Chapitre 4

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Je repris connaissance en sentant quelqu'un me secouer. Je pouvais distinguer cette même personne m'appeler, mais la voix semblait lointaine et étouffée. J'avais l'impression d'écouter une conversation tout en ayant la tête sous l'eau. Au fur et à mesure, le son devenait plus clair. Une fille criait mon prénom. Peut-être Erica ? Sûrement Erica. J'avais passé ces derniers jours avec elle pour seule compagnie. J'essayai d'ouvrir les yeux pour confirmer mon hypothèse, mais je n'y arrivais pas. Mes paupières étaient lourdes, comme si je n'avais pas dormi pendant une semaine complète. Au final, j'étais bien dans ce semi-sommeil, je n'avais ni chaud ni froid, j'entendais ce qui se passait autour de moi, mais tout me semblait effacé, presque irréel.


- Réveil-toi, Mekayla ! Bon sang, réveil-toi ! Je t'en supplie ! pleurait Erica. Je suis désolée, d'accord ? Je n'aurais jamais dû insister pour que tu viennes avec moi, mais réveil-toi !

- Au secours ! se mit-elle à crier. Il y a quelqu'un ? On est là ! Venez nous aider ! Je vous en supplie !


Je l'entendais tourner en rond près de moi et marmonner. Si je ne me trompais pas, Erica essayait de rallumer son téléphone. Je ne comprenais pas pourquoi elle était paniquée, ni pourquoi je n'arrivais pas à bouger ou ouvrir les yeux. Je ne pouvais pas lui montrer que j'étais consciente de ce qui passait à côté de moi, mais cela ne m'inquiétait pas particulièrement.


- Il va se rallumer, cet saleté de téléphone ou quoi ? s'exclama-t-elle.

- Je peux peut-être vous aider, lui répondit une voix masculine.

- Oh super ! Oui, s'il-vous-plait, mon téléphone n'a plus de batterie, et on s'est perdue dans la forêt hier soir avec mon amie. Un loup nous a attaqué et on a fuit notre campement. Et mon amie ne se réveille plus, il faudrait appeler les secours.

- Que lui est-il arrivé ? demanda la voix se rapprochant de moi.

- Je ne sais pas, on est passé dans la rivière pour fuir le loup, et elle a gardé ses habits trempé. Je m'inquiètes vraiment.

- Sa peau est gelée, dit la voix après avoir posé une main sur ma joue.


Le contact avec la peau de cet homme m'électrifia. Ses mains se posèrent ensuite sur la manche de ma polaire qui était encore humide.


- Ses vêtements ne sont toujours pas secs. Tu peux m'aider ? On va lui retirer son haut pour lui mettre mon sweat-shirt à la place, ça l'aidera à se réchauffer plus rapidement.

- Heu oui, bien sûr, acquiesça Erica.


Je sentis leurs mains s'affairer sur moi afin de me retirer ma polaire, puis mon T-shirt. Pour me tenir en position assise, l'homme avait passé sa main dans mon dos. Déjà je sentais une chaleur envahir ma peau, qui était en contact avec la sienne, si je n'étais pas incapable de réagir, je serais sûrement devenu cramoisi. Ils m'enfilèrent ensuite son sweat-shirt, celui-ci était plus lourd que mes précédents vêtements et me donna directement chaud. Il dégageait aussi une odeur me rappelant l'odeur des bois un jour de pluie, qui me donnait envie de rouler en boule dans celui-ci.


- Oh, s'étonna Erica, tu n'as rien d'autres comme vêtement ? Tu ne vas pas avoir froid si tu restes torse-nu ?

- Ne t'inquiètes pas pour moi, ria l'individu. Je n'ai pas de téléphone sur moi, mais je vis dans un village au milieu de la forêt pas loin d'ici. Je peux vous y emmener, il y a un médecin qui pourra voir ton amie, et tu pourras appeler quelqu'un pour qu'il vienne vous chercher.

La fille au loupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant