Cela lui donnait espoir quant à son existence et celle des autres : un jour ou l'autre tout finit par s'arranger et tout le monde est heureux. La vie se finit bien quoi qu'il arrive.
Enfin bon, fermons cette parenthèse. Susanne Raive regarde son téléfilm du mardi après-midi. Vais-je vous faire un résumé du film ? bien sûr, car celui-ci est l'élément déclencheur pour Susanne et le reste de notre histoire. Le film se déroule au Texas. Une jeune femme d'affaire Newyorkaise est obligé de retourner dans sa ville natal au Texas pour son travail. Elle, qui ne vivait plus que pour son boulot, redécouvre son ancienne vie et réalise à quel point sa famille, ses amis et sa passion pour l'équitation lui avait manqué. Elle remet sa carrière en question, notamment lorsqu'elle retrouve son premier amour, qui a fait chavirer son cœur et qui continue de le faire battre...
Je me dois, alors, en tant que narratrice, de vous faire le cheminement des pensées de Susanne Raive au moment où les deux amoureux d'enfance finissent par s'embrasser :
« Ils sont mignons » => « quelle chance ils ont eu ! 2 occasions de se rencontrer, 2 chances de vivre leur histoires d'amour » => « si seulement on avait droit à deux chances » => « le premier amour en plus, c'est tellement passionné et les sentiments sont si forts, décuplés » => « même si ce n'est plus de mon âge, j'aimerais bien revivre mon premier amour. »
Et voilà madame Raive, soudainement plongé dans le passé. Bien avant ses petits-enfants, bien avant ses enfants, bien avant son mari, bien avant toutes ses photos accrochées aux murs. Elle se remémore alors sa première histoire d'amour... Ses souvenirs reviennent à la pelle. Elle s'en souvient comme si tout c'était déroulé la veille. Leur rencontre était, pour elle, des plus romantiques qu'il soit.
C'était dans les années soixante, en 1963 pour être plus précis. Susanne avait alors 17 ans et 5 mois. Jeune, pleine de rêve, la joie de vivre, elle voulait s'amuser car elle savait qu'à ses dix-huit ans, elle aurait terminé ses études et serait dans l'obligation de travailler et de commencer sa vie active. Avec ses amies, elle allait souvent dans les bals, les fêtes foraines, ou même les caves. Aux moins, là-bas, elles pouvaient faire la fête jusqu'au matin sans déranger personne. Bien sûr, elle ne faisait pas que cela, elle étudiait, prenait soin de ses parents, s'occupait de ses frères et sœurs. S'il y avait alors une chose qui la défoulait, c'était bien la fête.
Un jour, ou plutôt un soir, elle alla avec ses amies au bal de son village. C'était un bal particulier, puisque le groupe qui y jouait, était particulier. Ce n'était ni de la valse, ni du jazz, ni des chansons paillardes, c'était complétement différent, mais très entrainant. Elles étaient pratiquement les seules avec quelques autres jeunes à danser. Les adultes et anciens grognaient de ne pas connaitre la musique et la trouvaient même grotesque. Susanne ne le savait pas encore, mais elle venait de découvrir un nouveau genre musical, qui avait traversé l'océan Atlantique et qui continuerait à évoluer, encore et encore, même jusqu'à aujourd'hui. En effet, ce fut, pour Susanne Raive, la première fois qu'elle écoutait du rock n'roll. Bien sûr, pas le rock comme nous le connaissons. Les prémisses du rock, avec les groupes tels que the Beatles, Elvis Presley etc. Susanne tomba follement amoureuse de genre musical. Mais je vous rassure, ce n'est pas de ce premier amour, auquel Susanne pensait.
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Chez Jacques
Short StoryLa vie est un joyeux bordel ! Elle est faite de joie, de tristesse, d'espoirs, de rencontres, de rebondissements, de déviations. La vie est déjà toute tracée ou peut être que c'est nous qui la traçons. Il n'empêche que nous ne savons jamais ce que...