24/ Sexe, drogue et rock n' roll

314 23 0
                                    


La nuit avait été abominable, tournant et retournant sans cesse dans mon lit essayant de trouver le sommeil qui me fuyait. Je ne comprenais rien aux femmes mais j'étais à peu près sûr que ce silence et cette froideur n'auguraient rien de bon. Le lendemain, alors que je bossais, Lola m'envoya un texto :
« Pardonne-moi, j'ai besoin de temps pour y voir clair »
Nous y voilà !
Cette phrase sonnait le glas de notre relation. Elle rompait sans explication et par texto. Ces quelques mots eurent le même effet qu'un uppercut, j'étais KO. Je restais comme un imbécile à lire et relire encore ce message. Je ne comprenais plus rien...
Non, c'était trop facile. Elle ne s'en tirerait pas comme ça!
Alors que la colère remplaçait le désespoir, je l'appelais.
Evidemment, elle ne daigna pas répondre, pas grave, je me défoulais sur son répondeur :
-Putain, mais c'est quoi ton problème ? Après 3 mois, je n'ai même pas le droit à une explication ?.... Tout ça parce que j'ai été honnête...Ca m'apprendra à être correct, tiens ! T'as raison, fais toi sauter par l'autre con et viens pas pleurer le jour où il te trompera !
Je jetais mon téléphone sur mon bureau et pris ma tête entre mes mains. Les yeux serrés, les mâchoires crispées, je retenais le cri qui grondait dans ma poitrine.
Quelle salope !
Je ne pouvais pas rester là, comme ça, devant mes collègues. Je pris l'ascenseur et sortait de l'immeuble, j'avais besoin d'air. Je devais me calmer, finir cette maudite journée et après.... Quoi? Me saouler ? Dans un bar ?
Dans l'absolu, j'aurais voulu taper sur quelque chose, voire quelqu'un, cette violence qui faisait fourmiller mes poings me faisait peur. Je n'étais pas violent, je n'avais jamais eu à me battre, ma carrure avait toujours impressionné les plus agressifs. Mais là, je n'arrivais plus à contrôler mes émotions, un mélange de fureur, de désespoir, d'agressivité s'emparait de moi et m'empêchait de raisonner correctement. Ce flot d'émotion semblait court-circuiter tous mes neurones. Je respirais profondément en fermant les yeux pour tenter de rassembler mes esprits.
Ouais, j'allais finir cette journée et ce soir, je me saoulerai jusqu'à plus soif, jusqu'à oublier mon nom, jusqu'à oublier le sien.
Je réussis tant bien que mal à donner le change au travail, essayant de m'isoler le plus possible, mes collègues avaient dû remarquer mon énervement mais ils ne s'en étaient pas formalisés. Merci à eux.
A 18h, n'en pouvant plus, je partais. Je me faisais l'effet d'être une cocotte sous pression, la soupape allait lâcher.
On était vendredi, le week end allait être mémorable. J'hésitais à appeler Tristan ou Fred. Ils chercheraient sans doute à me canaliser et je n'avais pas envie de leur attitude paternaliste. Il me fallait des fêtards, des vrais, je voulais lâcher prise, exploser mon cerveau, mettre le feu dans ma tête et laisser l'incendie tout cramer.
A peine rentré chez moi, je cherchai à recontacter des potes de beuveries de mes années estudiantines que j'avais un peu délaissés. A cette époque là, j'avais des relations pas forcément toutes recommandables. Je m'étais franchement calmé depuis mais ce soir...
-Hey salut Stéph ! C'est Matt. Quoi de neuf !
-Putain, un revenant, qu'est ce que tu deviens ?
-Pas grand-chose, en fait, je repensais à nos soirées et j'avais envie de me vider la tête ce weekend, t'aurais un bon plan ?
-ah, ça me fait plaisir que tu reviennes, tu nous as manqué, avec toi, les filles tombent comme des mouches! Ce soir, je vais dans un club, j'te donne l'adresse, on va bien s'éclater !
Je prenais les coordonnées. A priori, c'était un copain à lui qui tenait une espèce de club... Je devais m'occuper en attendant, je mangeais, prenais une douche, je me servais un verre de whisky histoire de me mettre dans l'ambiance. Je ne buvais du whisky que pour me saouler, quand je voulais m'amuser et passer un bon moment, je restais à la bière, moins alcoolisée. Mais l'heure était grave.
Mon téléphone sonna à deux reprises, c'était Lola. Je ne voulais pas lui parler. J'étais trop aveuglé par ma rage et mon désespoir, je ne voulais pas l'entendre me dire qu'elle préférait ce charmeur de pacotille, qu'elle ne m'aimait pas et que je n'avais été qu'un agréable passe-temps. J'éteignis mon portable.
Je décidais d'y aller en taxi. J'avais la ferme intention de me mettre 2g dans chaque poche et je ne serai pas en état de conduire. Surement qu'il n'y aurait pas que de l'alcool mais aussi de la drogue. Mis à part le cannabis, je ne touchais plus aux drogues, trop dangereux, trop imprévisible. J'avais le goût du risque mais j'aimais aussi contrôler la montée, pouvoir m'arrêter quand je sentais mes limites. Avec le cristal ou les rails de blanche, une fois que c'était pris, c'était trop tard. Mais ce soir, je me sentais l'âme aventureuse et je ne savais pas trop où je m'arrêterais.
J'avais souvent testé les amphet' quand j'étais étudiant, la montée était vraiment fabuleuse, elle décuplait les sens, une impression de puissance s'emparait de moi. Je n'avais plus aucune limite, toutes les barrières tombaient. Mais la descente pouvait s'avérer assez rude, dur d'atterrir après avoir plané à 10 000. L'envers du décor, c'est qu'à force de me déconnecter de la réalité, j'en avais négligé mes études et ma vie sociale. Après être venu me chercher plusieurs fois au commissariat en cellule de dégrisement, Tristan avait mis les points sur les i, soit j'arrêtais mes conneries, soit je me démerdais tout seul.
Et à chaque fois, c'était Stéphane, le gars que je m'apprêtais à rejoindre, qui m'avait procuré les fameuses pilules.

Il s'agissait d'un club privé, j'entrais grâce à Stéphane qui m'introduisit dans la place. A l'intérieur, c'était immense. La salle ovale accueillait un énorme bar qui trônait en son centre, je remarquai une mezzanine qui faisait tout le tour sur lesquelles étaient disposé des tables et des chaises cosy. Sur un côté, un DJ balançait des watts. Une foule surexcitée sautait au rythme des basses que je sentais vibrer dans mon ventre. La décoration dans les teintes noires et rouges évoquait la luxure. Je notai également des espèces de tours de vigie en hauteur entourées de barreaux métalliques, des danseuses peu vêtues y exécutaient des danses lascives et aguichantes. L'ambiance était clairement propice à la débauche. Je remarquai également que la majorité des personnes présentes étaient du genre féminin, court vêtu et plutôt joli.
Ni-ckel ! Exactement ce dont j'avais besoin, de la bombasse pas farouche et éméchée !
Stéphane me conduisit vers une table de l'étage, on pourrait parler, picoler et chasser. Deux amis à lui se joignirent à nous. Après les présentations, nous commandâmes une bouteille de whisky. Les hostilités étaient ouvertes, la saison de la chasse reprenait.
Deux verres plus tard, je voulais une fille, n'importe laquelle pourvu qu'elle soit coopérative. A la table d'à côté, se trouvait un groupe de femmes. D'après ce que je voyais, c'était un enterrement de vie de jeune fille. Elles étaient aussi alcoolisées que nous, elles allaient danser et revenaient à tour de rôle pour garder la table et se rafraichir à coup de téquila paf. Je remarquai que l'une d'entre elle regardait souvent dans notre direction, nos regards se croisaient régulièrement et elle m'avait souri. Elle était très jolie, brune, les cheveux assez courts, un visage fin et harmonieux. Sa petite jupe dévoilait de belles jambes galbées et laissait deviner un petit cul rebondi et son débardeur laissait entrevoir des seins petits mais agréables. Tout à fait baisable...
J'allais lui faire mon numéro.
Elle descendit rejoindre la piste de danse. J'étais un danseur à peine correct mais je me risquais à l'accompagner. Je ne la quittais pas des yeux et fut surpris de voir qu'elle se retournait régulièrement pour vérifier que je l'avais suivi, son sourire parlait pour elle. Je me plaçai dans son dos, après un léger coup d'œil, elle saisit mes mains et les posa sur ses hanches. Le rythme de la musique était soutenu, toute la foule sautait mais nos mouvements étaient plus lents. On ne dansait pas, plus occupés à se frotter l'un à l'autre. Je risquais un baiser dans son cou, elle me laissa faire et rejeta sa tête sur mon épaule. Mes mains commencèrent à lui caresser la poitrine par-dessus son top, elle bougeait son bassin, frottant son cul contre mon sexe qui se réveillait. Une de mes mains plus aventureuses voulut tester la fermeté de ses fesses, elle m'y encouragea cambrant davantage son dos. Mes baisers devinrent des morsures, j'avais faim d'elle. Enfin, non, j'avais faim de sexe.
Je la pris par la main pour l'éloigner de cette foule. J'avais noté que la boîte avait un extérieur, je voulais l'explorer à la recherche d'un coin tranquille. Une haie de laurier camouflait un mur, offrant à la fois un support et une cachette, parfait. Je collais la nana contre la façade et l'embrassai goulument. Elle accepta mes baisers et remonta une de ses jambes, la frottant contre le haut de ma cuisse. Sa jupe courte dévoila ses cuisses fuselées.
Ahhh les filles en jupe,... tellement plus pratique...
Je la remontai sur la taille et enlevai son string rapidement. Elle avait déboutonné ma chemise et embrassait mon torse. Je descendis mon pantalon et mon boxer d'un même geste sur les chevilles. Mon sexe se dressait tendu, impatient devant elle.
-J'ai une capote dans la poche droite de mon jean, l'informai-je.
Elle s'agenouilla et farfouilla dans ma poche. Elle l'a trouva et déchira l'emballage. Je lui laissai le soin de nous protéger, elle prit le préservatif dans sa bouche et la déroula sur ma queue. Elle fit ce geste avec une déconcertante facilité. Je la fis se redresser et la plaquai de nouveau contre le mur. Elle me ceintura de ses deux jambes, je l'aidais en positionnant mes mains sous ses fesses. Mon sexe trouva sa fente humide et s'y engouffra sans plus de cérémonie.
Je la pénétrais fortement, m'enfonçant jusqu'à la garde par à-coup. A chaque coup de rein, la jeune femme poussait un petit cri caractéristique. J'accélérai le rythme, augmentant encore la puissance de mon assaut. Elle criait de plus en plus fort, tout en resserrant l'étreinte de ses jambes.
Je pensais à Lola, et laissais ma rage, mon désir et ma frustration exploser dans cette femme.
Cela fut court.
Cela fut bestial.
Cela fut intense.
La demoiselle semblait avoir aimé, mais je n'étais pas sûr de l'avoir totalement comblée. Je m'en foutais, ce soir, elle n'avait été qu'un trou pour satisfaire mon envie.
Je la relâchai, balançai la protection et me rhabillais rapidement. Sans un regard, je rejoignis les gars qui étaient resté à notre table.
La honte et la peine étreignaient mon âme. Je vidais un verre de whisky cul sec.
Je me sentais à peine mieux, il en faudrait d'autres.
Ce soir, j'allais être un vrai connard, mesdemoiselles !

Les yeux de Lola Où les histoires vivent. Découvrez maintenant