Coronavirus : les écoles ferment, quels enseignements pour les enfants et quelles solutions pour les parents?
Des crèches aux universités. a annoncé jeudi la fermeture de l'ensemble des établissements scolaires "dès lundi et jusqu'à nouvel ordre", pour "protéger" les enfants et "réduire la propagation" du coronavirus. Une mesure qui pose beaucoup de questions et qui va forcément contraindre les parents des plus de 12 millions d'élèves scolarisés, de la maternelle au lycée. Jusqu'à présent, environ 420.000 élèves, dans les foyers de l'épidémie identifiés en France, étaient déjà concernés par les fermetures de leurs établissements. C'est sur ceux-là que compte s'appuyer le gouvernement pour mettre en place la "continuité pédagogique", selon les termes du ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer. "Le but est qu'aucun élève ne reste au bord du chemin", a-il répété à plusieurs reprises jeudi soir lors d'une conférence de presse dans la foulée
Quels enseignements pour les enfants?
Nous sommes préparés", a assuré jeudi soir Jean-Michel Blanquer, citant notamment "les professeurs concernés (dans les villes où les écoles avaient déjà fermées, NDLR) qui ont montré un magnifique engagement en la matière : classes virtuelles et transmission de l'ensemble des éléments dont les élèves ont besoin pour leur progression pédagogique". Pas question pour le ministre que la classe et l'enseignement s'arrêtent : "Ce n'est pas une période où les enfants ne doivent pas travailler." Le gouvernement va avoir recours au Cned (Centre national d'enseignement à distance) qui est "préparé pour donner des cours à distance", via notamment la plateforme "Ma classe à la maison" comportant deux volets :
Le premier propose, de la grande section à la Terminale, des exercices qui portent sur les programmes des premier et deuxième trimestres. Chaque jour, pendant un total cumulé de quelques heures fractionnées en plusieurs séances, l'élève peut réviser les notions déjà apprises. Un questionnaire permet d'adapter les exercices au niveau de chacun.Le deuxième volet est une "classe virtuelle", où le professeur peut faire cours à ses élèves par visioconférence. Les connexions sont possible par ordinateur, tablette ou téléphone.
Selon l'Education nationale, la plateforme "Ma classe à la maison" peut supporter désormais 15 millions de connexions simultanées.L'autre outil à disposition est baptisé ENT (Espaces numériques de travail), des intranets propres à chaque établissement, un système généralisé dans le second degré mais peu répandu dans le premier. Elèves et enseignants peuvent y échanger cours, exercices et messages.
Quid des enfants qui n'ont pas d'ordinateur et/ou de connexion internet chez eux? 5% des élèves, selon le ministre. "Nous allons accompagner les élèves sans équipement informatique. (...) et apporter une solution à chacun", a poursuivi Jean-Michel Blanquer, sans donner davantage de détails.
Quelles solutions pour les parents?
Emmanuel Macron l'a évoqué dans son allocution télévisée. "Quand cela est possible, je demande aux entreprises de permettre à leurs employés de travailler à distance. Les ministres l'ont déjà annoncé, nous avons beaucoup développé le télétravail. Il faut continuer cela, l'intensifier au maximum", a déclaré le président de la République. Son ministre de l'Education est revenu, rapidement, sur ces "problèmes pratiques" soulevées pour les parents d'élèves. Jean-Michel Blanquer a surtout appelé les uns et les autres au "civisme, à la résilience" et "à la bienveillance de tous envers tous".Jusqu'à présent, "dans le cadre des fermetures d'école du virus", les parents d'enfant de moins de 16 ans pouvaient se voir prescrire (seul l'un des deux parents) un "arrêt maladie indemnisé", sans jours de carence, s'il ne leur est pas possible de "bénéficier d'un aménagement de (leurs) conditions de travail", notamment le télétravail. Un outil dédié avait été mis en place par l'Assurance maladie. Cette mesure s'appliquera désormais à l'ensemble des parents concernés. "La durée maximale pendant laquelle chaque assuré exposé et faisant l'objet d'une mesure d'isolement, d'éviction et de maintien à domicile peut bénéficier des indemnités journalières versées dans ces conditions est fixée à vingt jours", précise le décret publié le 1er février au Journal officiel.
Dans un communiqué publié vendredi, le secrétariat d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes a rappelé les possibilités, notamment pour les familles monoparentales :
"au-delà des mesures prises pour faciliter le télétravail, les mères et pères isolés ne bénéficiant pas d'un mode de garde ou du télétravail peuvent disposer d'un arrêt de travail de 14 jours" ; "tout parent d'un enfant de moins de 16 ans qui ne dispose pas d'une possibilité de garde ou de télétravail bénéficie automatiquement d'un arrêt de travail, sur déclaration de l'employeur. Il n'est pas nécessaire de consulter un médecin", peut-on notamment lire.