________TOURMENT_______
CHAPITRE INTRODUCTIF
Je ne sais même pas par ou commencer. Enfin, autant commencer par le tout commencement. Patrice est mort. Waouh. Cette nouvelle tombe comme une épée sur ma tête. Mon monde s'écroule sous mes pieds. Une mort si tragique. Quand je pense qu'il s'est suicidé. Il était si jeune. Et si gentil. Comment des jeunes en arrivent ils à se suicider de nos jours?
En France, dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du 5 février 2019 des statistiques régionales montre que malgré une lente décroissance de la mortalité suicidaire depuis 2008 (de 100 000 décès en 2008 à 89 000 décès en 2017), la France présente un des taux les plus élevés de suicide en Europe, derrière la Finlande et la Belgique.
Au Sénégal par contre, le taux de suicide pour cent mille habitants est de 6,1. Un taux qui, rapporté aux 15 millions d’habitants, donnent un chiffre de 915 suicides par an. Pendant que dans le monde, « toutes les 40 secondes, une personne se suicide », selon un rapport de l’OMS. C'est alarmant. On se pose des questions. Qu'est ce qui pourrait pousser un homme à mettre fin à sa propre vie. Cette vie est tellement belle malgré tout.Ce matin le chant habituel du cop fut remplacé par les cris de mes voisins immédiats. C'était des pleurs. Ces cris on a l'habitude de les entendre. Ils ne trompent pas. Un mélange de chanson douce mélancolique et plaintes aigus teintées de tristesse qu'on ne peut pas expliquer. On ne pleure pas comme ça tous les jours.
6h 25, je me réveille en sursaut. Je file ma jellaba, je traverse la cours, de mes deux mains je déplace la barrière en bois qui nous sert de porte à la tapatte de la maison. Les plaintes se font plus graves, j'entre en courant chez les Djamba , c'est de là que viennent les pleurs. Au fond de moi je sais ce qui s'est passé, il s'agit bien d'une mort. Mais de qui? Oh non. Pas chez les Djamba, pas laba quand même. Cette maison qui est une partie de moi. Cette maison maison que je maitrise tant. Il n'y a pas un membre de cette famille que je ne connaisse pas.
Je pénètre sous la véranda et là, couché à même le sol, la mère de Yaga était Incontrôlable, elle se débattait comme une diablesse, elle se roulait sur le sable fin de la véranda. On aurait dit qu'elle était possédée. Elle criait, se débattait, cambrait tout le poids de son corps, roulait de gauche à droite, le flot de sa transpiration se mêlait au sable rouge venant maquiller tout son corps en rouge. Son souffle donnait l'impression d'étouffement, clairement, Mamanding était en train d'agoniser. Mais quelque chose ne clochait pas. Le monde autour d'elle ne semblait pas trop s'inquiéter de son sort chacun s'occupant de scander des cris aussi terrible le uns que les autres.
Moi: mais que se passe t'il donc ici? Personne ne semblait m'entendre.
Peut-être que Yaga pourrait m'expliquer ce qui se passe, me dis-je.Moi: Yaga
Je fonce vers sa chambre. La distance entre la véranda ou se débattait sa maman et la chambre de Yaga s'étirait sur environ huit mètres. Huit mètres qui ont semblés durer une éternité. Pendant que je traversais le salon, je croisais du regard l'infirmier du village vêtu de son blanc habituel, je me demandais, mais que fait il là ? Pourquoi n'est t-il pas sous la véranda au chevet de la maman, puis un monde fou semblait s'affairer au tour de la chambre de Yaga. Bon sang que se passe t-il? En arrivant devant la porte, le frère Salam tenta de me retenir.
Lui: n'entre pas frère
Moi: quoi? Pardon ?
Lui: il ne faut pas que tu vois ça.
Et là, mon coeur a faillit s'arrêter de battre. Je pénètre dans la chambre de Yaga, que vois-je ? Le corps de Yaga flasque sur une natte avec un fine tissu blanc qui lui couvrait à peine la poitrine.
J'ai eu comme une crise cardiaque.
Yagaaaaaaaaaaaaaaaaaaa 😭😭😭 criais-je._______ A suivre