Part 1

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Il fait froid, je erre dans la rue, comme j'en ai l'habitude une fois l'hiver venu, comme pour vaincre le vent glacial qui parcourt la capitale moldave. Je finis par atteindre l'angle de la rue Vlaincu Pârcãlab, les mains gelées, le nez rouge. Je m'assis par terre, là où je m'assieds toujours, depuis toujours, là où je m'assiérai toujours.

Je pose mon gobelet vide en espérant qu'aujourd'hui, une personne bienveillante y déposera 10 ou 15 Lei٭

Au bout de quelques heures de solitude, je décide de repartir marcher , me dégourdir les jambes ; je me lève, saisis mon gobelet toujours aussi vide , et pars en direction du grand parc de la cathédrale.

Après une dizaine de minutes de marche dans la ville blanchie par la neige, j'aperçois un morceau de papier bleuté au sol, légèrement couvert par une douce couche de neige, en le ramassant, je distingue une inscription, je fronce des yeux afin d'y voir plus clair avec mes yeux abimés par les années. Je lis "UNA MIE LEI". Non. Impossible. Je me frotte les yeux, confus, pétrifié, incapable de conserver une respiration stable : est-ce que je viens de trouver un billet de 1000 Lei?

HiverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant