Prologue

492 39 7
                                    

L'été suivant la guerre fut à la fois le plus douloureux et le plus apaisant que Draco avait eu l'occasion de passer. Le deuil de son père avait été insoutenable, les articles haineux sur sa famille s'étaient multipliés, les menaces avaient proliféré, et la culpabilité s'était installée, cependant, la mort de Voldemort l'avait libéré. Il avait enfin retrouvé ce sentiment de légèreté qui lui avait tant manqué, depuis des années. La haine que leur portait le monde sorcier n'était rien comparé à ce que Draco avait ressenti en apprenant la défaite du mage noir.

L'ancien Serpentard fut surpris lorsqu'il reçut la lettre de  Poudlard, l'invitant à se rendre à l'école pour terminer sa scolarité. Bien que sa mère et lui furent acquittés par le Magenmagot, les Malfoy étaient considérés comme des pestiférés par la majorité de la communauté magique. Alors, Draco n'avait pas pensé un seul instant qu'il aurait été de nouveau le bienvenu à Poudlard.

Narcissa Malfoy avait insisté auprès de son fils pour qu'il affronte cette épreuve, et qu'il obtienne ses ASPICS en bonne et due forme. Malgré sa majorité, et ce qui l'attendait, Draco n'avait pas contredit sa mère. Elle avait déjà assez de soucis à se faire, alors il avait accepté, à contrecœur. Narcissa l'avait accompagné faire ses achats de rentrée scolaire. Les regards insultants et les remarques acérées ne lui avaient toutefois pas fait perdre son sang-froid. Elle avait gardé la tête haute et marché fièrement dans le Chemin de Traverse. Draco aurait aimé faire preuve de tant d'aplomb. Il savait pertinemment que ce qu'il avait vécu à ce moment-là, il le vivrait à Poudlard, mais en pire.

Le jour qu'il avait tant redouté arriva rapidement toutefois. Le 1er septembre, tôt le matin, il descendit sa valise de sa chambre d'un coup de baguette, et rejoignit sa mère, déjà parfaitement apprêtée, pour partager ensemble un dernier petit-déjeuner. Narcissa n'avait pas paru montrer d'inquiétude particulière à l'égard de son fils depuis qu'il avait reçu la fameuse lettre, mais lorsqu'elle l'accompagna à King's Cross, elle l'embrassa et lui souhaita bon courage. Cela pouvait paraître peu, considérant ce qui attendait le jeune homme, mais pour lui, et venant de sa mère, c'était déjà beaucoup. Il sentit une bouffée d'amour l'envahir et il serra maladroitement Narcissa dans ses bras. Ils ne s'autorisaient que rarement ce genre de gestes, mais Draco fut ravi de constater qu'elle lui rendait son étreinte.

Arpentant le couloir du train à la recherche d'un compartiment libre, Draco essaya d'ignorer la multitude d'yeux fixés sur lui. L'année risquait d'être longue, pensa-t-il, lorsqu'il trouva enfin un compartiment vide. Il posa sa lourdement valise, et s'installa en soupirant, déjà lassé de cette situation. La porte du compartiment s'ouvrit soudainement, et Draco tourna le visage vers celle-ci, espérant qu'il n'allait pas d'ores et déjà avoir d'ennuis. Pansy Parkinson, Blaise Zabini et Théodore Nott entrèrent comme si de rien n'était, et s'installèrent auprès du blond.

Draco n'avait pas essayé de les contacter pendant l'été. Aucun d'entre eux n'avait vraiment eu le temps d'y penser, chaque famille ayant eu ses propres problèmes à régler après cette guerre dévastatrice. Le Serpentard avait pensé plusieurs fois que leur amitié s'était terminée pendant cette période sombre. L'implication de sa famille dans le conflit fut bien plus importante que celle des familles de ses amis, et personne ne voulait être lié aux Malfoy désormais. Du moins, c'est ce que Draco s'était maintes fois répété.

Pourtant, Blaise, assit en face de lui, le regarda sans le moindre dégoût, et lui demanda si tout allait bien. A cet instant précis, l'ancien Mangemort su qu'il n'allait pas être seul pour affronter les élèves de Poudlard.

PATRONUSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant