Je suis en avance, comme toujours. C'est une habitude que je ne peux changer, j'ai beau essayer d'attendre chez moi, de me retenir. Quand il faut que j'y aille, que c'est l'heure, j'y vais. La peur de sous estimer la vitesse du temps me colle au corps.
À cause de cette peur je passe de longue minutes en des lieux inconnus à attendre, ce que je déteste par dessus tout. Attendre c'est l'angoisse qui te monter progressivement dans les poumons, c'est ton cerveau qui, le champ libre, réfléchis bien trop vite et s'emballe. Attendre c'est observer ce qui t'entoure, observer le ciel, les bâtiments, la nature, les gens.Assis à la table d'un café j'écoute les conversations et scrute les passants de passage. Je ne sais pas ce que je fais ici, j'imagine le regard des autres sur moi. Qu'est ce qu'un jeune ferai seul assis à une table de café ? J'imagine ce que pense les autres, ce qu'il pourrait se passer...
Le serveur passe sans un mot.La boule dans mon ventre ne cesse de grandir. J'imagine le pire des scénarios. Et si elle ne venait pas ?
En même temps il faut dire que nous avions rendez-vous à 15h. Il reste encore dix minutes. J'attendsLe ciel est d'un bleu éclatant mais il ne fait pas si chaud. Le printemps vient à peine de débuter et les premières fleurs sont apparus. Je prends une grande respiration, tout vas bien se passer, il n'y a aucune raison. Je suis prêt, j'ai réfléchi à ce que je lui dirai.
Les serveur repasse encore devant ma table. Une moto passe en vrombissant dans la rue. Il fait quand même un peu chaud finalement. Plus que cinq minutes.Je regarde mon téléphone pour voir si elle m'a envoyé un message. Rien. Je lui dis que je suis déjà au café mais que ce n'est pas la peine de se presser. Je fixe l'écran de mon téléphone, je me cache derrière. Je suis impatient mais je n'en peux plus d'attendre.
Je lève mon regards sur la foule. Serait-ce elle là bas qui approche ? Non elle lui ressemble mais cette femme est en fait beaucoup plus âgée. Quel angoisse !
Soudain je la vois au loin. C'est sûr c'est elle ! Ses cheveux châtains mi-long entoure son beau visage. Sa démarche franche m'intimide.
Elle ne m'a pas vu.Je me lève et lui fait un signe de la main. Mon cœur accélére la cadance mais son sourire quand elle me remarque me rassure. Je respire et me calme.
- Salut Pauline !
- salut Antoine !Je m'empresse de lui montrer la table ou je m'étais installer et engagé rapidement la discussion sur un sujets quelquonque sur lequel nous avions déjà discuté. Elle me regarde avec gentillesse et ses beaux yeux bleus me désarçonne. Je n'avais jamais vu une fille dans ce genre d'endroit. Je suis tout étonné. Sa nature plutôt généreuse et ses belles courbes attiré mon œil mais elles ne semblent pas vraiment faire attention.
Elle porte un sweat et un jean classique ce que je pourrais porter pour aller à la Fac. Moi qui avait mis tant d'attention à m'habiller avec style je sens une sorte de déception. Veut-elle vraiment me plaire ? J'évacue rapidement cette pensée.
Il ne faut pas que mon imagination retorse gâche ce moment.Le serveur reviens vers nous et nous demande ce que nous voudrions commander. Assez simplement je demande un coca. Vieille habitude qu'il me reste de mon enfance. À ce moment là Pauline semble hésiter sur ce qu'elle veut. Elle rougit embarrassé. Je profite qu'elle soit tourné vers le serveur pour la dévisager longuement. Son hésitation se poursuivant le serveur lui propose de revenir quand elle aura choisis. Elle se retourne alors subitement vers moi et me demande si elle peut prendre une gaufre. Surpris, j'acquiesce vivement.
Le serveur s'en vas.Elle souris gêné et m'explique qu'elle adore les gaufres. Je la regarde dans les yeux, je prends mon air compréhensif. Mais je me demande aussi quelle genre de fille commande des gaufres à un rendez vous... Il doit pas y en avoir des centaines. Pauline doit vraiment être quelqu'un de très spécial. Je me dis alors que cette nonchalance et son excentricité sont autant de chance qui la rende intéressante Je me rends compte alors que plongé dans les réflexions j'ai installé un blanc génant.
Je ne sais quoi dire.Elle pose sa tête dans ses bras croisés. Et me regarde dans les yeux. Je ne dit rien et l'imite. En silence je cherche à sonder le fond de ses pupilles. Mes angoisses se sont envolés, mon cœur a repris son tempo normal.
Le serveur interrompt notre silence en apportant les consommations.Après avoir entamé sa gaufre avc des yeux d'ogresse et s'être barbouillé de crème chantilly tout autour de la bouche Pauline entreprends de me raconter sa vie. J'écoute en sirotant mon Coca tranquillement. Je ne pense plus aux gens autour et à ce qu'ils pensent. Je me sent bien. je n'ai plus peur pourtant le plus compliqué reste devant moi.
La vie de Pauline s'entrelace D'anecdotes par-ci par-là, sa parents, ses cours, ses amis, ses angoisse Des histoires drôles et tristes. Elle me dis tout ce qu'elle a besoin de dire, sans gêne. Je le sens, elle se décharge de lourds fardeaux mais se lance aussi dans l'humour plus ou moins douteux. Mais je ris sans retenu tant son visage exprime ses émotions. Je ne voudrais pas en perdre une miette.
Depuis le peu de temps que nous avions commencé à échanger des SMS je commençais à comprendre quelle genre de personne elle était. Elle qu'elle m'accorde toute sa confiance me touche profondément. Je me sens infiniment plus proche d'elle que de n'impose qui d'autre. Qui l'eut crut ? Alors que je ne l'avais jamais vu en vrai une auparavant.
Au fond on ne se connait à peine. Mais déjà mon esprit veut que celà soit du passé. Moi qui cherchait avant tout un corps, j'avais trouvé une âme, une personne à aimer. Une âme si innocente que s'était impensable que notre rencontre ce soir faite sur un de ces sites.
Le "It's a match" qui s'était affiché en grand sur l'écran. Je ne voyais que ça. mais derrière il y a en fait bien plus.
Je me mets à sourire comme un béat. Je me rends compte de la chance que j'ais.Je n'avais moi non plus spas le profil des personnes qui vont sur les sites de rencontres. Mais ma solitude m'avait sortie de mes retranchements. Je n'en pouvais plus d'attendre. Alors je me suis jeté à l'eau
Alors sans attendre je lui propose de venir chez moi.
Comme ça, après réflexion c'est peut-être trop rapide. Elle n'a même pas fini sa gaufre.
Mais elle a dit oui et en quelques secondes on quitte le café.
Elle m'attrape la main et me chuchote à l'oreille ces quelques mots :
" Je t'attendais depuis longtemps"Je n'ai pas tout de suite compris.
Puis elle s'arrête et m'embrasse sans avertissement. Ses lèvres se rapproche subitement se mon visage. Je panique, mon cœur s'emballe et je manque de m'étaller sur le pavé. J'essaye de me reprendre au plus vite.
- Désolé !
- C'est ta première fois non ?
- Oui, mais cela n'as pas d'importance non ?Je suis gêné que ce secret soit découvert aussi vite
Mais je ne veux pas que cela soit un problème alors je lui rends son baiser. J'essaye d'être le plus doux possible. Ses lèvres sont sucrés. Nos yeux sont si proches. Et finalement au fond de ses iris bleu océan je vois ce qui l'anime. Ce bateau perdu sur la mer qui cherche un port auquel s'ammaré.
Alors je la sert fort dans mes bras. Le plus fort possible. Je murmure :
- Tu m'as trouvé maintenant
Elle me sourit et je lis tous son bonheur dans ses fossettes.Alors elle se détache de moi et se mets à rigoler.
- Tu embrasses plutôt bien pour un débutant ! Bon alors on y va chez toi ! J'espère que tu n'as pas de colocs !La suite je la garde pour moi ... 😏