XVI

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Après cette claque, mon nez ne tient que deux minutes avant de laisser sortir deux petites gouttes de sang. Mon pauvre nez fragile qui saigne juste après s'être pris un livre ou la télécommande dans la gueule.

Mon père m'attrape et me plaque contre la voiture avec force. Il se place au dessus de moi et me regarde longuement dans les yeux. Il essaye de parler sans y parvenir, balbutiant des "tu... t-tu.... je..." incompréhensibles. Il finit par lâcher prise et se reculer. Je m'agrippe à la voiture pour me redresse. J'observe mon père regarder ses mains, puis moi, sans s'arrêter. Je tourne la tête le souffle court.

Il n'a jamais levé les mains sur moi, même pour me mettre une fessée. Il m'a toujours dit de ne pas utiliser la violence, même si je ne l'ai jamais vraiment respecté, et il m'a élevé comme ça. Je le voyais comme un homme sage. C'était mon modèle depuis que je suis tout petit. Même si cela n'est presque rien, c'est beaucoup pour moi. J'ai bien sentis qu'il aurait pu ne pas se retenir et se défouler sur moi.

- J-jungkook... je...

Je soupire les larmes aux yeux et retourne en direction du bâtiment. Ma mère arrive en courant à ce moment, je lui dis alors aurevoir vite fait sans qu'elle ne comprenne. J'essuie mon nez et sens que ça coule encore. Je me met à courir, j'entre dans le studio et sans parler à Yuqi vais m'enfermer dans ma chambre.

Je ferme la porte derrière moi et me laisse glisser tout tremblant. Je pose ma tête sur mes genoux et souffle longuement le regard vide. Je savais que l'amour c'était compliqué mais je ne pensais pas que ma famille ne pourrait pas l'accepter. Je dégluti et relève la tête pour admirer ce plafond comme je le fais souvent. Je sens Yuqi se glisser contre de l'autre coté de la porte sans rien dire, ce qui me fait sourire. Rien ne va. Oui,  pour l'instant rien ne va.


***


Je marche dans les couloirs de l'université la musique dans les oreilles. Le froid dehors est glaciale et l'hiver n'est pas encore finit. Je garde bien ma capuche regardant vers le sol. On est mardi soir et rien n'a changé. Je ne dors pratiquement pas repensant sans arrêt à mon père et à ce que j'ai fait à Taehyung, je n'ai aucune envie et les gens sont toujours aussi homophobes. La fatigue laisse apparaître mes cernes. L'ambiance entre mes hyungs, le groupe et moi est froide. Trop froide. Ils ne disent rien, comme si de rien n'était, que de pitié et encore de la pitié. Personne ne dit rien de toute façon. Jimin ne me regarde même plus. Je ne me suis jamais sentis aussi seul.

J'en ai marre de tout ces regards arrogants, dégoûté, marre de voir celui de Taehyung quand j'arrive à le percevoir. Le pire c'est que je l'aime toujours autant. Chaque mouvements, chaque geste qu'il fait me rend dingue. Sa voix, son visage, son sourire... tout. Je n'arrive pas à me l'enlever de la tête. Je ne peux pas. Ce con qui a eu l'idée de me poster sur les réseaux.

Mes pensées qui sont toujours les mêmes se stoppent un instant dans un couloir plutôt vide et sombre. Où presque. Je reconnais la voix de Taehyung et de sa "copine". Il est en train de l'embrasser fougueusement contre un mur.

- Tae... murmura-t-elle entre deux baisés. Tae...

- Quoi encore... s'énerva Taehyung.

- Tu... tu es...

Il se stoppa nette et la regarda.

- Putain mais je ne suis pas PD ! Quand est-ce que tu vas le comprendre ? Je ne suis pas comme l'autre débile, complètement tarée sérieux.

Before You  | TK | /En Réécriture\Où les histoires vivent. Découvrez maintenant