Chapitre 48

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« Tu es adorable... »

Seth se sentit obligé de me remettre sous le nez la photo qu'il avait prise à mon insu. Il fallait dire que j'étais tout à fait à mon avantage, empêtrée dans les cordes du bateau parce que je n'avais pas écouté Seth quand il m'avait dit que le pont n'était pas rangé. Une algue était collée à ma joue et au regard que je lançais, mon voisin était un homme mort.

« Tu sais que je te déteste, hein ? grognai-je en lui poussant son téléphone a la figure.

- Elles disent toutes ça... »

Mon dieu, mais ce ringard... Et j'étais tombée amoureuse de lui ? J'essayai toujours d'avoir des comportements rationnels, mais avoir le béguin pour Seth, ça dépassait clairement mon entendement. D'abord parce qu'il n'avait pas l'air sain d'esprit et qu'il s'aimait un peu trop pour son bien. Et puis, ensuite, il me tenait la porte du hall du lycée, se décalait pour que je passe avec ce sourire charmant dont il avait le secret. Et là, je m'étonnais que mon cœur fonde.

« Je crois que je vais te mettre en fond d'écran, m'expliqua-t-il alors que nous avancions vers les casiers. Toi et Gustave, vous allez embellir mon téléphone.

- Gustave ? soulignai-je.

- L'algue. »

Finalement, je n'étais pas amoureuse de lui. Ça devait être la chaleur du mois de mars.

Quoi, il ne fait pas chaud au bord de l'Atlantique en mars ? Je suis chez vous à commenter le temps qu'il fait, peut-être ? Non ? Alors laissez-moi me justifier en paix.

« Tu as appelé cette algue Gustave ? hallucinai-je. Pourquoi on est ami déjà ?

- Parce que tu me trouves adorable ? me répondit-il sans la moindre once d'hésitation.

- Non. Sûrement pas.

- Parce que je suis génial ? Et beau ? Oublies pas que je suis beau. »

Je ne pris même la peine de répondre à cette question. J'ouvris mon casier, laissant Seth s'éloigner vers le sien. J'allais déposer mon déjeuner quand un papier que je n'avais pas laissé la vieille sur mon cahier de math glissa à mes pieds. Je dus me baisser pour le ramasser et quand je l'ouvris, je reconnus immédiatement l'écriture. Un sourire profondément malicieux dévora mon visage et je dus me retenir de couiner d'impatience.

Tout est prêt.

Trois mots et ce qui allait être la meilleure journée du monde se profilait devant moi.

OoOoO

Alex et James m'avaient retrouvée à notre table habituelle. Il était dix heures et nous allions lancer l'opération Au-seth-struction. Ce n'était pas moi qui avais choisi le titre. A la base, j'étais même pour qu'il n'y ait pas de titre. Mais James avait insisté, Alex s'était mis à pleurnicher et devant l'insistance des minions, je finis par céder.

Oui, c'étaient mes minions. Et moi, j'étais leur Gru.

Avouez que ça en jette ?

« On a apporté tout ce dont tu avais besoin Carly, m'expliqua James. Tu sais ce qu'on veut en échange.

- Tut-tut, le prévins-je alors qu'il me tendait sa main ouverte. D'abord l'Auto-seth-struction, ensuite la récompense.

- Elle est dure en affaire, souligna Alexander. J'aime cette fille. »

Je lui lançais un petit clin d'œil amusé. Depuis qu'Alex sortait avec Holly, il était une boule de joie dans mon entourage et honnêtement, j'adorais ça. Il s'émerveillait pour un oui, pleurait pour un non, sursautait d'excitation toutes les deux secondes et déclamait son amour à tout bout de champ... Si Seth pouvait lui ressembler, ce serait peut-être plus facile de l'approcher. Au final, c'était un garçon plutôt réservé lorsqu'il s'agissait de parler de ses sentiments.

Moi, mon Portable et l'Idiot d'en FaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant