Chapitre 34

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Juliette déambulait dans le manoir discrètement, ne voulant pas se faire remarquer par les sbires de son hôte.

Machiavel passait le plus clair de son temps en réunion mais dès qu'il le pouvait, il la rejoignait pour lui apprendre à se canaliser.
Cela faisait deux jours qu'elle était là et il y avait un léger progrès.

Durant ce laps de temps, elle n'avait pas osé aller trouver sa mère. Hermione était enfermée dans une chambre voisine à la sienne.

Un employé de la maison s'inclina devant elle, la mettant mal à l'aise.

— « Mademoiselle désire-t-elle quelque chose ? »

— « Euh... non. Merci. » bafouilla-t-elle en s'éloignant rapidement.

Elle trouva Machiavel dans son bureau, occupé à trier des papiers.
Il lui sourit une fois qu'elle fût à sa hauteur.

— « Tu es venu m'espionner ? » plaisanta le blond en rangeant ses dossiers.

— « Il se peut. Qu'est ce que vous avez prévu comme prochaine opération ? »

— « Tu es peut être ici, belle Juliette mais tu ne fais pas partie de mes rangs. Tu n'es que mon invitée personnelle. Je ne te dirais rien. » déclara-t-il avec un clin d'œil charmeur tout en pivotant son fauteuil vers elle.

La jeune fille soupira en s'appuyant sur la bibliothèque du chef des comédiens. Elle aurait au moins voulu déjouer ses plans puisqu'elle était là mai visiblement, il n'était pas idiot.

— « Tu devrais aller parler à ta mère. »

— « Je ne peux pas. Elle m'en veut tout comme mon père et c'est compréhensible. »

Il secoua la tête en souriant. Elle était vraiment bornée en plus d'être trop sensible.

— « Elle reste ta mère, Juliette. Vas y. »

Elle souffla, agacée qu'il lui donne des ordres. La sorcière l'avait peut être suivi mais elle n'allait pas lui obéir au doigt et à l'œil. Néanmoins, il n'avait pas tort.

— « D'accord. » concéda-t-elle en levant les yeux au ciel.

— « Parfait ! Je te retrouve juste après pour une séance ! »

Elle fit un pouce en l'air en se dirigeant vers la sortie pour montrer qu'elle avait compris.

Une fois devant la porte de la femme qu'elle aimait le plus au monde, elle ne savait que faire. Après une brève hésitation, elle jeta un sort de déverrouillage sur la serrure.

Délicatement, elle tourna la poignée et entra. Sa mère était recroquevillée dans un canapé au bord de la fenêtre. Elle regardait passivement les branches se mouvoir au gré du vent.

— « Maman... » murmura Juliette, la gorge nouée.

— « Je me demandais quand tu aurais le courage de venir me voir. Je pensais t'avoir mieux élevée que ça. » déclara l'ancienne héroïne de guerre en ne détournant pas son regard de l'extérieur.

— « Ce n'est pas ce que tu crois. »

— « Toi non plus. Je pensais que tu étais réfléchi et voilà que tu fraternises avec le cinglé qu'on rêve tous de voir en prison ! Le pire dans tout ça c'est qu'il est venu au manoir. On aurait pu l'arrêter ! Bon sang, tu as perdu la tête ?! »

— « Je n'ai pas fraternisé avec lui ! Il m'a simplement aidé ! Au moins, lui ne voit pas mon pouvoir comme un monstre qu'il faut mettre en cage. Il m'apprend à m'en servir pour faire le bien ! » s'écria la sorcière, tendue.

L'héritière JedusorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant