À croire que la vraie beauté est forcément éphémère

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Hey ! Voici ma participation au concours de coeur_de_bulle , le thème étant « un amour impossible ». Je suis traumatisée j'ai JAMAIS rendu un texte de concours aussi tard ;-;
Donc vraiment désolé pour tout le temps que j'ai pris, j'étais clairement pas inspirée, les mots venaient pas ;-;
Est ce que je suis en train de m'excuser alors que je ne suis même pas en retard..? Je suis irrattrapable franchement.

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« Ma petite fleur,
Je suis désolé.
Je sais que je n'aurais pas du partir. Je n'aurais pas du te laisser seule comme ça. Mais tu sais, j'étais obligé. Je ne pouvais pas manquer cette occasion, pour.. »

Il soupire, las. Il ne peut pas écrire ça. Cela reviendrait à dire que des choses superficielles valaient mieux qu'elle. Même si, au fond de lui, il sait qu'il avait bien fait ; il ne pouvait pas rester éternellement ici comme un clodo. Cependant, elle, n'avait pas dû le voir comme ça. Elle avait dû se sentir rejetée, abandonnée. Et, peu à peu, la belle fleur qu'elle était avait dépérit, sans les soins de son jardinier. Et maintenant, malgré tout ses efforts, elle ne voulait pas se redresser, et sa tige restait courbée, portant le poids trop lourd d'un monde dont elle n'avait pas voulu découvrir la face obscure. Et maintenant, elle ne voulait même plus de lui. Ça lui donnait envie de pleurer. Il prend la feuille et la froisse rageusement avant de s'en saisir d'une nouvelle.

« Ma fleur,
Je t'aime, tu le sais ça ? Je n'ai jamais voulu t'abandonner, je te le promets. Je pensais toujours à toi, toute seule là bas. Je prenais plusieurs heures par semaines pour t'écrire des lettres ! Et, du temps, je n'en avait pas tellement.. »

Il pose la tête sur son bureau. Et maintenant, il tente même inconsciemment de lui reprocher une perte de temps. De toute façon, elle ne l'écoute même plus. Alors pourquoi lirait-elle une lettre ? Ça lui fait mal, très mal. Elle lui manque terriblement. Il ne peut plus voir cette enfant fade, vidée par les autres. Ils ont tout pris en elle. Tout aspiré, jusqu'à ce qu'il ne reste qu'une peau flasque, sans rien dedans. Et, il ne peut pas s'en empêcher, des larmes coulent. Il aimerait qu'elle essaie de l'écouter, qu'il puisse l'aider. Il a l'impression qu'elle ne l'aime plus... ce qui pourrait être le cas. Elle ne sort plus de sa chambre. Et quand elle daigne montrer le bout de son nez, elle lui fait peur. Elle a les yeux noirs de cernes et rouges de larmes.

Il pense encore à eux deux, dans la maison de campagne familiale, quand ils pour pourchassaient des papillons et dormaient dans l'herbe. Quand ils étaient encore enfants, qu'ils avaient encore des étoiles dans les yeux.

{- Tu sais, j'aime tellement les papillons. Ils sont si beaux ! Et ils sont libres comme l'air. Quand ils dansent, avec leurs milles couleurs, j'aimerais être comme eux ! Pourtant ils sont si fragiles... à croire que la vraie beauté est forcément éphémère.
- Pff, t'es bien trop sérieuse ! Avait-il répondu. À ton âge, j'étais pas aussi philosophe. T'as l'âme d'une poète on dirait.
- Peut être, mais toi tu es le meilleur grand frère au monde ! Sans toi, je serais jamais allée si loin, et je serais pas aussi contente que je le suis ! Il y a des frères qui ne pensent qu'à embêter. T'imagine, si.. elle s'était arrêtée, frissonnante.
- T'inquiètes ma fleur. Ça va aller, je suis là. On est dehors, on est loin, y'aura rien.
Et il l'avait prise dans ses bras, pendant qu'elle commençait à pleurer doucement. Il l'avait bercée, au milieu des fleurs et des insectes, au milieu d'un beau printemps qui ne pensait pas aux malheurs de deux enfants.}

Tout ça, toutes ces batailles silencieuses pour en arriver là..? Il ne pouvait se le permettre. Il l'aimait, et il voulait retrouver leur amour d'antan. Il ne voulait pas qu'elle fane, il voulait lui donner toute sa force, lui prouver tout l'amour qu'il avait. Grisé, il se saisit d'une nouvelle feuille et commence à gratter vivement sur le papier, oubliant toute la fatigue de cette nuit encore blanche.

~Quelques heures plus tard~

Il se réveille en sursaut, sa lettre pas envcore pliée et enveloppé. Lui qui voulait lui faire une surprise au réveil... Il espère qu'elle dort encore et finit frénétiquement sa lettre avant de se lever et d'aller à la chambre de la jeune fille. Arrivé sur place, il toque timidement à la porte.

- Capucine..?

Pas de réponse. Elle doit dormir ; bonne nouvelle. Il ouvre délicatement la porte, et pose la lettre sur la commode... le lit est vide. Par réflexe, il le touche : il est tout froid. Elle est partie il y a longtemps. Mais où ? Il n'a rien entendu, et la porte ne s'est pas ouverte une fois... Et, comme un pressentiment glaçant, un courant d'air froid lui glisse dans la nuque. Il se tourne, et voit la fenêtre du balcon grande ouverte. Il comprend immédiatement, mais il ne le veut pas. Il l'aime encore, elle est peut être encore là..! Il veut y croire, il veut penser qu'elle pourrait encore l'aimer avant la fin, qu'ils pourraient être encore ensemble, comme avant. Au fond de lui, il sait que non. Que c'est fini. Que la fleur a fané. Elle avait raison, ce jour là. Les choses les plus belles sont souvent les plus éphémères.

Et il s'effondre au sol, laissant librement les larmes salés dévaler ses joues. Son cœur a un gros trou, encore plus gros qu'avant. Il a tout gaché. Tout, jusqu'à la fin.

[15.04.20]-mirag3lle

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Honnêtement je l'aime bien. Votre avis ?

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Éclats [recueil abandonné]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant