Retour à la réalité

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« Tout le monde parle de progrès, et personne ne sort de la routine. »

Emile De Girardin


Deux mois plus tard.

7h15, j'étais dans la salle de bain en train de me préparer. C'était un grand jour pour moi : celui de la reprise du travail. En accord avec Louis et la médecine du travail, je reprenais mon poste à temps partiel pendant deux mois avant de reprendre à plein temps. J'avais prévu de revêtir plus qu'une simple chemise avec un jeans. J'avais préparé mon costume bleu marine, je voulais marquer le coup. J'étais ravi de remettre un pied dans un train de vie normal. Mon équipe me manquait et je me réjouissais de la retrouver.

Pendant le trajet, je me suis retrouvé dans les éternels bouchons. Je me sentais anxieux. J'avais pourtant fait cette route des centaines de fois. La reprise du travail représentait pour moi le vrai retour à la réalité. J'appréhendais la réaction de mes collègues par rapport à mon long arrêt maladie. Je n'avais toujours pas communiqué sur la raison de ce dernier et je ne comptais pas le faire. J'avais peur d'être jugé et que mon silence ait fait l'objet de rumeurs infondées. Il fallait néanmoins que j'assume mon choix.

En arrivant, je me suis garé à ma place de parking. Un petit panneau indiquait « Blondar Jérémy ». Rien ne semblait avoir changé. Cela me fit bizarre de ne pas fumer de cigarette avant d'entrer dans le grand bâtiment. Je tenais toujours en tant que non-fumeur et j'avais réduit la concentration de mes patchs anti-tabac. J'étais de plus en plus nerveux, cela faisait plusieurs mois que je n'avais pas passé cette porte.

Vas-y Jérémy, tout va bien se passer. Tu sais où tu mets les pieds.

Lorsque la porte de l'ascenseur s'ouvrit, je suis tombé nez à nez avec Louis.

« Bonjour Jéméry, bon retour parmi nous ! »

Il me tendit la main en affichant un large sourire.

« Bonjour Louis, merci beaucoup.

— Je t'ai vu te garer. Je voulais t'accueillir en personne. Comment ça va ?

— Oh merci Louis, j'apprécie le geste. Ça va beaucoup mieux, je suis content de revenir. Je t'avoue que je suis un peu anxieux.

— C'est tout à fait normal après un arrêt aussi long. Tout va bien se passer. Nous nous réjouissons tous de ton retour. Viens, suis moi, il y'a d'autres personnes qui t'attendent avec impatience. »

Il tourna les talons et se dirigea vers l'open space. Je lui emboîtais le pas. En arrivant, je vis toute mon équipe debout, tournée vers moi. Ils avaient accroché une banderole où était marqué « Bon retour chef ! ». Je reçus un tonnerre d'applaudissement.

« Bonjour chef ! Bienvenue ! lancèrent-ils tous en cœur »

J'eus du mal à contenir mon émotion. Cette attention me fit chaud au cœur. Mon appréhension disparut presque instantanément.

« Bonjour tout le monde ! Merci beaucoup pour cet accueil, bafouillais-je, il ne fallait pas. »

— Ah, on a mis le chef dans l'embarras ! plaisanta Anna

— Oui, continua Axel, il a l'air tout perturbé. »

Gabriel fut le premier à se diriger vers moi pour me saluer.

« ça nous fait très plaisir de te revoir, dit-il en me tendant la main, ce n'était pas pareil sans toi.

— Tout le plaisir est pour moi, répondis-je, vous m'avez manqué pendant tout ce temps. J'espère que vous allez tous bien.

Mes trois meilleures amiesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant