Chapitre 3

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Bon. A quelle sauce vais je les manger ?

Salsifis parlementais librement avec moi. Ce qui signifiait qu'il n'avait pas connaissance des capacités de mon alter. Peut être ne savait il même pas que j'en avais un.

Ordinairement quand une personne était au courant des propriétés de mon pouvoir, elle évitait à tout pris de m'adresser la parole. 

Et la répartie des plus intimidante de salsifis -pardon Makoto- m'indiquait que ce n'était clairement pas son cas. 

-Tu n'essaye pas de t'enfuir ? 

Il avait posé la question comme un lion soucieux de la performance de l'antilope.

Quelle douce attention.

-Est-ce que j'ai l'air d'essayer ?

Il était déjà à ma merci sans même le savoir. 

Pourquoi fuir ?

Il eut d'abords un rire puis un retroussement des lèvres. J'ai cru qu'il ne me répondrai jamais mais c'est pourtant ce qu'il fit... avec un coup du droit bien placé. 

Sonné, j'atterris par terre dans les vapes. 

Je tapotais distraitement la mâchoire touchée. 

J'aurai pu m'estimer heureux au moins ne m'avait il pas cassé le nez. 

-Redressez le. 

Je sentis deux bras obéir. Ils me soutinrent fermement m'obligeant de nouveau à être face au petit salsifis. 

Le sang se rajoutait à la salive dans ma bouche et je ne pus m'empêcher de m'interrompre un instant sur son goût métallique.

Quand je me pris de nouveau un coup -dans l'abdomen cette fois ci- il me vint de me demander si j'allais vraiment crever de la main de ce légume vert.

Je ne l'espérai pas.

-Tu pense qu'on est idiot ?

Plait il ?

La voie du gros plein de soupe interrompu mes questionnements existentiels.

-On est au courant pour ton alter. Avec un pouvoir pareil c'est sûr que tu dois en profiter tout les jours hein petit enfoiré ?

Hum. Non.

A l'évidence non vous n'êtiez pas au courants du fonctionnement de mon alter. Pas dans sa globalité en tout cas.

Si c'était le cas. Vous prendriez déjà vos jambes à votre cou.

-Jevqutrudanseamacranera. Fut ma seule et unique réponse.

L'une de mes meilleures répliques.

-Qu'est ce que t'as dis ?

Il me prit par le col me soulevant légèrement, écartant au passage l'autre sbire.

-Fais gaffes Genzo !

-La ferme me dit pas ce que je dois faire !

Son haleine parvenait à mes narines. J'eus un haut le cœur pour l'immondice pestilence mais retint un vomissement potentiel.

Je pris quelques secondes avant de reprendre la parole plus distinctement cette fois ci. Ne quittant pas son regard.

-Je veux... que tu danse... la Macarena.

***

J'entrai de nouveau dans la libraire, un mince sourire au visage. 

-Est ce que tout va bien ?

La voie fluette de la libraire me rapella vaguement le tintement du carillon à l'entrée.

-Plus où moins.

La blonde derrière le contoire eu un regard confus à mon égard mais elle ne posa aucune question. 

Sans m'expliquer d'avantage, je m'engouffrai vers l'allé où j'avais bien trop longtemps fait attendre l'ouvrage de Baudelaire.

Mais lui ne m'y attendais pas. 

Il avait disparu.

Les Fleurs Du MalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant