Chapitre 3

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« Et même si votre plan marchait, qu'est-ce que je fais, moi, après vos six riquiqui mois. Comment je vis ? Comment je mange sans ce foutu boulot ?!

- Vous vous trouvez un vrai boulot, légal. Ce que vous faites n'est pas un job c'est du trafic, c'est un délit, et votre commerce est un crime parce que vous profitez de la dépendance des personnes pour vous enrichir. Vous empoisonnez les gens, vous les tuez à petit feu.

- Pas moi, madame ! je ne vendais jamais plus de quatre fois à la même personne, je n'ai jamais vendu à des mineurs. Le plus souvent, c'était à des personnes malades qui en avait besoin alors que leur prescription médicale était trop faible. Je ne les rendais pas dépendant, madame, je les rendais heureux. Je ne le faisais pas non plus tous les jours, pour le plaisir. Je ne travaillais que lorsque j'avais besoin de sous.

- Ne jouez pas au Robin des bois. Vous êtes quand même dans l'illégalité monsieur. Et même si vous essayez de faire le moins de dégâts possible ça ne veut pas dire que vous ne faites pas de mal. Il y a des tas d'autre façon de gagner des sous. Je vois même que vous êtes boursier.

- Je ne suis pas boursier, mes parents ont une entreprise. La seule que j'ai c'est grâce à moi et ma mention au bac. Les sous que je gagne avec ça passe juste pour mon loyer et mes factures. Je n'ai rien pour me nourrir. Et je passe mes journées en cours et à la bibliothèque pour n'avoir que des petits 11 aux examens. Je ne peux pas allez au restaurant universitaire parce que c'est trop cher pour moi, et les associations m'envoient bouler quand je viens plus de 4 fois par moi. Je suis exténué de bosser jusqu'à 40 heures par semaines avec un seul repas dans la journée, et vous madame, vous me conseillez de trouver un job qui prend encore du temps et qui me fatiguerais encore plus ? 

- Vos parents ne vous aident pas financièrement ?

- Mes parents sont contre mes études, ils voulaient que je reprenne leur entreprise. Ils m'ont renié de la famille, je n'ai plus aucun contacts, plus rien. Je suis seul. Et légalement, je suis majeur, ils ne sont plus obligés de s'occuper de moi. Alors vous voyez la loi m'a foutu dans un sacré pétrin.

- Si la loi existe, c'est pour qu'elle soit respectée. Je suis désolée pour vous et votre famille, mais concernant ce trafic, ce n'est pas de la faute de vos parents, vous êtes le seul responsable de vos actes. Et vous êtes assez intelligent pour savoir que ce que vous faites est mal.

- Ah oui c'est facile pour vous de déceler le bien du mal. Vous êtes née du bon côté. Vous avez toujours eu ce dont vous aviez besoin. Mais le truc c'est que rien n'est entièrement bon ni entièrement mal. Je ne suis pas une mauvaise personne, je veux juste pouvoir faire ce que je veux. J'ai sacrifié ma famille, mon confort pour pouvoir faire les études que je voulais. Ça, la drogue, c'est juste un contre temps. Vous pensez que ceux qui gèrent ce genre d'entreprise ne peuvent être que méchants, mais en attendant, ce sont eux qui m'ont aidé. Pas mes parents, pas les associations, pas les aides de l'état. Ceux qui m'ont aidé, se sont vos grands méchants. Ils ont été plus humains que vous tous. Ils m'ont hébergé quand j'avais des problèmes de loyer, nourrit et donner du travail. Je n'allais pas cracher dessus. En plus, je pouvais choisir mes clients, ça ne prenait pas beaucoup de temps, et j'ai pût rapidement me remettre sur pied. Aucun d'entre vous, messieurs les policiers, qui rendent la justice, aucun n'aurait fait ça pour moi, aucun ne m'aurais sauvé de mon injustice à moi. Alors vous voyez, on ne sait plus vraiment qui sont les méchants lorsqu'on n'est pas né du bon côté.

- Il s'est servi de vous pour que vous lui soyez redevable.

- Non ! il m'a juste proposé un job. Il ne m'a jamais forcé. Je pouvais arrêter quand je voulais. De toute façon, quoi que vous disiez, ma réponse sera toujours non. J'irai en prison, je gâcherai sûrement ma vie, mais je ne trahirai pas la seule personne qui a encore un peu d'humanité. Il m'a relevé alors je ne le ferai pas plonger avec moi. »

            Après maintes questions,maintes négociations, et maintes refus catégoriques, Elodie Troma capitula. Elle le laissa sortir puisque selon le protocole, il ne devait pas rester plus longtemps en interrogatoire ou garde-à-vue. Elle ne pouvait plus le garder mais par contre il devait rester dans le périmètre de la ville le temps que son affaire et jugement soient en cours. Ce à quoi il avait répondu : « de toute façon, personne ne m'attend à l'extérieur de la ville, et il faut bien que je rattrape mes cours et le temps que j'ai perdu ». Il sort du commissariat pendant qu'Elodie l'observe par la fenêtre. Lucas Vagaboni savait pertinemment qu'il était surveillé, hors de question d'appeler qui que ce soit ou allez directement chez son « ami-patron ». Il rentre alors dans son mini studio et prend une bonne douche. Il se change et sort.

Épuisé, tourmenté, Lucas Vagaboni ne sait plus ce qu'il fait. Il est comme perdu, dans l'énorme ville, aussi bien physiquement que mentalement. Alors, il entre dans une église, s'assoie sur un banc, et se met à prier. Le sanctuaire est vide, il n'y a que quelques personnes, près des cierges, ou qui prient comme lui. Lucas regarde devant lui l'hôtel imposant. Il se met à genoux, et éclate en sanglot. Lucas pleure au milieu de l'immense église et ne s'arrête plus, il ne peut plus et ne veux plus empêcher ses larmes de couler.

Je ne me permettrai pas de vous dire ce à quoi il pense, ou les raisons pour laquelle il est dans cet état, car bien que ce soit un personnage fictif, il a lui aussi droit à son intimité. Laissons-le prier.

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salut! tout d'abord, merci de lire mon histoire, ça me fait énormément plaisir!

que pensez vous de se nouveau chapitre? quel personnage préférez vous?

Chez Jacques Où les histoires vivent. Découvrez maintenant