La reine du bal

Chapitre 36

Deux semaines plus tard, nous sommes désormais à Bordeaux et c'est le dernier soir que nous passons ici. Nous avons enchaîné plusieurs villes avant d'arriver jusque ici et je dois dire que j'ai effectué mon travail d'assistante à la perfection. J'ai pu récolter plein de contact ainsi que de nombreuses connaissances, ce qui était exactement le but de ce stage. 

Nous sommes toujours ensemble avec Lucas et je dois dire que je m'attache de plus en plus, ce qui est très très rare avec un mec. Nous sommes toujours très complices et j'ai l'impression qu'il devient de plus en plus attentionné. Malgré le rythme effréné de nos voyages entre chaque ville, on a quand même le droit à quelques petits moment pour nous et je dois dire que je les savoure précieusement. 

Ce soir, comme c'est notre dernier soir à Bordeaux, Lolo organise comme d'habitude une énorme fête à la villa. C'est devenue une sorte de petit rituel à chaque fin de séjour et je dois dire que les fêtes sont de plus en plus impressionnante. 

Lucas est déjà au coeur de la soirée avec les autres lorsque je sors pour les rejoindre après m'être préparée. Je n'ai pas vraiment sortie le grand jeu ce soir, une petite jupe et un chemisier ont fait l'affaire. 

Une fois arrivé en bas, je remarque la moitié du groupe affalé sur le canapé. Ils ont une tête pas possible et semblent être totalement ailleurs. Je n'ai pas besoin de réfléchir 100 ans pour savoir qu'il sont défoncés. Seulement, cette fois-ci, ce qu'ils ont pris semble être plus fort que d'habitude car je ne les avais jamais vu dans cet état là. 

Je décide donc de les épauler un par un pour aller les coucher dans leur lit non sans grande difficulté. Ils pèsent tous une tonne par rapport à moi et ne semble pas vraiment vouloir me faciliter la tâche vu qu'ils s'accrochent à tout ce qu'ils trouvent. On dirait vraiment une mère et ses enfants c'est grave ! 

Après avoir enfin réussie à les coucher, j'entreprends de chercher Lucas car je ne l'ai pas encore vu une seule fois malgré les nombreux allés et retours que j'ai effectué dans la maison. Au bout d'un certain temps, je finis par tomber sur Yro qui ne semble pas plus net que les autres mais tout de même moins attaqué. 

-Eh Yro ! T'aurais pas vu Lucas ? 

Ce dernier parait soudainement gêné et semble chercher ses mots, je ne l'ai jamais vu dans cet état. 

-Eh oh, je te parle ! 

Yro: Heu... j'en sais rien, je l'ai pas vu.

Il n'arrive pas à me regarder dans les yeux et je sens bien que quelque chose cloche. Je m'inquiète rapidement de peur qu'il lui soit arrivé quelque chose. 

-Arrête joue pas à ça avec moi, je te connais, je sais que tu mens. 

Yro: Ca te dit d'aller boire un verre plutôt ? 

Mais il se fou de ma gueule ! Je commence petit à petit à perdre patience et monte à l'étage pour vérifier toutes les pièces, suivis de près par Yro. J'ai extrêmement peur qu'il soit dans le même état que les gars que j'ai ramassé un peu plus tôt et souhaite l'aider. 

Yro ne voulait surement pas me dire où il était pour que je ne le vois pas dans un piteuse état mais au contraire, je préfère être là pour lui. 

Arrivé devant la seule chambre que l'on a pas occupé durant le séjour, Yro me bloque soudainement le passage. 

Yro: Ella arrête s'il te plait...

Sa voix est désolé, je ne comprends vraiment pas ce qu'il se passe pour qu'il se mette dans un tel état. Une tension commence petit à petit à monter en moi et j'ai l'impression de ne plus rien contrôler ce qui est très dérangeant pour moi. 

-Yro, je m'en fou de le voir défoncé tu sais, je préfère être là pour l'aider et puis ça va, ça arrive même au meilleur ! 

Je tente de sourire tant bien que mal mais ce dernier arbore un visage toujours aussi mal à l'aise et désolé. Je me fais dix milles scénarios dans ma tête, je ne sais vraiment plus quoi penser. 

-Pousse toi.

Ma voix est autoritaire et je n'ai vraiment plus la patience de discuter. Mon regard est glacial et Yro comprend vite qu'il vaut mieux me laisser passer. Il finit par lâcher un dernier soupir et s'écarte doucement tout en passant une main sur sa tête. 

Je respire un bon coup et ouvre la porte de cette fameuse chambre, non sans appréhension. 

Ce que je vois à ce moment précis me coupe le souffle. Mes jambes manquent de lâcher et je n'entend plus que les battements sourds de mon coeur dans mes oreilles. 

Lucas est là, dans le lit avec une parfaite inconnu sous lui. Leurs corps sont totalement dénudés et ils ne semblent même pas avoir remarqué ma présence jusqu'à ce que Lucas se retourne vers moi. 

Ses yeux sont imbibés de sang et vu l'expression qu'il arbore sur son visage il vient clairement de se rendre compte de ce qu'il faisait. Je vois qu'il essaye de me parler seulement, je n'entends plus rien. Je suis en état de choc et je ne parviens à m'enfuir que lorsque ce dernier esquisse un mouvement pour s'approcher de moi. 

Je rassemble le peu d'énergie qu'il me reste pour courir dans ma chambre et remarque que Lucas, qui essaye de me suivre, est vite bloqué par Yro. Je ne contrôle plus rien, les larmes coules en cascade sur mes joues et ma vision est flouté. Je n'ai qu'une idée en tête: me barrer le plus vite possible de ce cauchemar. 

 On ne m'avait jamais trompé auparavant, j'avais réconforté plusieurs amies à moi mais je ne pouvais à aucun moment imaginer que cette sensation soit aussi douloureuse. Je me sentais humiliée, salie, rejetée, trahie.

En quelques secondes, j'attrapes mes valises que j'avais préparé par chance auparavant et descends les escaliers en courant. Il n'est pas question que je reste une minute de plus ici. Les larmes n'ont pas cessé une seule fois de couler et tout ce qui m'entoure ne représente plus rien pour moi. La seule chose que je sais c'est que je veux m'éloigner de tout ça au plus vite et retourner dans un endroit réconfortant, en l'occurrence dans les bras de ma meilleure amie. 

J'appelle rapidement un taxi pour aller à la gare afin de choper le premier train pour Rennes. Et seulement une demi-heure plus tard, je suis seule assise dans le wagon. A ce moment précis, je n'en ai clairement rien à foutre d'avoir planté les gars sans même une explication. Qu'ils aillent se faire foutre eux aussi ! 

Ma tristesse fait rapidement place à de la haine et des tremblements incontrôlés prennent place sur mes mains. Je décide donc d'appeler Tessa et éclate en sanglot dès lors où j'entends sa petite voix au bout du fil.

-Il m'a... il m'a... trompé. 

Les mots sortent difficilement de ma bouche, ma gorge est nouée. Tessa n'en reviens pas au bout du fil et je l'entends jurer dans tous les sens visiblement très en colère. Je lui annonce que j'arrive dans 4 heures et celle-ci promet de rester avec moi au téléphone ce qui me rassure et m'apaise. 

Ce mec est vraiment un connard !