Demander de l'aide à Potter relevait de l'irréel, de l'impensable, pourtant cette idée ne quitta pas un seul instant l'esprit du blond. Potter, lui, semblait toujours indifférent à son existence, ce qui avait tendance à agacer Draco ; d'autant que l'entourage de Potter se plaisait à jouer aux gardes du corps quand l'ancien Mangemort était dans les parages, l'empêchant de l'approcher à moins d'une certaine distance de sécurité.
Cependant, Draco aimait bien se cacher devant cette prétendue indisponibilité pour ne jamais oser aborder l'Elu. Cela l'arrangeait bien de ne pouvoir lui parler. L'idée même de se retrouver seul face à Harry Potter lui glaçait le sang. L'idée de sentir son regard sur lui, de voir dans ses yeux le dégoût, la haine, ou tout autre type d'animosité. Il s'y était pourtant habitué ces huit dernières années, mais maintenant que la guerre était terminée, que le seigneur des ténèbres n'était plus, il ne voulait pas affronter la réalité : Potter le détestait pour tout ce qu'il était et pas uniquement pour ce que ses idées représentaient. Draco avait peur de perturber cette sorte d'indifférence qu'il lui manifestait depuis la rentrée, et de raviver cette hostilité. Sans oublier que la fierté légendaire du Serpentard avait refait surface. Draco Malfoy n'allait quand même pas demander de l'aide à Harry Potter.
Alors il ne fit rien, à part observer un peu plus l'Elu, de loin, pesant le « pour » et le « contre. » Chaque fois, les contres confortaient un peu Draco dans son choix d'abandonner cette idée.
Draco passa sa semaine à réfléchir ainsi, se torturant l'esprit inutilement dès que l'occasion se présentait. Il lui suffisait d'entendre le nom d'Harry Potter pour que ce tourbillon reprenne. Cela n'échappa pas à Pansy, qui ne connaissait que trop bien Draco pour ignorer toutes ces fois où elle l'avait surpris les sourcils froncés et le regard ailleurs – ou braqué sur Potter-.
Le jeudi soir, après une journée chargée, les quatre Serpentard se retrouvèrent à la bibliothèque pour étudier et avancer leurs devoirs de la semaine. Il ne fallut que peu de temps à Draco pour s'enfoncer une nouvelle fois dans ses pensées. Pansy soupira, excédée de le voir ainsi sans en comprendre la raison, puis elle donna un coup de pied sec à son ami, tout droit dans son tibia. Draco écarquilla les yeux et se retint à temps de ne pas crier tellement la douleur était vive, et surprenante.
- Mais ça ne va pas ! siffla Draco, les dents serrées par la colère, fixant son amie qui se penchait sur la table pour se rapprocher de lui.
- Qu'est ce qui t'arrives, bon sang ? Tu es dans la lune tout le temps, on dirait qu'on est à nouveau en sixième année ! répondit Pansy, bien décidée à lui tirer les vers du nez.
- N'importe quoi, soupira Draco. Ça n'a rien à voir.
Théo, soudainement intéressé par la conversation, se pencha à son tour sur la table et regarda Draco.
- Elle a raison, Dray. Depuis lundi, tu es absent, confirma-t-il.
Draco grogna, exaspéré de constater qu'il n'était plus aussi doué qu'auparavant pour cacher ses sentiments à ses amis.
- Je ne peux pas vous en parler ici, la vieille Pince va nous tuer. Ce soir, lâcha-t-il d'un ton catégorique.
Pansy se redressa, un sourire satisfait dessiné sur les lèvres, et Théo fit de même en hochant la tête. Blaise, concentré sur son parchemin d'Arithmancie, leva un sourcil et regarda ses amis. Il venait tout juste de comprendre qu'il se passait quelque chose, son air interrogateur le trahissant.
- De quoi vous parlez ? demanda-t-il.
Draco leva les yeux au ciel, tandis que Théo pouffait discrètement.
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PATRONUS
Fanfiction"Le sortilège du Patronus est un enchantement visant à faire apparaître un esprit protecteur pouvant servir de bouclier contre certaines créatures ou bien faire office de messager. Pour lancer le sortilège du Patronus, il est nécessaire de se conce...