MATTHIEU ADAM
J'ai passé tout le week-end chez les Bayle, malgré que Laurie devait être muette. Je trouve qu'elle a réussi à s'amuser, pas qu'elle d'ailleurs. Moi et même ses frères, c'était le genre une soirée, mais en week-end, qu'entre nous.
J'aperçois clairement l'amour profond et authentique qui les unit. Malgré le fait d'avoir traversé des épreuves difficiles, ils dégagent toujours une joie de vivre, particulièrement Brad, semblable à celle d'un enfant en primaire qui ignore encore les complexités de la vie.
Même si, au fond, il en a bien conscience, Laurie m'a demandé si j'étais occupé. Il y aura certainement son jumeau, mais Alex sera encore au travail.
Elle a complètement fait abstraction des multiples tentatives de contact de la part de Mary pendant tout le weekend.
Mercredi est vite arrivé.
— On est là Laurie ! elle est sur le canapé, en train d'écrire sur son tél. À qui tu écris ? Brad se penche vers elle pour voir ses messages, et elle le cache. Il rit et va ranger les courses que nous avons faites avant de venir.
— Alors, prête pour revenir la semaine prochaine en cours ? formulé-je en m'affalant à ses côtés.
Elle fronce les sourcils, manifestant son scepticisme et sa crainte à l'idée de sa cicatrice, que Brad m'a confirmée et que j'ai aussi pu observer par ses gestes.
Mais justement, je trouve que sa cicatrice montre à quel point elle est forte ; elle ne fait que la rendre encore plus belle.
Elle et son vécu, il n'y a rien de honteux à avoir une marque sur le corps. Je viens me faire rire tout seul. Étonné, je réalise que j'ai vraiment ces pensées, alors qu'il y a un an, je n'aurais jamais cru pouvoir en avoir de positives un jour.
— Pourquoi tu ris comme un débile tout seul ?
— Pour rien, je me suis fait une réflexion sur moi-même.
— Tu ne veux pas nous la partager ? il s'affale à son tour, sur le fauteuil, de biais à nous.
— Par rapport à il y a un an, Brad.
— Toi, d'il y a un an ?
Je hoche la tête, je suis conscient que Laurie ne saisit pas ce que je dis, mais je ne peux pas lui révéler les détails de cette période, pas comme ça, on ne se connait qu'à peine.
Surtout vu la façon dont je l'ai vécu, c'est encore trop tôt ; son frère la regarde, et je ne peux m'empêcher d'en faire de même.
Elle me fixe, calmement, le portable verrouillé dans ses mains. Je sais donc qu'elle aimerait comprendre, mais qu'elle me connait assez pour savoir que ça viendra de moi-même.
Notre conversation prend fin lorsqu'un bruit de sonnette retentit. Brad se lève alors pour regarder qui vient de frapper et la porte s'ouvre.
Il ne dit pas un mot, ce qui est inhabituel pour ce grand bavard.
— Qu'est-ce que... tu fais là ?
LAURIE BAYLE
Soudain, ma tension artérielle augmente, car je n'ai pas vu ce visage ni ces cheveux depuis mon admission à l'hôpital, ce qui me ramène à cette journée.
— Laurie...
Je n'ai plus le courage de regarder cette personne. Chaque fois que je la vois, j'ai l'impression de voir sa sœur. Cela me fait croire que, selon ma perspective, c'est uniquement pour mon frère qu'elle m'adresse la parole, et non pour moi. Elle éprouve manifestement des sentiments pour Alex, ce qui est tout à fait normal, mais elle ne semble pas prête à se battre pour notre prétendue amitié. Cette attitude me désole profondément.
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MY SOULMATE
RomanceAprès une séparation de deux ans avec mes frères, me voilà enfin de retour dans ma ville natale. Bien que j'ai conscience du temps passé loin de ma vie, je ne compte pas flancher devant mes obstacles que la vie continue de m'imposer. "Les blessur...