Défi n°1 - La bibliothèque

Défi N°1 - La bibliothèque (15 mn)

Bonjour, bonsoir.

 Nous nous retrouvons alors pour notre premier petit défi qui avait comme thème " la bibliothèque ". J'espère qu'au travers de ces quelques lignes nous vous transporteront dans nos petits mondes respectifs. Le premier est né de l'imagination débordante de @Tymoan tandis que je suis la créatrice du second.

N'hésitez pas à nous faire part de vos ressentis. Sur ce, bonne lecture !

#Enonyma

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De Charybde en Scylla 

Je contournai une énième étagère pour déposer un livre lorsque je me figeai. Le fauteuil en coton rouge à peine confortable trônait encore au coin de la pièce. Je me détournai hâtivement, sentant la rage monter alors qu'un râle amer forçait le bout de mes lèvres. Henri m'avait prévenu pourtant et orgueilleux comme je l'étais, je n'avais pas écouté son conseil.

Mais force était de constater qu'il avait eu raison : je n'étais pas prêt. C'était trop tôt.

Des images défilèrent dans ma tête à la vitesse de l'éclair : je les voyais encore, ces trop longues jambes croisées sur ce fauteuil, cet air concentré et ces yeux ombrageux qui à mon approche se détachaient de l'Odyssée pour dévorer mon âme à la manière d'une Charybde surgissant de ses pages.

Tout était intense en sa personne. Son tempérament calme et sa passion pour les livres étaient à l'image des baudroies des abysses. Un doux mensonge camouflant un prédateur tapis dans l'ombre en attente de sa proie. Et comme un bête poisson d'eau douce, je l'étais devenu... Sa proie. Volontairement, d'ailleurs, car il n'y avait pas plus exaltant qu'être en sa présence. Je planais littéralement. Mais ce bonheur aussi ténu soit-il avait eu un prix. Celui-là même qui aujourd'hui me déchirait les entrailles, vrillait mes tympans et faisait déferler en raz-de-marée la haine que je portais au ciel pour m'avoir arraché mes ailes.

N'y tenant plus je me hâtai de sortir lorsque Henri, pénétrant dans la pièce, m'interpella sûrement surpris de me voir ici :

- Mathias tu...
- Tais-toi.

Je n'aurais pas dû m'arrêter pour lui répondre, je ne me contrôlais plus et il était hors de question qu'il me serve de sac de frappe. Je fis alors la première chose qui me vint à l'esprit : je frappai de toutes mes forces dans la colonne de plâtre la plus proche, me fracturant la main au passage.

Mais cette douleur ne serait jamais aussi forte que celle que j'avais ressenti à sa perte.

L'Odyssée, posée sur le présentoir avait observé toute la scène. Ce n'est que par respect pour ce qui lui était le plus cher que je sortis sans demander mon reste. 

#Tymoan

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Illusion

Le picotement qui me parcoure la main s'intensifie et devient impossible à ignorer plus longtemps. Je serre mon poing dans l'espoir de faire partir cette sensation désagréable. Ce court instant suffit pour que le lien, unissant mon regard et les caractères d'imprimerie que je parcourais, soit rompu. Lentement, je prends alors conscience du monde qui m'entoure. Les bruits me reviennent, j'entends à nouveau le parquet qui grince, les pages que l'on tourne, le mécanisme de l'horloge. Juste devant moi se trouve un garçon. Je ne connais pas son nom et je ne l'ai probablement jamais vu. Lui aussi est ailleurs. Comme tous ceux de la pièce, il a momentanément arrêté le temps. Il ne fait pas un bruit, il ne bouge pas. Je le vois et pourtant, je ne ressens rien. Progressivement, sa présence disparaît et à son tour, il fusionne avec ce qui nous entoure. En le regardant pendant de nombreuses minutes, je comprends enfin pourquoi ce lieu pourtant si animé me semble si paisible. 

#Enonyma

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Merci de nous avoir lu et à bientôt  !

#Tymoan