Flânerie au terrain de basket

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Séquence : Extérieur. Route d'une ville. Soir.

Sur une route très fréquentée dans une grande agglomération, des véhicules passent sans cesse. Une musique dramatique off caméra suggère qu'un évènement intriguant va avoir lieu. Soudain, sur une route perpendiculaire, de l'autre côté de la rue, arrive une moto noire, qui s'arrête à un feu. Lorsque le feu est vert, elle s'engage dans la grande route et s'éloigne à travers la ville.

Séquence : Extérieur. Terrain de basket. Jour.

Jack et Gabriel sont sur un terrain extérieur de basket-ball, adossés contre le grillage derrière le panier, une jambe repliée, la chaussure posée contre le grillage. Ils sont en train de regarder un groupe de jeunes qui jouent au basket sur le panier devant eux, en cinq contre cinq. Jack est plutôt petit, assez trapus, métis, les cheveux frisés et courts et il a des yeux bruns. Il est en train de mâcher un chewing-gum d'un air décontracté. Gabriel est assez grand, élancé, les cheveux blonds mi-longs. Il a des yeux bleus clairs. Derrière le grillage, il y a une autre terrain de basket où d'autres joueurs sont en train de faire un match.

JACK

Je devrais me remettre au basket.

GABRIEL

Ça te manque ?

JACK

Mmmh, pas vraiment. Mais au lycée, c'était mon adrénaline.

GABRIEL

Oui, je me souviens. Tu étais plutôt bon. Ils t'appelaient tous Magic Jack, dans ton équipe. Et que s'est-il passé depuis ?

JACK

Eh bien, disons que je me suis mis à traîner plus souvent aux bars que sur les terrains. Maintenant, je ne suis plus que Jack le poivrot.

Il boit nonchalamment une gorgée de bière.

GABRIEL

( désignant les joueurs )

Peut-être que tu devrais les rejoindre, alors, au lieu de boire.

JACK

Tu veux rire, je n'ai plus la condition physique. Si je vais sur le terrain maintenant, je me fais ridiculiser, je le sais. Pourtant, au lycée, je leur aurais mis la misère.

GABRIEL

Peut-être, mais c'est le passé. Tu es encore jeune. A t'entendre parler, on dirait un vieillard qui se vante de ses anciennes gloires.

JACK

Je ne me vante pas. J'étais bon à l'époque, c'est un fait. Mais à présent, ça ne m'intéresse plus. J'ai d'autres choses à faire. Je n'ai pas besoin de ça pour être heureux.

GABRIEL

( moqueur )

Je comprends. Tu préfères te consacrer à ton job de facteur.

JACK

( riant )

Eh bien, j'aime ce boulot, c'est vrai. C'est convivial, tu sais. Tu livres aux gens des nouvelles ou des colis qu'ils attendent parfois avec impatience. Quand j'arrive, ils m'accueillent comme le messie.

GABRIEL

Sauf lorsqu'il reçoivent les fiches d'impôts.

JACK

Tout dépens du colis, c'est sûr. C'est comme la vie. Il y a des bonnes et des mauvaises nouvelles.

GABRIEL

CindyWhere stories live. Discover now