22 mai 2015.
Misha Underwood.
Le jeune homme ligoté à sa chaise se balance dans tous les sens, hurlant dans son bâillon pour me supplier de le laisser tranquille. Si cela ne tiendrait qu'à moi, peut-être que je le laisserais en paix. Mais je ne suis là que pour transmettre et suivre les ordres de notre chef. La chevelure blonde et sale du jeune homme est complètement trempée de sueur, et quelques mèches tombent sur son front rouge, comme le reste de sa peau, à cause de la chaleur de son corps qui augmente considérablement avec l'angoisse et la peur qui montent en lui, sans parler de la chaleur atroce de ces locaux. Son regard brun croise le mien, indifférent et froid. J'allais lui demander de se calmer lorsque le chirurgien, l'infirmier et l'assistant entrent dans la pièce. Le premier lève les yeux en ciel en me voyant et se met à râler intérieurement, ce qui n'est pas le cas de l'infirmier qui ne se gêne pas une seconde pour dire ce qu'il pense.
« Tu peux me rappeler pourquoi on doit se coltiner le cabot du chef ? On n'a pas besoin qu'elle traine dans nos pattes, ça va nous empêcher de travailler correctement.
- Le chef lui a demandé de nous accompagner pour qu'elle surveille ce qu'on fait. C'est en quelque sorte notre superviseur, lui répond le chirurgien. Même si ça ne me plaît pas d'avoir un corbeau sur l'épaule pendant que je travaille, on n'a pas le choix de la laisser assister à l'opération.
- D'ailleurs, pourquoi le chef ne s'en charge pas tout seul ? Je veux dire, il est le mieux placé pour réussir ce genre d'expérience, et d'après ce que j'ai compris, ça ne lui déplaît pas de charcuter des gens.
- Tais-toi maintenant, on a du travail. Et ne t'avise pas à remettre en question les ordres du docteur Baumeister. »
Je recule de quelques pas et les regarde se mettre à l'œuvre. L'assistant se contente de rassembler le matériel et d'aider les deux autres médecins à enfiler leurs gants et leurs masques, puis il s'approche de moi pour m'en mettre en sur le visage. Je le laisse faire et me concentre de nouveau sur la scène qui s'offre à moi.
Une fois le cobaye installé sur une table d'opération, l'infirmier commence par le piquer, puis il lui met un masque sur le nez pour l'anesthésier et l'endormir totalement. A partir de là, c'est le chirurgien qui entre en jeu. Je le vois tracer des lignes parfaites sur la peau du jeune homme, avec un gros feutre rouge qu'on utiliserait d'habitude pour marquer la pierre lors de travaux. Une fois son tour de géomètre terminé, il prend son scalpel et le plante dans la cage thoracique du blond pour l'ouvrir. Du sang gicle sur le masque du chirurgien, ce qui le fait ricaner.
« Eh bien, on peut dire qu'il est juteux, celui-là ! »
Je reste de marbre pendant que les trois médecins se mettent à rire entre eux. Franchement, je ne comprendrais jamais leur humour. Ou peut-être que je n'en ai pas du tout, et que c'est pour ça que je n'esquisse jamais un sourire lorsqu'on me raconte une blague. Allez savoir. De toute façon, c'est le cadet de mes problèmes, pour le moment. Je dois m'assurer que le chirurgien prélève les organes de sa victime correctement, qu'il remplacera par d'autres organes. Telles sont les expériences du docteur Baumeister. Moi-même, je ne suis que le fruit d'une expérience de ce taré.
Je me souviens de l'époque où toute ma vie était simple, même si elle était pimentée par mes dons inexplicables et légèrement dangereux. Je vivais avec ma mère, une belle actrice et écrivaine, mon père, un sergent au service du SHIELD, mon petit frère, Shann, et ma sœur jumelle, Athie. On était une famille aisée et heureuse, on vivait dans une grande maison en banlieue New-Yorkaise, on allait dans une école privée et on passait de merveilleux moments en famille. Athie et moi, on s'amusait à faire des blagues à nos professeurs à cause de notre ressemblance presque parfaite, jusqu'au jour où ils ont compris qui était la blonde vénitienne et qui était la brune corbeau. Mais même après ça, on arrivait encore à leur jouer des tours en portant des perruques identiques.
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The Twins - ABANDONNE
FanfictionAprès Washington et la chute des héliporteurs, le monde pensait être débarrassé d'Hydra. Mais comme ils aiment à le dire : "coupez une tête, deux autres repousseront". La nouvelle Hydra grandissait dans l'ombre, silencieusement, et attendait patiemm...