Les filles se regardent, surprises de mon entrée en matière. Mais avant que leurs réponses n'arrivent, un serveur vient prendre notre commande.
Une fois le goûter fini, les filles me font découvrir la ville rose avec ses ruelles pavées, le soleil chaud et leur accent chantant. J'ai pu voir la Cathédrale St Etienne, la Garonne, les allées Jean-Jaurès. On est aussi allés au Muséum de Toulouse avec son squelette de dinosaure qui vous accueille. Nous terminons notre escapade toulousaine par le pont neuf.
Pendant que les filles choisissent quelles photos qu'elles vont poster, je reçois un appel de Clem' :
« Hey, mec on est en inter faut que tu nous rejoignes, c'est urgent !
A travers le combiné, j'entends des bruit de sirène et des ordres criés.
– Quoi ?!
– Il faut que tu vienne, on est sur une inter, t'as pas vu les infos ?
– Bah non...
– Pff... Bon, passe à la caserne, change toi en uniforme et rejoins nous. Je t'enverrai l'adresse par message. OK ?
– C'est comme si c'était fait.
– Nickel ! »
Elle raccroche.
Sans plus attendre, je fais un signe de la main aux filles qui me répondent par un regard interrogateur. Mais je n'ai pas de temps à perdre, je les plante là et prend un Vélib. Comme à mon habitude, je m'aide de Google Maps. Je slalome entre piétons et poussettes.
Arrivé à la caserne, je ne prend pas la peine de chercher un station Vélib. Je l'abandonne devant l'entrée. Je me dirige vers les vestiaires et je m'aperçois que la caserne est vide. Clém' ne blaguait pas, ça doit être une sacrée intervention.
Une fois changé je regarde mon portable et vois un message de Clémentine avec une adresse, mais je sais pas comment m'y rendre. A ce moment, j'entends une sirène retentir. Sans plus attendre, je cours vers les garages et vois un camion démarrer. Je fais signe au conducteur de m'attendre. Ce dernier m'indique de monter. Les portes s'ouvrent et je saute à l'intérieur. Je me rends alors compte que c'est l'équipe de Raphaël. Celui-ci se tourne vers moi et me sourit en me disant :
– Toi, t'étais de repos !
Pour toute réponse, je lui adresse un hochement de tête et le camion démarre.
Arrivés, sur les lieux de l'accident, toute l'équipe sort précipitamment du camion.
A l'extérieur, on peut observer des dégâts inimaginable : un feu encercle l'immeuble d'en face, qui est à moitié détruit suite à la chute d'un arbre. Au loin, je vois Clémentine courir vers Raphaël, celle-ci lui parle tout en faisant de grands signes. Quand Raph' s'approche, je comprends que c'est à notre tour d'agir pour réparer le dégâts de la nature.
Je ne peux pas m'empêcher de penser à la phrase de Nona.
Le chef d'équipe fait signe de nous rassembler, alors nous formons un demi-cercle autour de lui. Il prend la parole avec un air sérieux :
– Les gars, je sais que c'est dur, pour une première intervention, mais on a besoin de nous. On est JSP ! On l'est car on aime ce métier donc on va le prouver ! Je sais que j'ai la meilleure des équipes car je sais que dans chacun de vous, dans votre sang, il y a de la motivation pour ce métier ! Donc prouvez-moi que j'ai raison ! Aujourd'hui on est huit et demain on sera huit ! termine-t-il en criant.
Plus motivé que jamais, j'écoute les instruction attentivement :
– Je vais séparer le groupe en deux. La première partie va partir en sauvetage avec moi, la seconde va renforcer l'équipe de Clémentine, poursuit-il en la désignant du regard, pour l'aider à éteindre le feu. Je veux Ludo, Emy et Jules avec moi en sauvetage. Donc Maya, Louca, Alexandre et Jonathan, vous retrouvez Clém' tout de suite. Bon courage les gars, j'ai confiance en vous !
Après ces belles paroles, le groupe se dirige vers le camion. La première partie - dont moi - prend les affaires pour le sauvetage, donc ARI, lot de sauvetage, civière... La deuxième partie du groupe prends des tuyaux et court rejoindre Clémentine.
Je suis Raph', Jules et Emy qui se dirigent vers le bâtiment, en tenue de feu avec l'ARI sur le dos. Raphaël nous fait signe de nous arrêter, puis il se tourne vers nous :
– Emy, binôme avec Jules, Ludo avec moi, après ça il ajoute, tous les trois, je veux que vous sortiez !
Nous enfilons nos masque et mettons en marche nos Appareil Respiratoir Isolant. L'adrénaline est au maximum, la peur aussi est présente. Je vois l'entrée mais est-ce que je verrai la sortie, je ne sais pas. Je repense à Emilien, Léo, Nona, ma mère, mon père, ma soeur, je dois réussir pour ma soeur, Virginie, Léane, mon équipe, Lycia, Eden et Evan, surtout Evan.
Raph' agite la main, ce n'est plus le moment de douter...
A l'intérieur, il fait noir et chaud car une partie de l'immeuble est totalement embrasée. Je marche sur les traces de Raphaël qui lui suit une corde pour se repérer dans la fumée. Après de longues et épuisantes minutes, nous entendons un cri, sûrement une victime ! Sans hésiter, Raph' me fait signe de se diriger vers l'appel au secours.
Nous avançons maintenant à l'aveugle sans corde pour repérage, sans possibilité de vision, seulement grâce au cris de la victime. Une fois arrivés à elle, on s'aperçoit qu'il n'y a pas une victime, mais deux. La première est une maman qui protège un enfant, qui doit avoir cinq ou six ans. On ne doit pas perdre nos moyens face à cette détresse. Raph' attrape la femme par la main et lui fait signe de se lever, celle-ci en pleurs refuse tout en indiquant son fils. J'attrape l'enfant, lui mets la cagoule de sauvetage et l'installe sur mon épaule. Une fois la mère rassurée, elle accepte de suivre les indications de Raph'. Ce dernier enfile la cagoule de sauvetage sur la dame et la prend par le bras.
Nous reprenons le même chemin qu'à l'aller, mais dans le sens inverse. Peu après, la lumière du jour nous pique les yeux. Quand nous franchissons l'entrée, des collègues prennent en charge la femme et l'enfant. Je décroche mon masque, quel bonheur de respirer de nouveau de l'air frais.
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La Nature reprend ses droits
Bilim KurguUNE NATURE SOUMISE Elle reprend les rênes de la vie, va changer les règles du jeu. Les humains regretteront d'avoir inventé le mot « pollution ». DEUX ADOS UNIS Ludo et Evan sont amis depuis l'enfance et feront face à la révolution naturelle. Ils vo...