Violeur

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Zando, ce nom que porte l'un des plus grand marché de la ville de Kinshasa au Congo. J'y étais pour acheter avec ma petite sœur Goma, des chaussures. Elève dans l'une des écoles catholique de la capitale, on leurs exige de porter des chaussures noires en plastique, communément appelées Ndwekele. Nous sommes en août, le mois pendant lequel à Zando, presque tous les vendeurs ne vendent que des fournitures scolaires ; puisque en début septembre c'est la rentrée des classes. Assises sur le dernier banc du bus « Esprit de mort », Goma à mes côtés, nous suivions avec attention, l'orateur qui s'était tenu débout à l'avant, pendant que le bus roulait.

- Maman s'exclame-t-il, en brandissant sa bible blanche dans la direction d'une dame qui sur ses cuisses, portait un bassin contenant quelques pains. Je « vois » que, tu seras bientôt propriétaire de la boulangerie dans laquelle tu t'approvisionne pour ton commerce de pain.

- Amen papa prophète ! cri-t-elle en levant son bras droit en l'air. Je suis fatiguée d'en vendre en petite quantité. Le pire, c'est de courir après mes clients qui sont pratiquement tous insolvable. Je leur donne du pain à crédit ça leur prend une éternité pour me payer.

Sa déclaration avait provoqué de l'empathie en chacun des clients dans le bus. « la pauvre bonne dame » entendis-je au loin.

- Avant la fin de l'année, tu seras bientôt patronne de cette boulangerie, rajouta le prédicateur, pour appuyer ses dires.

- Mais... c'est très rapide ! je n'ai pas suffisamment de moyens financiers pour la racheter, hésita-t-elle.

- Toi, crois seulement, ensuite, fais une offrande qui va « provoquer » l'accomplissement de cette prophétie et tu verras cela se réaliser, insista-t-il.

Je pus voir la dame dénouer avec précipitation, le bout de son pagne où elle y avait empoché quelques billets des francs congolais. Elle tendit au prédicant, qui lui stoppa d'un geste de la main.

- Puisque l'on est en 2019, ton offrande doit être un montant qui commence par le nombre dix-neuf, dit-il d'un ton grave. C'est-à-dire à partir de mille neuf-cent, dix-neuf mille ou cent nonante mille francs congolais. Donner un autre montant que ceux-là, retardera l'accomplissement de mes prédictions.

Elle compta 19 billets de mille francs et les lui donna. Il les prit et pria pour elle. Plusieurs autres passagers à bord du bus demandèrent chacun au prédicateur de prédire leur avenir et je fis de même.

- Ma sœur, m'appela-t-il avec ferveur. Quel est votre prénom ?

- Yaya, dis-je, tendue.

Il ouvrait et refermait ses paupières. Ce simple geste répétitif me mettait mal à l'aise, parce que je n'avais alors aucune idée de ce qu'il allait dire de mon avenir.

- J'ai eu une vision dans laquelle, je vous vois ...
Il s'interrompit pendant un court instant et nous tous dans le bus, étions restés silencieux dans l'attente des paroles qui sortiront de sa bouche.

- Ma sœur, me dit-il en rouvrant ses yeux. Montre-moi ta main gauche.

Je levai ma main de sorte qu'il la voie au loin.

- J'avais pressentis que tu n'auras pas de bague de mariage sur ton annulaire gauche. dieu m'a dit qu'avant la fin de l'année tu vas te marier.

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