CLAUDE DEBUSSY – Première Arabesque
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S'harmonisant gracieusement avec la végétation, le Soleil achevait l'apogée de son ascension en riant aux quelques nuages qui peinaient à obscurcir sa lumière. L'herbe et les feuilles dodelinaient au gré du vent et les oiseaux sifflaient de doux airs du haut des branches. Cependant, l'aspect paisible qu'offrait gracieusement la nature n'empêchait pas à Eden de paniquer. Ignorant complètement la fresque dans laquelle il était plongé, il se mit à courir, incontrôlablement, craignant des paroles pourtant si innocentes. Ses pas s'échouaient frénétiquement contre le sol, et le monde se fendait en deux pour lui frayer chemin. Il était presque effrayant, dans sa course effrénée qui faisait virevolter les feuilles et fuir le moindre animal malchanceux qui se trouvait sur sa route.
Noah avait laissé échapper un tabou affectueux de ses lèvres innocentes, trois mots bien tragiques qui planaient dans l'air depuis des années, mais que les deux adolescents avaient convenu de ne pas prononcer. Les joues qui s'empourpraient et les fossettes naissant d'un simple regard suffisaient à rendre les aveux tacites, et l'on préférait la discrétion apeurée à la sincérité aveugle. Il y avait déjà les sourires béats et les rires par écho, alors on fuyait les mots, fragments de vérité qui attiraient la damnation.
Les sentiments ingénus faisaient tache dans ce monde hypocrite.
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la peur de l'onirisme
Short Story« il avait cette manière de darder son regard dans ses pupilles, de transpercer son intérieur avec la facilité d'une aiguille » eden, noah, et leur passion dissimulée trop longtemps par la peur. - 𝐞𝐭𝐨𝐢𝐥𝐚...