FANFICTION - Je t'aime encore - {Fairy Tail}

- 1 - (corrigé)

 - Point de vue Lucy -

Cette masse blanche suspendue dans les airs donne la sensation d'être plongé dans un univers doux et réconfortant. Le crépuscule annonce la fin de cette journée, laissant les derniers rayons de soleil illuminer ce brouillard onctueux. J'aime cette ambiance qui m'apaise. L'aile de l'avion gâche un peu ce paysage merveilleux qui s'offre à nous. Je pourrais le contempler une éternité si la fatigue ne s'était pas emparée de mon corps. Voilà plus de dix heures que j'observe le ciel par le hublot sans avoir fermé l'œil. Cette vue, je ne m'en lasserais jamais. L'obscurité prend rapidement place dans l'avion laissant de petites veilleuses aux lumières bleues allumées.

Je tourne la tête vers mon frère qui dort à côté de moi. Ce paresseux n'a pas ouvert les yeux depuis que nous avons décollé. Je ne comprends pas comment il fait pour avoir autant besoin de sommeil. Il a le rythme biologique d'un bébé de deux mois. Or, j'omets un détail le concernant, il a vingt-trois ans. Ce lourdaud s'est évidemment endormi sur mon épaule, l'envie de pousser sa tête m'effleure l'esprit. Je n'en fais rien, je n'ai pas envie qu'il abîme mon joli visage de fille en détresse. Ceci est une blague. Il n'est pas violent.

Nous quittons le Japon, notre pays natal, pour nous réinstaller en France. Notre père est un homme d'affaire très occupé, il gère plusieurs entreprises japonaises. Il n'a pas vraiment le temps de s'occuper de nous, ce pourquoi mon frère m'accompagne partout où je vais. Ma relation avec mon paternel est très compliquée, nous vivons un conflit perpétuel qui ne voit jamais le bout du tunnel. Nous avons vécu toute notre scolarité en France, le pays d'origine de notre mère ; mais lorsqu'elle est décédée, notre père a décidé de nous renvoyer au Japon. La dernière année en France a aussi été difficile pour moi, le décès de notre mère n'est pas la seule raison pour laquelle nous sommes retournés aux sources. Peu importe ! France, nous revoilà !

- Eh, mocheté, me fixe pas comme ça, je sais que je suis beau mais je suis ton frère quand même.

Je lui frappe la tête, non mais quel idiot ! Qu'est-ce qu'il peut être pervers, narcissique en plus de ça ! Il m'a fait peur, je pensais qu'il dormait encore. Sa voix m'a surprise.

- Sale pervers, lui dis-je en lui tirant la langue.

Je l'entends rire dans sa barbe (barbe qu'il n'a pas) avant qu'il n'ouvre entièrement ses yeux. Il me regarde avec son sourire de tombeur, seigneur qui m'a donné un tel frère. Je ris en poussant sa tête pour qu'il se redresse. Il se frotte l'arrière de son crâne puis regarde le hublot.

- Oh c'est l'heure de dormir.

- Sting ! Tu vas faire une overdose là

- Miam le sommeil une bonne drogue ça.

C'est vraiment un clown celui-là. Avec lui, c'est rire assuré. Bon, il faut dire que je suis bon public. Je rigole pour tout et n'importe quoi, il m'en faut peu. Il regarde l'heure sur sa montre, comme si le décalage horaire n'existait pas. L'adaptation au climat et aux heures risque d'être compliqué mais on va vite s'habituer, du moins je l'espère. Il nous reste environ trois heures de vol avant d'arriver à destination. Nous descendons à Paris, la capitale, puis un chauffeur nous y attend pour nous rendre à Magnoria. Une petite ville dans laquelle nous avons grandi.

- Comment tu te sens ? me demande-t-il.

- Un peu tendue de retrouver la maison.

- C'est tout ?

- Oui.

- C'est tout ? Réitère-t-il.

- Sting, ne t'inquiète pas je l'ai complètement oublié. Hop rayé de ma vie ! Je vais bien.

Il me sourit, fier et rassuré comme si je pensais réellement ce que je disais. Je ne suis pas une bonne menteuse pour autant lorsqu'il s'agit de ma santé mentale, je suis la reine des bobards. On a tous un domaine de prédilection après tout. Cela fait tout juste un an que nous avons quitté la France, toute ma vie s'est mise sur pause. Un grand vide, une année brumeuse que j'ai à peine vu passer. Tout ça pour dire qu'on ne se remet pas facilement de nos blessures.