La rechute

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« Le plus sûr moyen de ne pas guérir de son mal, c'est de l'aimer. »

Victor Cherbuliez


Deux semaines plus tard.

J'ouvris les yeux, le réveil indiquait 3h03. Cela faisait plusieurs nuits que mes insomnies étaient revenues. Je ne comprenais pas ce qu'il m'arrivait. J'ai alors commencé à réfléchir à la situation et aux différents aspects de ma vie. Mon cerveau se mit à fonctionner et je sus que je ne retrouverais pas le sommeil. Cette situation m'énerva. Je me mis à tourner encore et encore dans le lit. Plus je pensais et plus j'étais agité. Je sentis une boule d'angoisse naître dans mon ventre.

Calme-toi Jérémy, calme-toi. Tout va bien. Ressaisis-toi et essais de te rendormir.

J'avais de nouveau cette impression de ne plus être heureux dans ma vie. J'avais beau penser à mes enfants, à Lucie et à toutes les belles choses de mon quotidien mais rien n'y faisait, je me sentais triste. Pour me rassurer, je me disais que c'était quelque chose de commun. Les gens normaux ont après tout aussi des hauts et des bas. Je traversais juste une mauvaise passe, rien de plus. Cette dernière durait déjà depuis une bonne semaine. Je trouvais mon quotidien morose. Sous l'effet de l'angoisse, j'avais même repris la cigarette. Je ne m'étais pas attardé sur cet échec. J'avais en effet conscience que la rechute faisait partie du processus d'arrêt définitif. Ce dernier sera donc pour un peu plus tard. Je continuais à m'agiter.

« Mais qu'est-ce qu'il m'arrive bordel !

— Tu redeviens ce que tu voulais éviter.

— Forcément tu es là toi.

— Oui je suis la car je pense qu'il y'a encore trop de choses que tu n'as pas réglé dans ta vie.

— Comme quoi ?

— Ce n'est pas les exemples qui manquent. Si on commençait par ta femme.

— Quoi ma femme ? Ne dit pas n'importe quoi. Lucie est une personne formidable et j'ai de la chance de l'avoir dans ma vie.

— Oui et justement, elle est trop bien pour toi. Tu n'as pas remarqué à quel point elle est distante avec toi en ce moment ?

— C'est parce que tu l'as trop fait souffrir. Je me mets en quatre pour réparer tes conneries et pour qu'on puisse avancer.

— Tes efforts ne servent à rien. Ne te voile pas la face, tu sais d'où vient le problème.

— De quoi tu parles ?

— Allez admet le, on gagnera du temps.

— Admettre quoi ? Tu vas la cracher ta pilule !

— Tu vois bien qu'elle ne t'aime plus. Voilà c'est dit. Tu auras beau faire tous les efforts que tu veux, tu l'as perdu. »

Je sentis ma boule au ventre gonfler. Je savais que je n'étais pas loin de la crise d'angoisse. Mon rythme cardiaque s'accéléra.

Allez calme toi Jérémy. Respire, ne l'écoute pas et pense à ta grotte.

« Tu peux essayer de m'ignorer, ça ne changera rien.

— Oui je veux t'éviter, j'aimerais que tu quittes ma vie. J'en ai assez d'avoir l'impression de parler tout seul comme un taré. Surtout que j'ai le sentiment que tu es de nouveau là pour me détruire.

— Je suis là pour t'ouvrir les yeux car tu n'es pas capable d'admettre les vérités fondamentales.

— Je sais qu'on traverse une mauvaise passe avec Lucie mais je suis sûr que ça va aller mieux. Je ne peux pas m'imaginer ma vie sans elle, et t'as pensé aux enfants ?

Mes trois meilleures amiesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant