Chapitre 1

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Je finis de tracer mon trait d'eye-liner quand mon téléphone sonne. Je me dirige vers ma table de chevet et décroche. La voix de ma meilleure amie retentit.-

- Tu as fini de te préparer j'espère! Ça fait dix minutes que je t'attends, on va être en retard à la soirée.

- Je suis presque prête promis. Mais j'irai sûrement plus vite si tu arrêtais de m'appeler toutes les cinq secondes, lui fais-je remarquer.

- J'en ai marre de t'attendre. Tu sais à quel point j'ai horreur d'arriver après tout le monde. En plus il faut qu'on en profite un maximum car je te rappelle que c'est la dernière soirée qu'on peut faire avant la rentrée! me dit-elle énervée.

- Oui je sais, j'ai bientôt fini, lui dis-je avant de raccrocher.

Un jour, à force d'être en retard, elle finira par me tuer. Mais ce soir étant le grand soir je me dois d'être parfaite, alors j'ai décidé de prendre mon temps pour accomplir cette tache minutieuse et longue. Ce soir, le moment tant attendu est enfin arrivé et il n'y a que quelques heures qui me sépare de ce dernier. Je vais enfin perdre ma virginité! Je m'étais toujours dis qu'il fallait que je tombe réellement amoureuse pour le faire, que je devais trouver celui qui méritait ce que je m'apprête à offrir ce soir à Mathys. Au début de notre relation je ne pensais pas que j'allais autant m'attacher à lui, et surtout aussi vite. Je ne pense pas être amoureuse. L'amour est un sentiment beaucoup trop fort pour une relation aussi banale et principalement basée sur le physique que nous avons Mathys et moi. Mais bon, qui sait? Un jour je rencontrerai peut-être l'âme soeur. Le problème dans l'histoire c'est que ma virginité est quelque chose que je traîne derrière moi depuis bien trop longtemps. Dans la société dans laquelle on vit, être vierge à 16 ans c'est être encore une enfant, physiquement et mentalement. Et sincèrement, ça craint. Alors, en ayant assez d'attendre la bonne personne qui n'arrivera sûrement jamais, je prends mon destin à deux mains et me jette dans les bras du premier mec qui me plaît réellement. Mathys et moi avons déjà eu l'occasion de parler de sexe et intérieurement je me sens prête à sauter le pas, à m'offrir à lui corps et âme. J'espère juste qu'il ne remarquera pas trop ma cellulite et mes vergetures.

Je prends mon sac et me regarde une dernière fois dans l'immense miroir de ma chambre. Mes cheveux mi-longs et préalablement bouclés, reposent sur mes épaules. Mon T-shirt noir que j'ai pris quarante ans à choisir au magasin ce matin, offre une belle vue sur un léger décolleté, mon jean noir me fait paraître plus fine, et mes bottines à talons augmentent ma taille de quelques centimètres. Tout est OK. Je soupire.

- Courage Romy, tout va bien se passer, c'est pas le moment de se défiler, me dis-je à moi-même.

Je sors de ma chambre et descend rapidement les escaliers. Après avoir souhaité une bonne soirée à mes parents confortablement installés dans le canapé, je sors de la maison et me dirige vers la voiture de Léa. J'ouvre la portière, et comme je m'y attendais, ma meilleure amie commence à me faire la morale. Dans ces cas là, se taire et hocher la tête. Léa et moi nous connaissons depuis maintenant deux ans mais c'est comme-ci nous nous connaissions depuis toujours. Elle devrait être à la fac mais elle a redoublé deux fois. Nous nous sommes alors rencontrées quand nous étions en seconde et nous avons directement accroché. Il faut dire que son tempérament de feu et son franc parlé m'ont tout de suite séduits. Léa finit par se calmer au bout de quelques minutes et commence à me poser de multiples questions sur cette soirée qui s'annonce être la meilleure de ma vie. Bien évidemment, je l'ai mise au courant. On sait tout de l'autre et sans exceptions. C'est une règle d'or que nous avons mise en place depuis l'année dernière. Au fur et à mesure que je lui confie comment je planifie ma soirée, je la vois sourire jusqu'aux oreilles. Elle est tellement contente pour moi que j'ai presque l'impression que c'est elle qui s'apprête à perdre sa virginité. La voir aussi heureuse pour moi ne fait que renforcer l'amour que je lui porte, et me fais me rendre compte de la chance que j'ai de l'avoir dans ma vie. Nous arrivons chez Mathys en moins de vingt minutes et montons les marches menant à la porte d'entrée. La maison de Mathys est IMMENSE. Je n'ai que rarement vu des maisons pareilles en vrai. Je ne savais pas qu'il était aussi riche. Cela ne me rassure pas du tout, au contraire. Si je ne sais même pas dans quelle situation financière il se trouve, est-ce que je le connais aussi bien que je ne le pense? Quand nous entrons dans la maison je suis sans-voix. Dans le hall trône un immense escalier marron et de nombreuses peintures ornent les murs. De son côté, l'entrée fait, je dirais, trois fois celle de ma maison. À peine ai-je fini d'admirer les lieux, qu'un bras vient se placer autour de ma taille. Je sais immédiatement de qui il s'agit quand je reconnaît son odeur. Sa tête se retrouve rapidement dans mon cou et je le laisse y déposer des baisers. Je me retourne et me retrouve face à Mathys. Ai-je précisé qu'il était beau comme un Dieu? Il est bien plus grand que moi même lorsque je mets des talons visiblement. Ses cheveux bruns sont en désordre ce qui lui donne un air sauvage que j'adore. Ces yeux marrons profonds me scrutent avec insistance et je peux y lire le désir qu'il a pour moi. Le sourire qu'il me lance me liquéfie sur place et je sens mes joues devenir toutes chaudes. Je décide de rompre ce contact visuel quand je sens que mon entre-jambe commence à trembler. Comment fait-t-il pour me mettre dans cet état-là? Je me rends vite compte que j'ai l'air bête à rester immobile devant lui, alors je m'avance vers lui et l'embrasse. Ses lèvres retrouvent les miennes et sa langue s'immisce lentement dans ma bouche. Son haleine sent la vodka mais je n'y fais pas attention. Malheureusement, il décide de mettre fin à ce baiser, beaucoup trop rapidement à mon goût, et se rapproche de mon oreille.

- Tu n'a pas la moindre idée de ce que je te réserve pour ce soir, me dit-il d'une voix suave avant d'aller saluer mon amie.

J'ai toujours aimé rencontrer de nouvelles personnes et les soirées sont le lieu idéale. Je m'avance vers le bar et me sers un mojito. Mathys n'aime pas que je boive. Apparemment ce n'est pas « classe » pour une fille. Mais nous sommes au 21ème siècle, et le machisme doit s'éteindre. De toute façon j'en ai besoin sinon je sens que je n'irai pas jusqu'au bout de mon plan. Je bois rapidement mon verre, trop rapidement mon verre, et rejoins la piste de danse. Je réussi à me frayer avec peine une place entre tous les corps et commence à danser au rythme de la musique. Pendant une bonne partie de la soirée, je fais de multiples allers-retours entre le bar et la piste, me servant à chaque fois un mojito. Au bout d'un moment je ne sens plus l'alcool. Mauvais signe. Ma tête commence à tourner et j'ai une forte envie de vomir. Je crois bien que j'ai un peu abusé. J'essaie de rejoindre le plus vite possible les toilettes mais je n'arrête pas de tituber. Mais où est passé Mathys? Je n'ai pas le temps de réfléchir à la question qu'elle s'est déjà évaporée de mon cerveau. Je continue d'avancer jusqu'au moment où mes jambes s'écroulent sous mon poids. Quelqu'un me rattrape de justesse et m'emmène doucement à l'étage. Ce n'est pas du tout l'endroit où je voulais allez, ce que je m'empresse de lui dire.

- Ne t'inquiète pas je vais m'occuper de toi, me dit une voix.

C'est une voix d'homme, et ce n'est pas celle de Mathys. Il me tient par la taille et fait basculer mon poids sur le sien. J'essaie de me retourner pour voir sa tête mais je manque de force.

- T'es qui? parviens-je à dire.

- Je m'appelle Léo, je suis un pote de Mathys. mais ne t'inquiète pas je vais t'emmener dans une chambre à l'étage pour que tu puisses te reposer.

- Où est-il?

- En bas, avec ses groupies sûrement.

Je n'arrive pas à continuer de parler, je perds mes mots et quand j'arrive à m'en souvenir je n'arrive pas à les prononcer clairement. Je le vois ouvrir une porte qui ouvre sur une chambre. Il m'amène vers le lit, me couche dessus et retire mes chaussures. La pièce est plongée dans le noir, et je n'arrive pas à distinguer exactement son visage.

- Tu peux... appe..ler Mathys? je lui demande.

- Mathys s'en fou de toi, mais moi je suis là.

Le ton qu'il a pris en prononçant sa phrase me fait froid dans le dos. Je tente de me redresser mais ses mains me coupent dans mon élan. Mes yeux commence petit à petit à s'habituer à l'obscurité, et je remarque une lueur de désir dans son regard. Il se met à califourchon sur moi et je comprends vite ce qu'il s'apprête à me faire. Ma bouche s'ouvre alors pour que je puisse crier seulement, il plaque sa main dessus et ce qui en sort ne sont que des hurlements étouffés.

- Ca ne sert à rien de crier ma belle. La musique est trop forte pour qu'on puisse t'entendre. Et si on t'entend, je dirais à tout le monde que c'est toi qui t'es jeté sur moi en premier, me dit-il dans l'oreille.

- Non je t'en supplie arrête, dis-je en essayant de me débattre.

Je n'arrive pas à réaliser ce qui est en train de se passer. Il a raison, appeler à l'aide ne servira à rien. J'essaie de me débattre comme je le peux, mais je n'arrive presque pas à bouger. Son corps écrase le miens. J'ai du mal à respirer. Je cherche vainement Mathys, mais je sais très bien que c'est inutile. Personne ne viendra m'aider. Une de ses mains caresse ma joue et descend doucement sur mon corps. Quand il arrive au niveau de mon bassin, il détache ma ceinture et déboutonne mon jean. Je tente de lui envoyer un coup, en vain, et décide finalement de me laisser faire. Mon corps est devenu totalement paralysé par la peur. Il retire son pantalon puis fait coulisser mon jean sur mes jambes. Il retire ma culotte et agrippe ma gorge avec ses mains.

- Je te promets que tu vas prendre du plaisir. Bien plus qu'avec lui, dit-il en grognant.

Il se met finalement entre mes cuisses et me pénètre violemment. L'alcool n'atténue pas assez la douleur. C'est insoutenable. Je perds la notion du temps, de l'espace, je ne sais plus qui je suis. Ma tête se tourne involontairement sur le côté, une seule larme s'échappe et à partir de ce moment-là je n'ai plus d'âme. Je ne ressens plus rien. 

Ce qui m'a sauvéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant