Un nouveau jour sortait des entrailles de l'horizon accompagné d'un léger astre de jour qui illuminait de ses rayons toute la ville et chassait tel un preux chevalier l'obscurité qui résistait encore dans certaines maisons. Chez les Simonet, régnait une ambiance particulièrement agitée, car, le propriétaire et chef de famille rentrait d'un de ces nombreux périples. Il était six heures et dix-sept minutes, en tout cas c'est l'heure qu'affichait le cadran de l'énorme horloge qui ornait fièrement le grand salon à la décoration moderne et très travaillée dans les moindres détails.
- ma fille est-elle levée ?(demanda t-il à l'intention de la gouvernante)
- non monsieur. (Répondit cette dernière en prenant ses affaires).
- puisque vous montez dans ma chambre, assurez-vous qu'elle soit sur pieds, j'aimerais petit-déjeuner avec elle.
- bien monsieur.(fit-elle respectueusement en grimpant les marches). Elle passa la clé dans la serrure de la porte de la chambre de son employeur et s'attela à ranger les affaires qu'elle lui avait prises, après avoir précautionneusement et religieusement mis l'objet qu'il faut à la place qu'il faut, elle ressortit et passa à la tâche suivante. Elle frappa trois coups à la porte de la chambre de la progéniture de son employeur, mais n'obtint aucune réponse, ayant reçu l'ordre de la réveiller, elle entra, dans la chambre encore plongée dans une semi obscurité, on pouvait apercevoir la propriétaire des lieux qui profitait encore des bras de l'illustre dieu des songes, Morphée. Sylvie traversa alors la chambre jusqu'aux grande baies vitrées cachées par des rideaux qu'elle ouvrit, laissant pénétrer la lumière matinale dans toute la pièce, elle revint sur ses pas et se posta à côté du lit de Becca;
- mademoiselle Rebecca.(dit-elle de façon douce et tendre qu'on aurait dit qu'elle ne voulait pas ébranler le sommeil de cette dernière). Mais l'intéressée ne broncha même pas un seul instant, alors elle recommença mais en haussant un peu le ton tout en demeurant calme ;
- mademoiselle Rebecca, vous devez vous lever ! Un grognement quitta la gorge de Becca pour se projeter sur Sylvie, mais celle-ci ne se laissa pas abattre par la capacité, voir la vigueur du sommeil de celle dont elle avait la tâche de réveiller.
- mademoiselle Rebecca, débout ! Un autre grognement se manifesta, et soudain, Sylvie afficha un sourire malicieux et plein de ruse sur son visage et scanda :
- MADEMOISELLE REBECCA VOUS ÊTES EN RETARD ! IL EST BIENTÔT HUIT HEURES ! Sans grand étonnement, la ruse porta ses fruits et Becca sortit de son sommeil, totalement paniquée et affolée. Elle prit quelques minutes pour reprendre ses esprits, ensuite elle remarqua la présence de la gouvernante.
- Sylvie ? Que fais-tu là ? C'est toi qui criait comme ça ?
- je suis navrée mademoiselle mais c'est la seule méthode qui a fonctionnée pour vous tirer du sommeil.
- depuis quand tu me réveille ? Et puis quelle heure est-il ?
- je n'en sais rien, j'estimerais l'heure à environ six heures et demie. Becca tendit alors la main vers son téléphone et l'alluma, Sylvie n'était pas loin de la vérité car il était six heures vingt-neuf. Becca souffla un grand bol d'air, agacée par l'heure qu'elle estimait un peu trop tôtive à son goût.
- votre père vous attend pour le petit-déjeuner.( L'informa Sylvie). Elle leva les yeux au ciel, lâcha un <<super>> sarcastisquement et sortit du lit pour se rendre à la douche. Sylvie sortit en refermant la porte derrière elle et descendit pour préparer le petit-déjeuner.Quelques minutes plus tard, Aaron était attablé en train d'attendre sa fille, celle-ci descendit finalement des escaliers, pour ce matin-là, elle avait opté pour une robe couleur émeraude fluide ceintrée à la taille avec des bretelles fines, par dessus cette robe, elle avait enfilé un kimono ouvert aux motifs ethniques noirs et blancs, sur son épaule droite pendait un sac jaune vif et quant à ses pieds ils arboraient toujours une paire de boots mais marons cette fois-ci. Elle déposa son sac dans le salon et passa dans la salle à manger où était juché sur la table le sapide et copieux petit-déjeuner préparé par les soins experts de Sylvie.
- bonjour (fit Aaron à l'égard de sa fille)
- bonjour (lui répondit-elle presque froidement)
- il paraît que tu te lèves souvent tard et que tu ne prends jamais la peine de petit-déjeuner en semaine, alors à partir de maintenant j'ai chargé Sylvie de te réveiller plus tôt pour que tu ne puisses plus rater de repas.
- charmant (marmonna t-elle)
- pardon ?
- rien du tout ! Est-ce qu'on peut manger maintenant ? Son père leva un sourcil face à l'attitude désinvolte de sa fille mais n'en dit mot.
- je remarque que tu portes une des créations de ta mère (lui fit-il remarquer en pointant du menton son kimono). Elle ne répondit guère et se contenta de se servir quelques gaufres et ils mangèrent dans un silence presque cérémonial jusqu'à la fin, Sylvie se chargea de débarrasser la table après que les occupants se soient levés.
- mademoiselle Rebecca vous emporterez votre déjeuner aujourd'hui ?(l'interrogea Sylvie)
- euh...
- non, pas la peine Sylvie(interrompit Aaron) j'ai remis de l'argent sur son compte hier et elle peut l'utiliser pour s'acheter à manger. Becca expira profondément l'air de ses poumons et installa son sac sur son épaule.
- tu veux que je t'accompagne à l'école ? ( Demanda t-il avec entrain)
- non merci ! Luc fait très bien le travail pour lequel tu le paies. (Lança t-elle sèchement)
- il y a t-il un problème ?
- pas du tout. Qu'est ce qui te fait penser ça ?
- le ton sur lequel tu me parles.
- ok. Très bien ! Tu veux me déposer au lycée, ok! Pour combien de temps ? Deux semaines ? Tu comptes faire combien de temps à la maison avant de te tirer encore ?
- je suis là pour une durée encore indéterminée et puis il s'agissait d'un voyage d'affaires. Bella pouffa et dit:
- un voyage d'affaires ? C'est comme ça qu'on appelle ça maintenant ?
- qu'est ce que tu sous-entend ?
- eh bien que ton "voyage d'affaires"(fit-elle en mimant des guillemets), c'était avec qui cette fois-ci : Ornella ? Stéphanie ? Ada ? Mindy ?... Oh non! Linda, c'est ça ?
- Rebecca je ne te permet pas !(lui somma t-il)
- tu ne me permet pas ? Quelle genre d'affaire a bien pu t'emmener à Saint-Tropez ? Son père fronça férocement des sourcils et lança un regard significatif à sa fille et répondit :
- le genre d'affaire qui rapporte gros quand on sait que dans une ville aux habitants aussi superficiels que ceux de Saint-Tropez, ils ont forcément envie d'apparaître sous leur meilleur jour après être passé à la salle de sport, et c'est ça qui m'a conduit là-bas!
- hum... Intéressant et y avait des mannequins ? Des journalistes ou danseuses là-bas non?
- je suis ton père, et je n'ai aucune explication à te fournir sur ma vie privée et comme tu ne souhaites pas que je t'accompagne au lycée, c'est tant mieux. Je te souhaite une bonne journée Rebecca ! Sur ces mots il tourna ses talons et prit la direction de son bureau laissant sa fille avec sa fierté, son orgueil, sa colère et son vain sentiment de victoire. Elle prit à son tour la direction de la porte, s'installa dans la voiture et ordonna au chauffeur de démarrer. Sur la route menant au lycée, quelques sanglots lui échappèrent, sans doute des remords, de la déception ou la manifestation d'un manque affectif qui la rongeait cruellement.
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prédateurs chassés
Novela JuvenilDeux amies inséparables, entament leur nouvelle année scolaire au lycée. Entre intimidations, violence, insultes, moqueries et agressions ; l'une d'entre elles vit l'enfer sur terre en se faisant harceler. Tandis que l'autre tente tant bien que mal...