chapitre I : démolie

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Le silence il n'y a que ça que je supporte lorsque je ne suis pas bourrée ou complètement stone.

Dans le silence je me souviens des bruits,des sons d'une vie passé. Une vie heureuse et prometteuse a des années lumières de celle que je mène aujourd'hui.

Je voulais devenir architecte, je pensais qu'on bâti son bonheur comme on érige un bâtiment: pierres apres pierres, respectant un plan précis en prenant parfois le temps d'admirer l'avancement, en pensant que tout cela nous survivra bien après notre mort.

La blague.

Un bâtiment n'est rien sans de solides fondation alors l'édifice de ma petite vie tranquille s'est écroulé ne laissant rien derrière lui que des bruit et des sons.

Depuis je survis SDF, squatteuse de bonheurs artificiels et éphémères accessoirement étudiante en dernière année de licence de philosophie parce que la philo c'est sympa c'est ni logique ni concret et que j'essaye toujours de sortir de la caverne de Platon ou alors je m'y planque en attendant la fin. Je ne sais pas.

Alors que mon chargé de TD me rappelle à l'ordre pour mon innatention j'entends Marina se marrer à côté de moi. Je lance un regard assassin à tout ceux qui ont osés se retourner. Je déteste être le centre de l'attention. L'emmerdeur reprend son cours et Marina arrête enfin de se marrer.

- quitte à ne pas suivre le cours tu pourrais au moins taper la discut' avec moi. Lâche-t-elle faussement agacée.

Je lui souris sans lui répondre. Elle est habituée à mes silences et cela lui suffit pour reprendre sa conversation avec le plus grand enthousiasme :

- c'est l'anniv à Karim samedi.... Entame-t-elle. Cette fois je me tourne vers elle ne sachant que trop bien où elle veut en venir. Je commence déjà à remuer la tête négativement. Les séquelles de notre dernière soirée sont encore trop présentes.

- non ,attends avant de dire non. C'est au tweenties alors vu le prix des boissons tu pourras pas boire autant que la dernière fois. Cette fois c'est à mon tours de me marrer. Et puis on ne peut Faire ça à Karim... M'implore-t-elle.

Marina craque sur Karim depuis notre première année tout comme Karim craque sur Marina depuis notre première année. Je suis condamnée à les regarder se tourner autour tandis que l'un et l'autre enchaine les coup d'un soir et les crises de jalousie. Je me retrouve souvent à devoir jouer les arbitres entre les deux et en même temps ça m'arrange de me contenter d'être la troisième roues de leurs carrosse un peu bancal.

- OK. Dis-je simplement tandis qu'elle sautille de joie en rentrant ses affaires.

Je la regarde partir dans sa mini jaune paussin et prend enfin la route de mon appart.

Lorsque j'arrive Jules est affairé dans la cuisine à la préparation du dinner. Il fait toutes ces choses pourtant normales que je refuse de faire. Avec le temps il est devenu plus un père qu'un petit ami : il m'embrasse sur le front et me met sous la douche quand il me retrouve complètement torchée sur le tapis. Il est tout ce qu'il me reste de ma petite vie tranquille même s'il ne reste plus rien de la fille qu'il a connu alors, il reste. Par culpabilité sans doute, mais il est là chaque jour il me regarde survivre esperant qu'un jour je ris comme je riait avant ou que je le réveil en pleine nuit pour faire l'amour et pas parce que j'ai fait un cauchemard.

Je l'observe avec nostalgie tandis qu'il se dirige vers moi et dépose un baiser sur mon front. Tendrement.

J'ai finalement hâte d'être à samedi, laisser l'alcool réveiller mes sens ,histoire de revivre un peu. Passionnément.

Im fine,thank you.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant