Incontrôlable 1 | l.t

3 'Ensorcelé'

« J'y crois pas, ont l'a sauvés. » Encore une fois c'était cette voix douce de l'ambulancière qui ne faisait que dire et redire ses quatre mot. « Ont l'a sauvés. » J'étais pourtant immobile, le regard visant l'électrocardiogramme. Des montagnes, ses montagnes qui prouvaient l'état de mon battement de cœur. Il allait encore un peu vite mais bon, aux yeux des ambulanciers, c'était tout à fait normal dans mon état. « Il a l'air paralysé. » Paralysé? Ce devait être vrai puisque depuis le début j'essayais
de bouger sans aucun résultat. Je n'y avait accordé aucune importance, et même encore. Mon dos se crispait. Je pouvais sentir la chaleur du brancard. Comme si ma chair était en contact avec cette planche de métal. C'était à cette instant, que j'avais pousser le cri le plus bruyant que je n'avais jamais fais. Les ambulanciers avait repris carnets, défibrillateur et gangs de latex. Sans m'en rendre compte je venais de recouvrer la vue. Je clignais des yeux à plusieurs reprises pour reprendre contact avec le monde. « Je... » avait été le seul mot que j'avais pu prononcer. Le sang circulait tellement vite dans mes veines. Il devenait chaud bouillant, ce qui me faisait crier de plus belles. « Dans trois, ont le retournent. Un, deux, trois, allez! » Ils m'avaient retournés, j'étais à présent couché sur mon abdomen, laissant mon dos à la vu des ambulanciers. « C'est quoi cette merde? » Cette merde? La femme demandait des ciseaux chirurgicales, des pinces et toutes sortes d'outils dont je ne connaissais la fonctionnalité. J'avais de plus en plus mal. Mon cœur battait la chamade. « La pression est trop haute, envoie lui des sédatifs. » L'ambulancière était donc le chef en charge de tout. Comme elle l'avait demandé, son coéquipier avait pris une seringue et en un rien de temps, le liquide se promenait dans mon sang.

Mais maintenant je ne criais plus. J'hurlais, sans m'arrêter. Je pouvais sentir le liquide manger mes vaisseaux sanguins. Était-ce qu'une illusion? Je n'en était pas certain, mais ça me procurait un mal de chien. « Regarde ce que tu as fais. » Élisabeth. Ça voix résonnait à nouveaux dans ma tête. Je ne pouvais décrire le sentiment que cela me procurait. Ce n'était pas de la peur mais... du déjà-vu? « On arrive bientôt. » Cette fois, c'était la voix du ringard conducteur qui nous informait. « Je t'en pris mon grand arrête d'hurler, on va s'en sortir. » L'ambulancière pensait pouvoir me calmer, mais le « On va. » m'avait mis en rogne. « On? » avais-je réussis à dire malgré mes hurlements. « Tu... » avait-elle dit, la tête baissée.

« Je t'ai ensorcelée, ton corps et ton âme. »

Ce fut la dernière chose qui avait traversée mon esprit avant que tout deviennent noir.