Et si j'osais... [EN COURS]

2.

Le lundi suivant, j'avais décidé de me lever plus tôt que prévue afin de faire une séance de méditation pour gérer son stress. La séance fut composée successivement d'exercices de respiration et d'imagination afin d'être apte à se calmer et à intérioriser ses peurs durant un oral par exemple. Après une bref séance, je décida de parcourir le centre commercial situé près de mon appartement. J'aperçu un Cultura et j'y franchis le seuil du magasin. Depuis mon enfance j'étais passionnée de roman et notamment de romance. Les fins étaient si belles et si irréelles que je me demandais comment une telle fin pouvait m'arriver. Je tomba sur un roman « Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n'en as qu'une» de Raphaëlle Giordano que je dévorais dans les deux jours après l'avoir acheté. Le personnage principal avait réussi à changer sa vie.
Cela me faisait réfléchir à ma vie. Est-ce ce que je-heureuse? Certes, j'avais mes copines, et une famille qui m'apportaient de l'affection, des moments de rigolade, du bonheur absolu. J'avais 1 frère et une sœur, dont j'étais très proche. Je me considérai chanceuse d'avoir une famille sur laquelle je pouvais compter, même si je me disputais beaucoup avec mon frère car il était totalement l'opposé de moi. Il faisait beaucoup la fête, ne déniait pas faire ses devoirs ce qui avait procuré de nombreux cheveux blancs à mon père. Ma sœur, elle, était une réelle artiste, dans son genre. Elle peignait à longueur de journées des œuvres abstraites. Des œuvres incroyables belles. C'est pour cela qu'elle s'était dirigée dans une carrière artistique en intégrant une école de peinture depuis 3 ans. Ce qui est absurde c'est que même si on étudiait des choses totalement opposées et on avait des centres d'intérêts totalement différents, on se complétait à merveilles.

Mais à côté de ça, je me disais que ma vie était très banale et sans fantaisie. Je crois que je m'en suis réellement rendue compte que j'en ai vu ce jeune homme. Je crois qu'il représente l'inconnu, la barrière à ne pas franchir. Je n'ai jamais franchie cette limite, aller vers un garçon.
Et si j'osais? Ma vie serait-t-elle plus pétillante ?
Je crois que j'avais envie de recroiser ce si joli regard, plein de désir. Cela m'existait sûrement ou peut-être est-ce de l'inconnu?
Mon âme me ramena à la normale:
Non mais Liséa, tu te rends compte de ce que tu vas faire ? Franchir tes limites fixées par papa et maman ?
Je secoua, regarda l'heure et fut surprise quand je vis que cela faisait 30 minutes que je faisait miroiter mon cerveau.

Lorsque nous sommes arrivés dans l'amphithéâtre le même jour, Clara me présenta la soirée de jeudi qui devait se dérouler chez un certain prénommée Cameron.
Clara essaya de me motiver en me disant que tous les élèves de droit étaient invités et que cela me permettrait de rencontrer du monde.

« Tu verras ces fêtes sont renommées dans l'amphithéâtre ».

Je ne savais pas. Et pourquoi pas essayer ? Qu'est-ce que je risque ? Liséa, tu sais quoi, tu vas mettre ce piment dans ta vie. Tu vas faire de ta vie le piment d' Espelette qui manque à la purée lorsqu'il n'a pas encore été ajouté. La peau sans l'odeur de ta parfum fétiche.

Avoir avoir réfléchie un long moment, j'étais décidé, j'irais à la fête de jeudi soir. Mais pour ne pas contrer mes habitudes, j'irai en cours le lendemain à 8h pédante. Lisea, va aller à une fête, j'y crois pas. Lisea devient grande, lorsque je dis ça j'ai l'impression que c'est comme si c'était ma mère qui me parlait.

Soudainement, durant le cours, je le vis. Je vis ce regard brun. Il était dans mon amphithéâtre. Il était en droit. J'étais gênée. Je me cacha pour éviter qu'il voit comme j'étais troublée à sa vue. En réalité, mes vieilles habitudes revenaient à la normale.
« Tu sais quoi Liséa, tu n'es qu'une froussarde. Tu dois tenir tes promesses. Tu m'étends» me dis-je.

La pause arrivait, il me fixa pour remonter les marches délicatement et doucement afin de me fixer le plus longtemps possible. J'avais intriguée. Mes joues devenaient rosâtres. Je voulais en savoir plus sur lui. Mais est-ce-que je lui plaisais aussi ?
J'étais bête de ne pas m'avoir mis tout devant pour une fois. Jamais je n'intéresserai ce type de mecs.
Mais malgré cette envie de fuite, je voulais en savoir plus. Savoir jusqu'à où je serais prête à aller? Quelles étaient mes limites ?
« Liséa! Liséa»
Je lâcha mon regard de l'escalier pour me rendre compte que le cours avait repris et j'étais restée béat face au vide.
« Ne me dis pas que tu fixais Cameron Wirl. La derniere fois, au fast-food je ne te l'ai pas fait remarqué, mais vous vous êtes fixés pendant au moins 2 minutes  . Qu'est-ce qui se passe entre Cameron Wirl et toi? »

Je rougissais. Et elle me le montra du regard pour que je voie que c'était bien lui que j'avais fixais déjà 2 fois.

« Je sais pas. Son regard m'intercepte. Me touche. J'ai envie d'y rentrer. Il est si beau »

« Mais tellement convoitée ».

Cela me plaisait beaucoup moins. Je ne m'intéressais pas aux mecs trop convoités. Mais au fond de moi, je savais que son regard m'avait désirée. J'avais l'impression qu'il devait être mien.
Mais c'est à ce moment que je réalisa.

« C'est chez lui que la fête se déroule ? »

« Oui et on va y aller »

Le soir venu, je me précipita sur les réseaux sociaux pour le chercher. Rien de mieux que de pister pour mieux connaître sa proie. Ce jeune homme sera ma proie. Son fil d'actualité était remplie de voyages et de croisades entre copains et familles. J'adorai les voyages. On avait la même passion. Mon désir s'accentua davantage.
De plus, j'avais appris qu'il avait une sœur de 23 ans et qu'il était du mois de février. Le 12 février exactement. Passionnée d'astrologie, j'en déduisais donc qu'il était  Verseau. Ça tombe bien, je m'entends bien avec ce signe astrologique et la plupart de mes copines étaient Verseaux. Étant Balance, je savais que j'aimais beaucoup les Verseaux pour leurs originalités et leurs attitudes no-stress. Je regarda la comptabilité Verseau-Balance, elle était importante. Trop bien!!
J'aurais pu me mettre une cape de détective privé à ce moment là.
Après mes longues recherches, je repartais vérifier son profit. Est ce que je le demande en ami ? Non, attend quand même avant de le connaître! Ne t'enflamme pas trop! Bon allez pourquoi pas ? Qu'est-ce que tu risques après tout ? Je ferma les yeux et cliqua (par erreur) sur le bouton « suivre ». Oh non je l'ai fait. Ouff je l'ai fait. Tu l'as fait. C'était pas si dur après tout.

J'attendis toute la soirée et vérifia s'il m'avait répondu. Mais aucune réponse se notifia sur mon téléphone.
Avais-je bien fait de le demander en ami ? Après tout on avait juste échanger un regard! Mon soucis c'est que je m'enflamme pour rien.
Mais pourquoi alors que ce n'était juste un regard! Ce n'était juste un regard! C'est ce que je me suis répété toute la soirée! Ou peut-être plus... Un pari fixé ?