chapitre v: des silences et des secrets

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- c'est simple dit-il toujours aussi sûr de lui. On a rien, rien entendu...

Non ce n'est pas simple ais-je envie de hurler. Cependant je ne dis rien ,j'acquiece docile parce que son assurance est pour moi le meilleur des arguments et qu'à vrai dire son plan a l'air bien.

Dans un éclair de conscience j'ai ramassé le mégot de cigarette me rappelant que je voulais juste une clope, à la base.

Nous avons appelé la police. Nous avons menti. Il m'as pris par la hanche et m'a appelé par mon surnom laissant croire à l'inspecteur que j'allais gentiment me faire culbuter derrière une voiture. J'ai rougis et il nous a cru.

Malik connait mon nom et mon surnom voilà tout ce que j'ai retenu.

Plus tard, Marina et Karim nous rejoignent sur le parking et alors que Karim et son pote s'éloignent murmurant des choses que j'aimerais entendre, Mary me supplie de venir boire un dernier verre chez Karim pour oublier tout ça.

En fait tout ce dont je rêve à cet instant ce sont les bras de Jules. J'ai juste envie de me blottir dans ses bras et d'écouter son coeur battre. J'ai juste besoin de me rappeler la sensation d'un coeur qui bât, un coeur vivant qui rit et qui aime.

- qu'est ce que tu foutais dehors avec ce type Éli ?
M'agresse presque Marina alors que nous somme en route vers l'appartement de Karim. Elle sait, s'impose une voix à mon esprit. Je ne sais pas comment, mais elle sait et je ne sais pas quoi lui dire. Alors je ne dis rien. Je roule mon joint et l'ignore parce que ce serait riducule de lui dire que je voulais juste une clope.

- putain Éli ! Cette fois elle hurle. Je ne vais pas te te laisser m'embrouiller avec ton silence de merde! Réponds moi ! Tu foutais quoi dehors avec ce type ? je ne veux pas que tu t'approche de lui OK ? Il est pas net, je suis sûr qu'il cache un truc, des trucs, pleins de trucs ! Elle déraille et les battements de mon coeur s'apaise. Elle ne sait rien.

Elle sait juste que Malik n'est pas net mais je ne le suis pas non plus. L'est-t-elle ?

- comment ça tu ne veux pas ? T'as trop bu ou quoi Mary ? Je lui dis-je enfin au bord du fou rire. Elle est riduculesement drole, ou alors mes nerfs lâchent. Peut être les deux quoi qu'il en soit j'eclate de rire. Je ris tellement fort que j'en pleure.

Elle me regarde incrédule, peu habituée à me voir réagir aussi spontanément et puis cède devant mon hilarité.

Je ris, je pleure, je vis presque alors que la mort est juste derrière moi. Je déraille. Je déraille mais je vis.

Malik. Son nom résonne dans crâne.

-que sais-tu de lui ? Demandais- je plus sérieusement.

- rien si ce n'est que tu ne dois pas t'en approcher et C'est Karim qui le dit alors que c'est genre son meilleur pote. Je sais pas d'où il sort mais on s'en fou pense à Jules ! Conclus-t-elle indignée.

- on est juste sorti fumer une clope. Dis-je simplement.

Elle me regarde et je sais très bien ce qu'elle pense mais je ne peux pas nier. Je risquerai d'en dire trop. D'ordinaire je ne lui en dit pas assez.

- je te jugerai jamais Éli, tu peux me parler tu sais. Sa voix est trop douce et ça m'exaspère. Depuis toute ces années j'ai respecté tes secrets et tes silences mais tu ne me donnes rien.

Ce qui m'exaspère d'autant plus c'est qu'elle a raison. Je croyais que lui donner mes instants d'insouciance suffisait à notre amitié. Mais je l'ai sous-estimé, elle et notre amitié aussi. J'ai toujours pensé que Jules était le seul à pouvoir me procurer un semblant de normalité, un semblant de vie car tout le reste n'a jamais eu aucune importance. J'avais déjà tout perdu et il était la chose que j'avais encore à perdre. Je ne voulais plus vivre mais j'ai vécu pour lui à travers lui, dans son regard et j'ai cru qu'il était le seul à pouvoir me faire exister. Même Marina ne comptait pas, ou peu.

Je ne voudrais plus jamais aimer pour ne plus avoir à perdre les gens que j'aime. Marc l'allemend m'a appris une ne chose c'est qu'à force de vivre dans la peur de gâcher l'instant présent on finit par ne plus vivre du tout et ce soir j'ai plus que jamais envie de vivre.

Je crois qu'on peut s'habituer à voir des morts, ils ne meurent pas tous avec une partie de nous même. Parfois ils meurent et puis c'est tout, c'est comme ça. D'autre fois ils meurent parce qu'on les tue, mais on n'en m reste pas moins vivant.

- un jour je te dirai tout, je te le jure. mais pas maintenant, pas ce soir.

Un jour c'est vrai je lui dirai tout, je lui parlerai de mes parents, de ma vie d'avant peut être-meme de Marc l'allemend mais ce soir j'ai juste envie de vivre.

Lorsque nous arrivons enfin au pied de la résidence grand luxe de Karim, je la serre dans mes bras, surprise elle me serre encore encore plus fort. C'est sans doute la première fois que le glaçon qui me sert de coeur émerge un peu.

Parking privatif et digicode à l'entrée , je me suis toujours demandé comment Karim a atterie ici. Il nous a souvent parler de son enfance dans les ghettos de Bombay et de ses parents qui mourront sûrement là bas. Je me demande ce qu'il a du sacrifier pour en arriver là, à cette résidence de luxe à Neuilly-sur-Seine, mais je suis mal placé pour reprocher aux gens leurs secrets. Mes repproches s'adresseraint plutôt à ce qui prétendent ne pas en avoir.

Im fine,thank you.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant