mission CONTACT - entrée n°5

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Journal de bord du DELS Espérance


Quatre semaines durant, les navettes n'ont cessé de faire des allers-retours pour déposer le matériel et le personnel au sol. Notre camp principal est presque entièrement monté à présent, ce qui n'a pas été chose aisée en raison du vent continu et parfois violent qui souffle en permanence ici. La plupart des abris ont dû être renforcés pour tenir le choc des plus grosses tempêtes. Certains d'entre nous (moi y compris) ont été sujets à des éternuements répétés, probablement à cause du pollen que charrie le vent. Des antihistaminiques ont donc été distribués pour prévenir tout début d'allergie.

Concernant le camp proprement dit, il manque encore les serres à mettre en place. Nous avons des rations pour une durée estimée à quatre mois, mais l'Espérance transporte un grand nombre de graines que nous pouvons planter et cultiver.

Une autre préoccupation majeure concerne les sources d'eau potable. Selon les derniers relevés communiqués par Timothé, Edae4 n'est sujette à aucune précipitation et ne possède aucun cours d'eau visible, ni aucune nappe phréatique détectée. Or, sa surface est pourtant majoritairement composée d'océans, et la végétation dense qui se trouve autour de nous laisse supposer un apport conséquent de cet élément vital. Certains de nos géologues ont avancé l'hypothèse d'un réseau souterrain trop fin pour être perçu par nos sondes. Une foreuse a été installée pour une étude plus approfondie. En attendant d'avoir des résultats satisfaisants, l'Espérance nous fait parvenir une fois par jour un chargement d'eau potable.


Une petite équipe, conjointement dirigée par Fleming et le docteur Kim, est repartie la semaine dernière au tumulus. Il est prévu qu'ils y restent un certain temps afin de pouvoir mieux étudier la structure. Un rapport journalier m'est transmis pour suivre l'évolution de leurs découvertes. Pour le moment, ils n'ont pas encore trouver le moyen de pénétrer à l'intérieur. Cependant, Fleming pense que le changement de couleur du lichen présent sur le tumulus pourrait être la clé de cette énigme.


Le reste des personnes présentes au sol a été assigné à des tâches bien spécifiques, en fonction de leurs compétences, pour assurer les bases de notre nouvelle maison. Beaucoup ont eu du mal à s'adapter à la pesanteur, légèrement plus lourde, et à l'air. Cependant, en-dehors de deux cas qui ont nécessité un rapatriement sur le vaisseau, la plupart se sont acclimatés rapidement.


Hier, nous avons également eu à déplorer un accident de manœuvre qui a envoyé trois techniciens au centre médical. Je me suis entretenue aujourd'hui avec le docteur Helen Royce pour avoir un diagnostic de leur état. Si deux d'entre eux n'ont eu que de légères contusions, le troisième nécessite des soins plus poussés. Il devra prendre la prochaine navette en partance pour l'Espérance.

Une quatrième patiente, présente depuis trois jours, est victime de ce qui semble être, selon notre docteur, un syndrome confusionnel dont l'origine n'a pas encore été identifiée. Le docteur Royce pense néanmoins qu'il pourrait s'agir d'un contre-coup tardif de la sortie de stase.


Pour ma part, je ne serai pas surprise que la cause en soit tout simplement le surmenage. Il est vrai qu'en cette période d'installation, le rythme de travail est très intense et les erreurs d'inattention ont tendance à se multiplier. Chacun se donne entièrement à cette mission, donnant toute l'énergie dont il dispose, car nos journées sont bien remplies. Moi-même, je m'autorise que peu de repos tant il y a à faire ici.

Une ou deux fois, je me suis demandé si je n'étais pas moi-même victime d'un manque de sommeil. Il y a quelques jours, il m'a semblé entendre une voix intérieure qui disait : « Tu constateras bientôt avec soulagement que les maladies et les blessures physiques n'existent plus. » Cette phrase, pour une raison que j'ignore, résonne en moi comme l'écho d'un vieux souvenir. Je ne lui trouve pourtant aucun sens. Si cela se répète, il me faudra aller consulter notre psychologue.  

Mission CONTACT (en cours de réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant