❨5❩

2.5K 140 11
                                    

« — Ça t'a plu ? me demanda Billy en attrapant le paquet de pop-corn vide que je venais de lui lancer, alors que tout le public sortait de la salle, en direction de la sortie Starcourt.
C'était sympa, ouais. »
Billy m'envoya le paquet vide, et s'en suivit des échanges ainsi, puis, à la première poubelle, nous l'y balançâmes. Il restait encore la moitié du Coca Cola, et Billy en but une longue gorgée.
« — Ahhhhhhhh, fit-il en retirant le goulot de ses lèvres. T'en veux ?
Merci, dis-je en lui souriant et prenant la bouteille pour boire à mon tour. »
Nous sortîmes du coin cinéma, puis de Starcourt. J'entendais toujours les filles glousser derrière nous, et Billy rejeta sa tête en arrière, émettant une sorte de râle.
« — Ça va ? demandai-je en lui foutant une grosse claque dans le dos.
J'en ai juste marre de certaines glousseuses, si tu vois ce que je veux dire, railla-t-il.
Parfaitemeeeeeeeent. »
Nous ressemblions réellement à des adolescents bourrés, mais ça nous faisait rire.
Billy prit ma main et nous pressâmes le pas.
« — C'est une horde de zombies, ou quoi ? s'écria-t-il, une fois arrivés à la voiture, en se retournant pour apercevoir les filles qui nous suivaient à la trace. »
Je hausse les épaules.
- Fan-club, dis-je comme si c'était une évidence.
Nous nous engouffrâmes dans sa voiture, et il démarra, sortant du parking encore rempli de Starcourt.

•••

La sonnerie retentit, et Billy se leva en bâillant et s'étirant paresseusement.
« — Pizza ?
Pizza, confirma-t-il en souriant. »
Il alla ouvrir, et je l'entendis parler un peu, puis la porte se referma et il revint, tenant un paquet énorme de... pizza. Waouw, quelle logique, dites-moi !
« — Il faudra juste éviter de... faire trop de bruit. Mon vieux me tuerait si les voisins apprenaient que j'invite encore des filles, marmonna-t-il en détournant le regard. »
Je me mordis la lèvre inférieure. Il m'en avait déjà parlé — c'était un sale type. Je ne l'avais jamais eu en face de moi, mais j'aurais bien aimé bien le gifler.
Billy prit une roulette à pizza, et nous montâmes dans sa chambre.
Il avait un grand lit deux places, dans l'angle du mur, une table de nuit foncée, ainsi qu'une armoire, un miroir avec des parfums, des crèmes et un rasoir posés sur un meuble. J'aperçus également une affiche froissée dans une petite poubelle, mais je ne dis rien. Je revis simplement le moment où nous sommes rentrés dans sa maison, et que Billy était monté à toute vitesse, je l'avais entendu arracher quelque chose, puis redescendre, essoufflé.
« — Heu... une bière ? avait-il simplement proposé, suffisant à me faire m'écrouler de rire. »
Il posa la pizza sur le lit, et je m'y assis en tailleur. Il me rejoint bientôt, quant à lui, à quatre patte sur la couette. Il s'assit, ouvrit la boîte, et commença à couper quelques parts. Il m'en tendit une, et je mangeai en savourant le goût fumé de la pizza, alors qu'il se coupait une part.
Nous discutâmes de tout et de rien, tous les deux assis, l'un face à l'autre. La pizza fut rapidement terminée, et Billy jeta le paquet dans sa petite poubelle, après l'avoir écrasée en sautant dessus, et il posa la roulette sur sa table de nuit.
Il se tourna alors vers moi, et s'avança à quatre pattes, toujours. Je reculai légèrement, toujours assise, mais pas bien longtemps. Il arriva au-dessus de moi, et je m'allongeai enfin, après avoir légèrement glissé. Sa chaîne argentée pendait de son cou, ainsi que son unique boucle d'oreille. Il avait le souffle coupé — moi aussi. Il se baissa peu à peu, et alors, il m'embrassa.
Je me sentis tellement, tellement bien, aussi je me pris au baiser, que j'intensifiai. Il fit doucement glisser ses mains dans mon dos, puis me redressai, désormais contre lui, et sentant son cœur battre à tout rompre contre ma poitrine.
Puis il s'allongea, et ce fut à mon tour de me mettre sur lui.
Il me sourit.
Je lui souris.
Je l'embrassai, mettant dans ce baiser tout l'amour que j'avais à son égard. Il effleura doucement mon dos. Je mis fin à ce baiser, et soufflai :
« — Je t'aime, Billy Hargrove. »
Il se redresse légèrement, me faisant asseoir contre lui. Il rapproche sa bouche de mon oreille, et me murmure, tout en me faisant frissonner de son souffle chaud :
« — Moi aussi, Jane Brown. »
Et il m'embrassa de nouveau.

《 𝙱𝚊𝚍 𝚐𝚞𝚢 》Où les histoires vivent. Découvrez maintenant