Haokia

Chapitre 1:Dans ce monde virtuel dans lequel je n'ai pas ma place.

Point de vue 1 :

         Ce qui ne va pas avec le monde Haokia, c'est l'importance qu'ont les apparences physiques.

         Les personnes dotées de charmes physiques plus précisément les gens qui sont « beaux » de naissance et puis il y a une autre catégorie : les personnes dépourvues de toute chose agréables à voir, ce qu'on appelle "physiquement disgracieux".

         Vous demandez de quelle catégorie je fais partie ? Aucune, je suis entre les deux ironique n'est- ce- pas ? C'est ce qui arrive quand vous êtes un être hybride plus précisément quand vous êtes le fruit de l'union d'une dragonne et d'un humain ...

Je ne suis ni beau ni laid ce qui fait que la plupart du temps on ne me prête aucune attention c'est comme si j'étais invisible, vous pensez sûrement que c'est mieux que d'être hué, insulté ...sauf que c'est rageant vous savez que vous existez et pourtant personne ne vous parle sans compter l'ennui mortel que vous avez parce que vous ne pouvez rien faire.

Je rêve souvent de pouvoir partir à l'aventure et de rencontrer des gens qui me comprennent et avec qui je me sentirais bien (des amis en somme et qui sait tomber amoureux sauf que ça c'est quasiment impossible...), mais mon rôle dans ce jeu, c'est de proposer au joueur une quête secondaire. C'est dingue, parfois, la différence qu'il y à entre ce qui est montré au 'player' et ce qui lui est totalement caché.

Dans le jeu, je suis toujours joyeux. Dans la vraie vie, je suis pas loin de me pendre, avec la non-existence que je mène, j'ai l'impression d'être un fantôme inaudible et invisible !

         Mais je m'en fiche pas mal du joueur : à chaque relance de partie, à chaque nouveau joueur, il fait rarement ma quête, nulle, barbante, absurde, et inintéressante. À moins de vouloir faire un 100/100, il y a peu de chance qu'il vienne me parler.

         J'aimerai pouvoir changer de vie. Ouais, je crois que c'est un des rêves irréalisables que je fais le plus souvent.

         Ça fait précisément cinq jours que le joueur n'a pas touché à sa console. C'est pour ça que je sais que demain, il va jouer avec nous. Il a adopté un rythme en quelque sorte : cinq jours sans rien faire, et deux jours à faire toutes les quêtes proposées.

         Je regarde le soleil bleu (signe que le joueur n'est pas dans le jeu) se coucher, avec des yeux mornes et fatigués, espérant que demain soit plus favorable qu'aujourd'hui.

Point de vue 2 :

         Encore une dure journée dans la vraie vie pour mon frère et moi : chasser, 'manger', se cacher, dormir, chasser, 'manger', se cacher, dormir... etc.

         Mais où fuir ? Nous sommes des PNJ, nous ne pouvons pas aller en dehors de notre zone d'apparition sans risquer de faire sauter le jeu. C'est dur à dire, mais personne ne veux savoir ce qu'il pourrait éventuellement arrivé à celui qui enfreint la règle.

         Mais à chaque fois que je pense à la quête dont nous sommes victimes... Je ne veux pas être tuée encore une fois. Une épée qui se plante dans ma gorge, une flèche qui se loge dans mon crâne.

         Avec un soupir, je repense à la raison de notre exil forcé : nous sommes des Mevrapis , des êtres qui se nourrissent de l'énergie vitale des gens (par le biais du sang par exemple). Sauf, que nos victimes en souffrent. Nous sommes des monstres à apparence humaine.

         J'observe les alentours de la grotte avec attention, c'est mon tour de garde ce soir. Malgré ma peur du noir, je reste les yeux fixés dans la nuit plus sombre qu'à l'accoutumée. Ce soir, il va pleuvoir.