Chapitre 2

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Lundi arriva bien trop vite pour Draco, qui avait pleinement apprécié ce week-end entouré quasi-exclusivement de ses amis. Lorsqu'il se leva en ce début de semaine, il sentit le poids de l'angoisse peser sur son thorax. Il se prépara en traînant les pieds, voulant retarder au maximum le moment où il passerait la porte de la salle des potions, cours en commun avec les Gryffondor ayant choisi cette matière.

Les Gryffondor avaient la réputation d'être courageux, hardis et déterminés, cependant, le Serpentard avait également remarqué qu'ils pouvaient se montrer rancuniers. Mais Draco n'était pas le seul à subir cette animosité : Pansy en était également la cible. Blaise et Théodore n'étaient pas fortement appréciés, mais Pansy et Draco semblaient avoir leurs têtes mises à prix. Les Gryffondor n'avaient absolument pas pardonné à la brune ce qu'elle avait suggéré dans la Grande Salle quand le Seigneur des Ténèbres avait ordonné la capture du Potter.

Alors lorsqu'il entra dans la pièce, accompagné de Pansy, Draco ne fut pas surpris de croiser quelques regards haineux. Mais encore une fois, une paire d'yeux manqua à l'appel. Si Ronald Weasley ne s'était pas gêné pour lui lancer silencieusement quelques Avada Kedavra silencieux, Harry Potter resta stoïque, et se contenta de sortir ses affaires, sans lui accorder la moindre attention.

Draco ne pouvait nier qu'il trouvait ce comportement étrange. Pourquoi diable Potter était-il si... différent ? Pour quelles raisons le brun ne manifestait plus aucune haine à son égard ? Draco s'installa, en continuant de s'interroger silencieusement sur ce drôle de comportement, puis il fut extirpé de ses pensées lorsque le professeur Slughorn entama son cours sur l'Amortentia. L'année précédente, Slughorn avait précisé aux étudiants de sixième année que cette potion faisait partie de celles qu'ils devaient maîtriser pour obtenir leurs ASPIC. Draco ouvrit son manuel de potions avancées, et se concentra sur la recette, qui s'avérait être extrêmement complexe.

Après une heure de théorie poussée, et une autre heure de pratique, Draco contempla avec satisfaction la potion nacrée à l'odeur séduisante qui mijotait dans son chaudron. Le cours de Potions était le favori du blond, qui appréciait la minutie et la patience que cette matière requiert.

Slughorn passa près de lui et, malgré son visage crispé, le félicita pour la qualité de sa potion, avant de la faire disparaître d'un coup de baguette. En attendant que ses amis terminent leur propre portion, Draco rangea son plan de travail lentement, tout en observant les autres élèves. Draco était le premier à avoir terminé, ce qui accentuait quelque peu la fierté qu'il ressentait à ce moment précis. Chacun des élèves de Gryffondor et de Serpentard était concentré, le silence étant de mise. Un silence appréciable, réconfortant, qui ne présageait rien de mauvais, à part, peut-être, une explosion de chaudron.

Apaisé, Draco finit de ranger son matériel, et attendit la fin du cours patiemment en griffonnant quelques notes, afin d'avancer un peu le travail qu'il se réservait pour le soir. Le prochain à terminer sa potion fut Potter. Slughorn vérifia sa réalisation, et le félicita bien plus que ce qu'il avait mérité. Un grognement sourd se fit entendre dans la gorge du blond, qui trouvait vraiment le comportement de Slughorn stupide et déplacé. Il n'essayait même pas de cacher qu'il faisait du favoritisme, et cela ne semblait déranger personne. Seul Théo entendit le son produit par Draco, et il se mit à rire discrètement.

- Tu es jaloux ? murmura-t-il près de lui, en ajoutant les derniers ingrédients à sa potion.

- Qu'est-ce que tu racontes ? rétorqua Draco sèchement en tournant vivement sa tête vers Théo. On dirait juste qu'il va demander Saint Potter en mariage.

Théo pouffa de rire dans sa barbe avant de regarder son ami un peu plus sérieusement.

- Slughorn a toujours été comme ça. Même avec Blaise. Et on sait tous les deux que Blaise n'est pas le meilleur en potions, ajouta-t-il en lançant un coup d'œil à la mixture mouvante et grisâtre qui se trouvait dans le chaudron de leur camarade.

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