Embrase-moi Tome 2

Chapitre 11 Partie 1 - Lui

Les yeux fixés sur la porte close, je n'arrive pas à réaliser ce qui vient de se passer. Comment les choses ont-elles pu déraper aussi rapidement ? Il y a encore dix minutes, je mangeais tranquillement mes céréales. Ma vie semblait prendre un tournant agréable. J'allais finalement pouvoir être avec Athénaïs, celle que je désire depuis si longtemps. J'avais réglé ses problèmes, payé sa dette. Nous pouvions enfin devenir « nous ».

C'est con à dire, mais comme dans les films je me disais que maintenant, plus rien ne pouvait se mettre en travers de notre route. Plus de secrets, de mensonges ou de dealer pour assombrir notre avenir. Le ciel à l'horizon semblait dégagé. Sans aucun nuage pour l'obscurcir. J'aurai dû me méfier.

C'est bien ce qu'on dit toujours, non ?

C'était le calme avant la tempête !

Mon cataclysme à moi, est une superbe rousse qui a volé mon cœur.

Comment a-t-on pu en arriver là ? A se hurler dessus de la sorte. Comme ai-je pu lui dire toutes ces horreurs ? Alors que je n'en pense pas un mot en plus ! Enfin, pour être tout à fait honnête, il y a certaines choses qui me tracassent. Je me suis découvert des insécurités, depuis que je sais qui est Scarlett. Je me pose beaucoup de questions en sachant ce qu'elle fait. Mais je ne m'attendais pas à ce que tout ce que je ressens sorte ainsi. De façon si violente, si brusque. Je voulais pouvoir en discuter avec elle. Mettre les choses à plat, mes émotions à nues pour nous permettre d'échanger librement. Je voulais qu'elle puisse répondre à mes questions. Que l'on ait la possibilité de se rassurer mutuellement. Au lieu de ça, je lui ai craché toutes mes peurs au visage. J'ai été volontairement méchant.

Un vrai connard !

Cela en dit long sur ma personnalité. Je suis incapable de me maitriser, de me raisonner. Pourtant, je pensais qu'avec elle, j'avais réussi à assagir cette facette de mon caractère. J'avais plus de facilité pour me calmer quand elle était près de moi. J'avais espéré que cela dure. Qu'elle pourrait m'aider, m'apaiser pour que finalement, cette perte de contrôle finisse par disparaitre. J'avais tort, complétement. Peut-être que je n'arriverai jamais à chasser cette colère. Elle arrivera toujours à diriger mes actes quand je me sens submergé. La seule chose qui a différencié mes pertes de contrôle habituelles avec celle-ci, j'ai utilisé des mots pour blesser et non mes poings.

Tu parles d'un progrès ! C'est pathétique !

Deux imbéciles qui ne savent pas maîtriser leurs émotions, voilà ce que nous sommes. Parce que j'ai beau me flageller, au final, Athénaïs n'est pas mieux que moi. Elle se laisse dévorer par sa rage. Sa violence se manifeste dans ses paroles. Elle cherche toujours à blesser avant de l'être. Elle ne laisse à personne le pouvoir de l'atteindre, de lui faire du mal. J'imagine que c'est une des cicatrices que son éducation lui a laissées. C'est un réflexe chez elle, mais il a été conditionné. On a voulu qu'elle réagisse ainsi, j'en suis persuadé. La question que je me pose est, pourquoi ? Pourquoi des parents voudraient que leur enfant agisse ainsi ? Pourquoi a-t-on blindé son cœur de la sorte ?

Je sursaute en sentant une main sur mon épaule. Je croise rapidement le regard peiné d'Eliott.

— Ça va, Max ?

Je hausse les épaules, sans vraiment savoir que répondre.

— Je suis désolé, je ne pensais pas qu'elle réagirait si mal. Même si elle a une certaine fierté, tu as fait ça pour elle tout de même. Tu as beaucoup sacrifié pour lui offrir la liberté.

— J'imagine que tu as entendu toute la dispute.

Un rire bref s'échappe d'entre les lèvres de mon ami. Il détourne les yeux quelques secondes avant de revenir sur moi. Ses doigts serrent légèrement mon bras avant qu'il ne reprenne la parole.