"Vous m'avez manqué mes p'tits choux." [BoyxBoy] (Tome II.)

26. Pas de chance.

Je retombai sur mes pieds, non pas dans la cabine, mais au milieu d'un champ. J'étais dans un champ, oui. Des épis de maïs m'entouraient. Un ciel bleu clair parsemé de quelques nuages blancs par-ci par-là me fascina tout autant. Le paysage était magnifique, cependant, je fus vite pris d'une peur panique de la solitude. Où étais-je ? 

Je tournai sur moi-même, mais je me rendis vite compte que j'étais bel et bien au milieu d'un champ de maïs, et donc, perdu. J'attendis plusieurs secondes, puis plusieurs minutes, que Lucas me rejoignît, mais il n'arriva jamais. Normalement, s'il avait pris le même "passage" que moi, il devrait être ici ? Et si il n'avait pas osé sauter dans cette lumière ? Et si il m'avait abandonné ? Certes, je l'avais moi-même "lâché", mais j'étais persuadé qu'il me suivrait..

Je sursautai en entendant des corbeaux s'envolaient dans le ciel. Après une dizaine de minutes, je n'espérais plus que Lucas apparût, et je me mis donc à partir d'ici. Je devais sortir de ce champ. J'étais détruit du fait qu'il ne m'eût pas suivi, mais j'avais l'instinct de survie en moi. Je voulais m'en sortir à tout prix, coûte que coûte.

Je marchas durant plusieurs dizaines de minutes, poussant les épis de maïs qui étaient sur mon passage. Je me frayais un chemin mais j'avais l'impression que ce champ était interminable. Peut-être étais-je en train de tourner en rond ? Non, je faisais bien attention de continuer de marcher tout droit, et de ne pas tourner, afin d'arriver un jour, peut-être, à sortir d'ici.

J'entendis un hélicoptère s'approcher de moi dans le ciel. Je levai la tête et cachai mes yeux des rayons du soleil afin de l'apercevoir. L'hélicoptère passa juste au dessus de ma tête. Je me mis à crier de toutes mes forces tout en secouant mes bras dans tous les sens afin de me faire repérer, mais l'hélicoptère continua son chemin sans s'arrêter. Il ne m'avait sûrement pas vu. 

Je soupirai et secouai mon t-shirt afin de faire passer l'air sous celui-ci. Il faisait extrêmement chaud, encore plus que dans cette ville au milieu du désert. Il devait bien faire 40 degrés, facilement. J'aurais voulu retirer mon t-shirt, mais les moucherons, moustiques, et tout autre volatile m'en empêchaient. Je détestais me faire piquer par ces insectes.

- AAAAAAH !

Je venais de glisser dans un fossé. Je ne l'avais pas vu. J'étais perdu dans mes pensées. Je me relevai et frottai mon pantalon qui était tâché de terre. Je m'étais griffé le bras, et je saignais légèrement, mais c'était supportable. Je remontai en haut de la fosse, et continua le chemin que j'avais pris.

Au bout d'une bonne heure de marche intensive et de piqûres de moustiques, j'arrivai à la fin du champ. Je fus enfin sorti de celui-ci. Je lâchai un soupir de soulagement. Je n'en pouvais plus d'écarter ces épis de maïs afin de passer. J'avais mal au bras et aux jambes, j'étais épuisé.

- Hé ! Toi !

Je me retournai et aperçus un homme s'avançant vers moi, une fourche à la main. Il la dirigea vers moi, comme si j'étais un criminel, ou alors quelqu'un à abattre.

- Que fais-tu là ? Que faisais-tu dans mon champ ?! s'écria-t-il, secouant sa fourche à chaque syllabe qu'il prononçait.

- Je.. euh.. je me suis perdu..

- Ils disent tous ça !

Je n'eus pas le temps de répondre qu'il s'approcha de moi et me prit par le bras.

- Je vais t'emmener au commissariat, tu vas voir.

- Mais lâchez-moi ! Je me suis vraiment perdu ! essayai-je de le convaincre.