Les fleurs de la nuit

Chapitre 1

   Vous êtes vous déjà demandé d'où venait les étoiles ? Figurez-vous que je le sais ! Je l'ai découvert il n'y a pas si longtemps de cela. C'est là une extraordinaire histoire que je vais vous conter, mais ne le répétez pas, c'est un secret !
 
   C'était lors d'une nuit d'été, alors que je campais avec mes parents et mes sœurs. Mais je ne parvenais pas à dormir : c'était ma première nuit à la belle étoile ! Nous dormions dans des sacs de couchage car il faisait bon. Une brise fraîche venait de se lever et faisait chuchoter le paysage. Que la nature sentait bon ! Mais j'étais la seule à pouvoir me délecter de ce parfum, les autres dormaient déjà à points fermés. Puisque le sommeil ne venait pas, je décidai de me promener non loin de là. La pleine lune étincelante éclairait mon chemin. Je regardai vers le ciel et remarquai qu'il n'y avait aucune étoile. Étrange pour une nuit dégagée... Mais peu m'importait, car je repérai un plan de jasmin étoilé, mes fleurs favorites qui sentaient si bon et dont je portais le nom ! Je m'approchai d'elles pour les humer, chose qui m'était agréable, lorsque je remarquai que l'une d'entre elles était couverte de rosée. Les autres étaient parfaitement sèches pourtant...

Soudainement, les petites fleurs s'envolèrent une à une dans le ciel sombre. J'eus un mouvement de recul. Dans la prairie, toutes les fleurs alentours, de la rose à la jonquilles, imitèrent les jasmins. C'était le plus beau spectacle qui m'eut été donné de voir ! J'étais émerveillée par la splendeur de l'événement. Cependant, je remarquai une fleur qui n'avait pas suivi ses semblables. Je sais que cette idée peut vous paraître étrange, mais je décidai d'aller lui parler, sans attendre de réponse, bien évidemment.

     

   « Dis-moi petite fleur, comment t'appelles-tu ? »

A ma plus grande surprise, une petite voix me répondit :

« Je m'appelle Blanche, et toi ?

- Je m'appelle Yasmine. »

Après une courte pause, je m'exclamai :

« Attends un peu, c'est toi qui...TU PARLES ?!, euh..., tu parles ?», repris-je moins fort, de peur de réveiller les autres.

«Oui, bien sûr, comme toutes les fleurs, mais normalement, aucun être humain ne doit le savoir, alors, s'il te plait, ne le répète pas ! chuchota la petite fleur.

- Évidemment, tu peux compter sur moi ! »

Encore sous le choc de ma découverte, je demandai à Blanche :

« Pourquoi n'es-tu pas partie avec les autres fleurs ? »

La petite plante me raconta que le vide l'impressionnait et qu'il faisait naître chez elle une sensation de vertige désagréable. Elle préférait de loin rester accrochée à sa tige.Chaque soir, quand venait l'heure de partir, elle sanglotait, appréhendant l'ascension.

« Ne t'inquiète pas, ensemble, nous allons trouver une solution et tout s'arrangera, je te le promets !

- Ce n'est pas si facile que ça, c'est en mon devoir de fleur, la nuit venue, d'illuminer le ciel, se lamenta la pauvre plante.

- Allons dormir, on dit que la nuit porte conseil. Donnons-nous rendez-vous demain soir, à la tombée de la nuit. Là, nous trouverons une solution. »

   Nous nous souhaitâmes donc une bonne nuit et nous quittâmes. Puis je me dirigeai vers le campement à pas de loup et me faufilai dans mon sac de couchage, des rêves pleins la tête. Je n'avais qu'une crainte à présent : me réveiller le lendemain matin et me rendre compte que tout cela n'était que le fruit de mon imagination.