38 : Avatar de la Peur et Agent du Mensonge

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Aliénor suivait des yeux chaque mouvement de la fée dans le tumulte de l'ouragan, courant à chaque fois vers la zone présumée d'atterrissage avant qu'une nouvelle bourrasque ne propulse le corps minuscule dans d'autres courants invisibles

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Aliénor suivait des yeux chaque mouvement de la fée dans le tumulte de l'ouragan, courant à chaque fois vers la zone présumée d'atterrissage avant qu'une nouvelle bourrasque ne propulse le corps minuscule dans d'autres courants invisibles.
Méturis, la robe agitée par la tempête, avançait tant bien que mal contre un vent implacable. Le sol, glissant d'être tant noyé sous le déluge de rage, jouait contre lui, et des rafales semblaient s'acharner spécifiquement contre le prestre, le poussant inexorablement vers le bord du toit du bastion. Derrière une portion effondrée du parapet, le gouffre sans fond attendait d'avaler le prestre aux efforts vains.

Le Dragon fit face à Paulin, gardant bien une distance raisonnable entre lui et l'épée ardente.
« Regarde tes amis ! se gaussa-t-il, ses mandibules s'agitant en grinçant chacune un son qui se rapprochait du rire.
Ils courent et se débattent contre l'inexorable même... Tu ne pourras pas les protéger tous les deux de mes flammes, si je décidais de les détruire.
Alors voici ce que je te propose, Paulin Destoisons. Jette ton arme maintenant, et je vous laisserai tous partir d'ici. Même la fée.

— Me pensez-vous à ce point idiot ? répliqua le chevalier en avançant vers le monstre insectoïde.

Une bourrasque fouetta le chevalier, le freinant dans son avancée.

— Bien sûr que non. Mais j'ai horreur de tuer quelqu'un sans en faire incomber la culpabilité à un autre. À présent, si elle meurt, ce sera uniquement parce que tu auras refusé mon accord.

Sur ces mots, le Dernier releva sa tête, inspira, puis cracha une boule de flammes noires vers Aliénor, toujours à la poursuite de Sélénie.

— Aliénor ! hurla Paulin, se retournant par désespoir, pour prévenir la druidesse.

Celle-ci était trop loin, et les hurlements du cyclone couvrirent la voix du chevalier.
Aliénor remarqua le projectile au dernier moment, et ne dut sa survie qu'à une vive roulade sur le côté. La déflagration la sonna tout de même, la laissant à la merci de toute autre attaque.

— Elle ne peut pas t'entendre, indiqua Ixikriss, soudain très proche de Paulin.
Le héros se retourna et trancha l'air de son épée, ratant le Dragon qui sauta en arrière avec une agilité que sa longueur de dix toises ne pouvait laisser supposer.

— Enfin, qu'essaies-tu ? se moqua le Dernier. Je te l'ai assez dit, je crois : tu ne peux rien contre moi !

— Alors pourquoi me fuyez-vous ? rétorqua Paulin, furieux.

— Pour te laisser l'illusion que ta misérable épée peut me faire quoi que ce soit.

— Vous avez peur, accusa le héros. Vous avez peur car vous savez ce que peut vous faire cette lame. Je vois clair dans votre jeu.

— Clair ? répéta le Dernier. Claire ? Comme cette soldate de Saint-Égide, que vous abandonnâtes ? J'ai des nouvelles de sa personne : elle se porte bien, se rend en Ovilath afin de prêter allégeance à la Quatrième.

Ainsi qu'il fut ÉcritOù les histoires vivent. Découvrez maintenant