LE MERDIER
Une légende raconte que dans la chambre située dans la plus haute tour du plus haut château de la plus haute montagne se trouve la plus belle, élégante et gracieuse princesse qu'on puisse jamais trouver. Hors vous le savez bien elle est gardée par le plus grand et le plus féroce dragon qu'il puisse exister en ce monde. D'un rouge étincelant dont les immenses écailles reflètent chaque rayon de Soleil si petit soit-il, de telle manière qu'il est impossible de le regarder directement ou même par reflet au risque de devenir aveugle (ce qui serait con parce que du coup on peut pas voir la bombe qu'on est censé sauver). Il fallait donc être sacrément fou et un peu con pour y croire.
Or, dans un petit village vivait un jeune homme qui avait la malchance d'être laid, mais pas laid comme on le pense, avec un petit défaut qui pourrait paraître pour du charme auprès de certaines jeunes filles. Non il était vraiment moche et personne ni même lui, ni même son miroir qu'il devait changer tous les jours pour cause de rupture imminente, ne le trouvait beau.
Mais il s'en fichait, il croyait à cette légende et se disait que si personne n'avait pu voir cette princesse, alors elle ne savait peut être pas à quoi ressemblait un homme et tomberait donc directement sous son charme (façon de parler) car il aurait été le seul à réussir.
Par chance, il se trouvait une haute montagne près de ce village, qui lui paraissait assez haute pour contenir un château et un dragon et une princesse au passage, ce qui serait pratique si le but est de choper de la donzelle.
Il prépara donc son baluchon avec un morceau de fromage et du pain, ce qui allait pas arranger son haleine déjà fétide. Il commença son ascension dans la forêt noire et sombre et inquiétante, mais il n'avait plus rien a perdre, à part ses 5 dents et ses beaux ongles filoches et moisissant. Du haut de ses 26 ans il était robuste et endurant (c'est déjà ça de gagné) ce qui allait faciliter le long et rude chemin qu'il devait parcourir.
Personne ne savait vraiment si il existait un château en haut car personne n'avait osé y grimper, car personne n'était si désespéré au point de risquer sa vie au milieu des gnomes et des elfes machiavéliques qui jonchaient le sol généreux et offrant des champignons hallucinogènes dont quelques manants avaient essayé de faire commerce mais qui avaient fini pas sombrer dans une folie furieuse dégénérative.
Après des heures de marches à suer à en imbiber ses vêtements sales depuis quelques semaines déjà, il arriva au pied d'un manoir démesurément grand et sombre, dont seul un rayon de soleil illuminait une petite lucarne en haut d'une tour démesurément haute d'où entraient et sortaient des mésanges et des rouges-gorges chantant et virevoltants au rythme d'une douce voix chantante qui fit trémousser le petit cœur fondant de notre jeune homme. Il s'avança d'un pas fier et motivé. Il en avait oublié le plus important... le putain de dragon qui risquait de tout faire foirer!
ET BEM! Qui débarque à ce moment? Une patte ééééénorme se posa devant lui, lourdement et soudainement ce qui valu à Augustus Van de Faiss un petit pet foireux qui avait du laisser quelques traces suspectes.
Il se rappela alors qu'il ne fallait à aucun moment regarder son corps musclé et protecteur qui ferait tomber n'importe quelle femelle à ses pattes. Heureusement pour lui il avait apporté un petit canif, destiné à retirer la vieille croûte de son fromage. En le plantant au bon endroit, il aurait peut être une chance de vaincre le colosse qui lui barrait la route du bonheur tant attendu. Rassemblant tout son courage il tint son arme à deux mains et leva les bras courageusement en fermant les yeux et en hurlant.... A cette instant de suspense insoutenable pouvant faire basculer toute la vie de ce ptit mec, une légère brise passa, fît danser les poils de ses aisselles en soulevant l'odeur s'y accumulant de jours en jours. L'air arriva au niveau de son visage qui lui valu un haut le cœur et embarqua au passage l'odeur de lait caillé et vieilli de son repas provenant de sa gorge que refoulait sa glotte tremblante. Une rafale de vent souleva alors toute cette accumulation de senteurs ignobles et allât se fourrer dans les immenses naseaux du dragon en plein inspiration, l'air passa dans ses poumons puis des fécules passèrent dans son sang et commencèrent à le ronger de l'intérieur tel un rongeur n'ayant pas mangé depuis des jours, ou de l'acide se répandent sur un morceau de fer rouillé... Celui ci tomba sous le coup fatale et impossible à esquiver. La chute provoqua un tremblement de terre qui fit perdre l'équilibre à notre valeureux guerrier qui en ouvrir les yeux et admira son pouvoir de destruction massive.
Il repartit alors dans sa quête à la demoiselle en détresse et arriva en bas d'un escalier en colimaçon paraissant infini. Sur le côté, une pancarte indiquait «sol glissant». Mais ne fallait pas perdre espoir, il n'avait pas des cuisses musclées pour que ça ne lui serve jamais. Alors il entama la longue ascension vers le paradis. A la première marche, swip! Sa jambe droite le succéda un peu rapidement et il s'explosa le derrière sur la marche. ET MERDEUH! La deuxième il ne se louperait pas sinon c'en était foutu de son sort.... PUTAAIIIINNNN!!! Loupée. À force de se démener sans résultat concluant il se résolu à ramper pour en finir plus vite.
Arrivé au sommet de la tour, il aperçu une grande porte en bois de chêne, imposante et luisante, on avait du la vernir il y a peut. Il toqua mais aucun réponse ne se fit entendre, seulement un bruit de draps froissés. Il toqua une seconde fois et cette fois ci il entendit qu'on tirait le verrou et la porte s'entrouvrit. Une drôle d'odeur s'échappa de l'embrasement, mais il n'en tînt pas compte pensant que c'était le même type de courant d'air que précédemment. Il poussa le bois massif d'un coup sec et franc.. BOUM BEBE! Et la lumière se fît aveuglante le forçant à fermer les yeux.
Ce n'est que lorsqu'il les ouvrît qu'il comprit... Oui, il comprit pourquoi personne n'avait déjà délivré cette princesse, ce n'était pourtant pas si dur, il devait donc y avoir une raison. Il l'avait devant lui, il se trouvait au milieu d'une grande pièce, seulement meublée d'un lit à baldaquin et d'un miroir brisé. Au départ, encore ébloui par le soleil passant par la lucarne, il ne vit que cela. Mais après s'être accommodé, ses petits yeux s'ouvrirent sur la vérité.
Il avait toujours imaginé les jeunes femmes dans une chambre brillante de propreté, vêtues de belles robes de nuit en satin blancs laissant découvrir la silhouette gracieuse d'un jeune corps élancé. Des oiseaux chantant à la fenêtre et cousant la robe du jour suivant.
Mais alors là... c'était le comble de la crasse, du désordre et de l'immondice. Les oiseaux en plus de chanter, déféquaient sur la moquette, faisaient leurs nids sur les piliers du baldaquin, laissant choir des morceaux d'œufs brisés. L'odeur ne venait en fait pas de lui, mais d'elle, de sa chambre. BEURK DEGUEUX! Soudain il fut pris d'un doute... et elle alors? Il la vît allongée sur son lit, un bouquet de fleurs fanées et poussiéreuses entre ses mains. Il s'en approcha, restant fidèle à la légende qui disait qu'elle se réveillerai au contact d'un tendre et sincère baiser.
Sincère? D'un coup il n'en était plus certain, en se penchant pour le lui offrir, un rayon de lumière éclaira son visage, gris et ridé tel les sorcières dans les comtes d'horreur. Sa bouche pulpeuse et gercée était prête à recevoir un bisous (elle dormait pas la fourbe). Ses paupières étaient si lourdes et épaisses qu'il eu du mal à croire qu'elle pourrait les ouvrir. Une mèche de cheveux gris sortait de sa coiffe miteuse formant un point d'interrogation reflétant exactement son doute. Il fallait jouer le tout pour le tout, il n'avait pas bravé tant de danger pour rien, peut-être qu'à son contact elle se transformerait en une belle jeune femme.
Il l'embrassa alors.
Il regretta son geste sur le champs. Son haleine.... Pire que la sienne! Et c'est pas peu dire! Elle ouvrit alors des petits yeux ronds et opaques et lui sourit. Faute de sentir bon de la bouche, elle avait un sourire à faire chanter les corbeaux.
Au bout de quelques minutes, s'étant habitué à ce qu'il avait devant lui, il l'écouta lui conter son aventure, cela faisait en fait 80 ans qu'elle était là à attendre qu'on veuille bien d'elle. Il se prit alors d'attention pour cette petite vieille si désespérée et en tomba follement amoureux. Etait-ce un sort puissant qui l'avait envoûté? Jamais il ne sut vraiment. Il l'a ramena chez lui et ignorants les pleurs de ses parents et les rires de ses voisins, il l'épousa un beau matin de printemps et les oiseaux chantèrent.
Comme quoi, on trouve toujours chaussure à son pieds, ou plus couramment, qui se ressemble s'assemble.
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le merdier
FantasyNous connaissons tous les histoires des pauvres princesses enfermées dans leur tour....mais connaissez-vous celle là ?