Des Cendres sous les Cieux

49. Let's go

Faire une fête avant le concert, est-ce que c'était vraiment une bonne idée? Les autres n'ont pas cours le samedi matin, ils ont pu dormir un peu. Mais Suzanne et moi travaillons le samedi matin... Je suis fatigué mais comblé de bonheur. J'ai la tête encore dans la soirée et dans mes rêves. J'arrive à huit heures l'esprit dans le flou et je n'ai pas l'âme au travail. J'ai envie d'aller dormir, de passer du temps avec mes amis, avec ma famille, je pense au concert mais pas au travail.

Octave est discret et cette fois je sais que ce n'est pas parce qu'il prépare un énième coup tordu. Il n'est plus du tout l'homme fier qu'il était quelques semaines auparavant. Il semble triste et torturé. Moi je suis juste heureux qu'il me foute enfin la paix. Je travaille comme un robot, trop exténué pour penser à quoi que ce soit d'autres. Il faut que je me repose avant le concert sinon je vais faire n'importe quoi. Nous sommes censé faire un dernier filage dès 16 heures directement dans la salle avec les autres groupes. Je dormirais après le travail et certainement dans la salle de concert. Et j'engloutirai des litres de café...

Je baille tellement de fois que j'ai l'impression que ma mâchoire va se décrocher.

« Tu vas bien ? s'inquiète Rana quand je passe devant elle.

— Oui pourquoi ? je m'étonne.

— Tu es épuisé. ça se voit dans tout ton comportement...

— Oui tout va bien ! Emma et Will m'ont organisé un anniversaire surprise hier ! Et on a fêté ça tard.

— Oh oui c'est vrai ! Elle m'avait invité ! »

J'ai un petit pincement au coeur quand elle m'apprend cette information. Bien que j'ai été agréablement heureux, quand hier, elle m'a souhaité un joyeux anniversaire, je ne pensais qu'elle connaissait la date, je suis un peu déçu qu'elle ne soit pas venue à la fête. J'aurais aimé qu'elle vienne.

« Je n'ai pas pu venir. » se défend-elle immédiatement.

Comme d'habitude, je pense un peu triste.

« Je suppose que ce soir tu ne pourras pas venir au concert non plus ? »

Elle secoue la tête, une mine dépitée sur la face. J'ai envie de lui demander des explications. Je veux savoir pourquoi. J'en ai marre de cette situation ambiguë , à sens unique. Mais ce serait déplacé et méchant de ma part. Alors je prends sur moi.

« Pas grave, une prochaine fois ?

— Avec plaisir ! »

Je la salue et je vais chercher mes affaires aux vestiaires. Je ne prends même pas la peine de me changer je veux simplement aller dormir. Je déambule comme un zombie jusqu'à mon appartement puis jusqu'à mon lit. Je trouve la force de mettre un réveil à 15h30 puis je sombre dans un profond sommeil.

***

Je suis réveillé par l'interphone, avant mon réveil. Je bougonne d'avoir perdu des minutes précieuses de sommeil. Mais quand je vérifie mon portable, il est 15h45. Je n'I pas entendu l'alarme merde !

« Les gars je suis tellement désolé je dormais et le réveil ne m'a pas réveillé, je ne suis absolument pas prêt ! »

Un silence assourdissant me répond.

« Ok, ne t'inquiète pas, déclare soudainement Will. Je vais monter t'attendre. »

Je m'en veux tellement ! J'espère que mon retard ne leur portera pas préjudice... Radiment, Will arrive à mon appartement. Il m'embrasse et face à mon air angoissé il me rassure.

« Tout va bien, on est venu à deux voitures pour les instruments et j'ai le permis.

— Mais la répétition commence à 16 heures, je suis un abruti !